Bethléem - 2 février 2004

Dernières nouvelles : L’armée héroique

Par Abdelfattah Abu Srour

> alrowwad@p-ol.com

Il y a quelques minutes que l'armée "héroique" d'Israel a quitté le camp après avoir implanté des charges explosives et ont fait sauter l'intérieur de la maison de Mohammad Abu Odah.
Les gens se sont dépêchés pour voir la maison démolie. La famille était en situation hystérique.
La mère, la femme de Mohammad qui est enceinte, et son frère aîné qui est diabétique ont été transportés à l'hôpital.

Il y a quelques minutes que l'armée "héroique" d'Israél a quitté le camp après avoir implanté des charges explosives et ont fait sauter l'intérieur de la maison de Mohammad Abu Odah.

L'invasion du camp a duré environ 5 heures, durant lesquelles le camp s'est transformé en champs de bataille, et je pense que seulement un côté était en train de tirer des balles, de gaz lacrymogène et bombes sonores et quelques soient les machines qu'il avait.

Je ne pouvais pas distingué s'il y avait un échange de feu avec Mohammad, puisque les sons des tirs me paraissait les mêmes. Selon l'armée, quatre soldats ont été blessés et Mohammad Abu-Odah a été tué après un échange de tirs.

Deux soldats ont été postés juste devant la maison de mes parents, derrière le centre.

Un des soldat a poussé la porte externe de la maison avec le pied, et Kanan, mon fils ainé qui a 4 ans, qui était en train de jouer dans la place devant la maison a couru en pleurant effrayé.

J'ai dit au soldat: doucement, vous auriez pu frapper, et je vous aurais ouvert la porte. Il n'y a pas besoin que vous frappiez avec vos bottes.

J'ai ouvert l'autre côté de la porte, et je suis rentré dans la maison en face de deux soldats qui restaient dans la rue en face.

Kanan s'est calmé, et il me demandait : « Quand vont-ils partir ».

Puis il a dit : « Ce soldat est un animal, il est un chien. Il n'écoute pas sa femme et il n'écoute pas sa mère, parce qu'il frappe la porte par ses bottes. Cela ne se fait pas de pousser la porte par les bottes ».
Ce sont ses propres mots.

Avant de démolir la maison, les soldats ont ordonné les familles avoisinantes et la famille de Mohammad de quitter leurs maisons.

La majorité sont venus dans notre maison.

Après avoir démoli la maison, ils sont parti.

Les gens se sont dépêchés pour voir la maison démolie. La famille était en situation hystérique. La mère, la femme de Mohammad qui est enceinte, et son frère aîné qui est diabétique ont été transportés à l'hôpital.

Encore une fois, l'armée a quitté le camp, laissant destruction, des nuages de fumée de la maison détruite, des larmes et de la misère.

Deux petits garçons et deux filles sont devenus orphelins aujourd'hui, et l’embryon dans le ventre de sa mère qui a faillit perdre la vie lorsque les soldats ont frappé la femme de Mohammad, ne verra jamais son père, sauf peut-être sur un poster le glorifiant comme martyr luttant pour la liberté de son peuple...

Et la vie continue... EN silence ou en grande vacarme... Elle continue


Abdelfattah Abu-Srour


Résister avec de la beauté, de la culture et de l'art à la laideur de l'occupation et à sa violence imposée à nos enfants

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