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Gaza -

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Rasha riait, de son rire semblable à des murmures de carillons dans la quiétude de ce matin, en me racontant comment le chauffeur de taxi ayant acheté une pita, des dattes sèches, et du jus de pommes, ils ont rompu leur jeûne là, au point de contrôle, au milieu d'un immense océan de gens qui essayaient de rentrer chez eux. Vous savez comment nous avons su qu'on pouvait rompre le jeûne? Quand le mirador des militaires a commencé à tirer en l'air.

Le premier après midi de Ramadan, un tank s'est arrêté devant la porte de la maison d'Abu Ahmed. Il a ouvert son haut parleur : " ya hajj? " Abu Ehmed regardait furtivement le tank de l'embrasure de sa porte. " ya hajj. B'tsom, ya hajj? " jeûnez vous ?

Enshalla, basom. Oo'into. Avec l'aide de Dieu je jeûne. Et vous?
Enshalla, insaim. Avec l'aide de Dieu, nous jeûnons. L'accent était celui des bédouins de l'intérieur d'Israël.

Taal, aftar maa'na. Venez rompre votre jeûne avec nous. C'était presque l'heure du couchant. Le ciel était couvert.

Wein,fi'il dababa? Taalo tiffaro maana fi'il beit. B'tkhaifish. Ma'fish ishi. Où, dans le tank? Venez mangez avec nous dans notre maison. N'ayez pas peur, il n'y a aucun danger ici. Abu Ahmed est âgé de 64- 65 ans - Il n'en est pas sûr lui-même, penché sur sa cane, sa troisième jambe - offrant la sécurité à des soldats armés, en plein milieu de leur adolescence.

Sally se cache derrière la porte et Om Ahmed et ses fils se tiennent dans l'embrasure de la porte en train de regarder. Le soldat ouvre la petite fenêtre du tank et fait un signe de la main. Puis il ouvre la porte du tank, se met lentement debout, jusqu'à ce que le haut de son corps soit exposé. Il regarde autour de lui, ayant peur de tout, à l'extérieur de son tank blindé. Abu Ahmed l'invite de nouveau à prendre un repas, et le soldat à l'air de souhaiter pouvoir quitter son boulot de suite, se sauver de la peur du tank et de l'armée, pour vivre simplement le Ramadan. Il ne quitte pas son tank mais laisse à Abu Ahmed un paquet de fraises pour Sally. Le tank s'éloigne alors vers la frontière et commence à tirer dans la zone.

En bas de Salah el-Deen, la famille de Naela est assise à l'ombre de leur porche, un endroit frais dans l'explosion stagnante d'un ciel d'après midi avec le soleil partout, sur le point d'entamer sa descente vers le couchant. Les militaires sont là dans le mirador à un mètre de distance, complètement enfermés dans du béton et de la tôle. Tout le monde a entendu, et chacun dans le coin peut vous dire que, dix minutes avant Allah hu Akbar, l'annonce du Hazzan de la mosquée que le jeûne est terminé, le mirador annonce, sécurisé derrière son haut parleur, à la ville, un jeûne facile pour tous, et un Ramadan Karim, un Ramadan de bonté et de générosité. Ceci aussi avec un accent bédouin. Puis le mirador tire en l'air pendant toute la nuit et personne à proximité ne peut dormir.

Tous les jours l'armée coupe l'électricité juste avant le couchant, juste au moment où les familles s'apprêtent à manger, et la rétablit juste avant la prière de Asha. Des personnes m'ont dit que l'année dernière ils avaient l'habitude de fermer le point de contrôle d'Abu Holy chaque jour à cette heure, gardant les gens sur des files, au point de contrôle, alors que ces personnes étaient supposées rompre leur jeûne.

Hier, Abu Holy était fermé de 1heure de l'après midi jusqu'à 6 heures du soir, et Rahsa et Adwan ont rompu leur jeûne attendant que le point de contrôle soit ouvert pour pouvoir rejoindre leurs familles à Rafah après les cours à l'université de Gaza.

Adwan était dans un bus plein d'étudiants de l'université rentrant chez eux dans le sud de la bande de Gaza. " Nous avons attendu dans le bus pendant une demie-heure, pensant que le point de contrôle ouvrirait bientôt. Mais ce ne fut pas le cas. Par conséquent nous avons quitter le bus".

Il a passé des heures au point de contrôle, râlant avec d'autres étudiants jusqu'à ce que son ami Aziz, en ayant marre de passer des heures de ces jeunes années à des points de contrôle, eut dit " Puisque c'est ainsi, je rentre à la maison. Même s'ils me tirent dessus, je vais traversé ce point de contrôle".

Et, en fait, ils ne lui ont pas tiré dessus. Ils ont tiré en l'air, et sur le sol près de lui, jusqu'à ce qu'il se ressaisisse et retourne attendre avec ses amis. C'était le commencement. Plus de 50 shabab, des jeunes, se sont avancés lentement vers le mirador des militaires, qui tiraient au dessus de leurs têtes et à leurs pieds. Puis ils sont arrivés aux feux - s'arrêter au rouge sinon le mirador vous tire dessus ; passer au vert sinon le mirador vous tire dessus - et les ont démoli avec des pierres.

Un véhicule blindé de transport de troupes a roulé dans leur direction, et s'est arrêté au milieu de la route. Il a annoncé par haut parleur, dans un mauvais arabe, Irjao. Retournez d'où vous venez, sinon on fait de vous la une des dernières informations. Les shebab ont commencé à danser et chanter. Le blindé a actionné ses sirènes, et les shebab ont hurlé en même temps que les sirènes, fort, doucement, fort, doucement. Quelques shebab ont jeté des pierres. Le blindé a tiré au dessus de leurs têtes, et à leurs pieds.

Puis les soldats les ont laissé passer le point de contrôle à pied, les gens laissant leurs taxis derrière, et une marée humaine a marché d'un mirador de militaires à un autre mirador de militaires, ceux ci tirant en l'air, jusqu'à ce que l'armée finalement laissent les voitures passer, et les passagers s'entassèrent à 15 par véhicule.

Rasha riait, de son rire semblable à des murmures de carillons dans la quiétude de ce matin, en me racontant comment le chauffeur de taxi ayant acheté une pita, des dattes sèches, et du jus de pommes, ils ont rompu leur jeûne là, au point de contrôle, au milieu d'un immense océan de gens qui essayaient de rentrer chez eux. Vous savez comment nous avons su qu'on pouvait rompre le jeûne ? Quand le mirador des militaires a commencé à tirer en l'air.

Kan hellowa khallas. C'était magnifique. Chaque personne qui avait de la nourriture partageait avec ceux qui n'en avaient pas. Vous ne pouviez pas vous retourner sans qu'on vous offre de la nourriture. Les gens étaient comme ceci - elle a serré ses index ensemble, pour montrer comment les gens étaient tellement les uns sur les autres qu'ils ne pouvaient bouger.

Le Coran dit que les enfants d'Israël sont historiquement obstinés, qu'ils posent des questions ad nauseum, sont de fins négociateurs, et aiment leur religion. Hani nous a rendu visite à Mohammed et à moi, à l'heure d'Asha, et effectue sa mission prescrite par le Coran, de répandre le message de l'islam, et d'unir les peuples sous son aile. Mohammed le raccompagne jusqu'à la porte nuit après nuit, après que je reste obstinément juive et fière. Hani semble surpris. "Allah shh! (Dieu avait raison !)".

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MDB

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