Hébron - 25 mars 2005

Hors de la poêle à frire des colons, sous le feu de la police de Kiryat Arbaa

Par ISM

Les activistes internationaux attaqués ont été libérés après une garde à vue de 26 heures
Aujourd'hui, au tribunal de Jérusalem, le juge israélien Dotan a ordonné la libération des pacifistes internationaux : Camyla (Américaine), Ryan (Américain), Robert (Suédois) et Casper (Danois).
Le juge a refusé de maintenir l'ordre demandant aux pacifistes de rester éloignés du secteur où ils ont été attaqués.

Le juge Dotan a écarté le maintient de l'argument de la police qui ne voulait pas qu’une partie tiers reste dans le secteur après que les colons israéliens aient répandu du poison sur des terres à pâturage palestinienne il y a deux jours. Elle a expliqué que ce n'était pas un argument légal.

Après leur libération, Camyla a été emmenée par des amis directement pour recevoir un traitement médical qui lui avait été refusé pendant son arrestation depuis l'agression.

Les quatre volontaires étaient restés à Qawawis, une petite communauté de bergers qui vit la plupart du temps dans les cavernes des collines au sud de Hebron. Pendant des années, les colons et les militaires israéliens ont travaillé pour forcer les bergers de Qawawis à quitter leur terre. Ces tentatives ont inclus la démolition des cavernes et des puits, la déclaration du secteur en tant que Zone Militaire Fermée pendant des mois et l’arrestation de tous les Palestiniens qui s’y trouvaient.

Récemment, la Cour Suprême israélienne a décidé que les militaires devaient permettre aux bergers de vivre sur leur terre ancestrale. A la suite de cette décision, les familles de Qawawis reviennent peu à peu dans leurs maisons.
Ils ont demandé à l’ISM de fournir une présence internationale dans l'espoir que cela servira de force de dissuasion face aux attaques fréquentes des colons.


Hier matin, des colons armés et masqués ont commencé à chasser et à jeter des pierres sur les bergers palestiniens et leurs moutons. Quand les internationaux ont essayé d'intervenir, ils ont été agressés eux aussi.

Les soldats israéliens regardaient pendant que Ryan était empoigné par l’un des colons.

Camyla a essayé de mettre son corps entre Ryan et le colon agresseur. Il l'a jetée à terre, l'a clouée au sol et lui a donné des coups de poings à plusieurs reprises dans le cou, le visage et la poitrine.

Robert a été poussé et a reçu un coup de tête par un autre colon. Les colons ont essayé de casser les appareils-photo de chacun des quatre internationaux.


Pendant l’agression, des habitants de Qawawis ont essayé d'appeler la police israélienne dans la colonie voisine de Kiryat Arbaa, mais à deux reprises, dès qu'ils ont dit Marhaba (bonjour en arabe), la police a raccroché.


Quand la police est arrivée deux heures plus tard, les colons ont prétendu qu'ils avaient été attaqués par les internationaux. Les militaires ont prétendu que la confrontation s'était déroulée près de l'avant-poste illégal dans un secteur où les Palestiniens n’ont pas le droit d'entrer.


Les pacifistes avaient un enregistrement vidéo qui a montré l’endroit où l'agression s'était déroulée qui était différent de ce que les soldats prétendaient.
L’enregistrement montre les colons lapidant les bergers et les moutons palestiniens et attaquant les internationaux.

Quand les internationaux ont été emmenés au commissariat de police pour déposer leurs plaintes, ils ont refusé de remettre la bande sans qu’on leur garantisse qu'elle leur serait rendue. Ils ont dit à Camyla que si elle ne donnait pas l’enregistrement à la police, ils feraient une recherche approfondie sur elle.

Après qu’on leur ait promis à plusieurs reprises qu'ils recevraient une copie de la bande, ils l'ont fournie à la police. Les internationaux n'ont pas encore reçu de copie.


À leur surprise, après que la police ait pris leurs déclarations et celles des colons, la police a autorisé les colons à partir mais a exigé que les internationaux signent un document déclarant qu'ils n'entreraient pas dans le secteur pendant quarante jours. Ils ont refusé de signer et ont passé la nuit en garde à vue.

Toutes leurs affaires leur ont été prises. Tandis qu'un gardien de prison fouillait Robert, il a été menacé de violences physiques et il lui a dit que d'autres parsonnes étaient mortes ici. Quand les affaires de Robert lui ont été rendues, 100 dinars jordaniens (environ 170 dollars) avaient disparu. La police a refusé de rendre l'argent en dépit du fait qu’il avait en sa possession un reçu de la police montrant que l'argent avait disparu.


En début de semaine, les internationaux qui voulaient témoigner d’une agression se sont vu refuser l’accès au commissariat de police de Kiryat Arbaa pendant deux jours, et l'enquête sur l'empoisonnement des pâturages du village palestinien de At-Tuwani par des colons du village voisin de Maâon a été confiée à un enquêteur, qui est lui-même un colon de Maâon.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : ISM