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ISM France - Archives 2001-2021

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Egypte -

Jeudi 11 juin : la frontière de Gaza ne cesse de reculer.

Par

> intmorb@googlemail.com

A 10h, notre chauffeur de taxi a dû faire demi-tour au checkpoint installé à la sortie de Sheik Zowyed, une ville située à 10 km de la frontière de Rafah, après que les policiers lui aient confisqué ses papiers. 500 mètres plus loin, après avoir envisagé de continuer à pied sur la quatre-voies jusqu’au passage de Rafah, nous avons décidé d’aller dans un café de Sheik Zowyed pour y rencontrer notre traducteur et membre du parti d’opposition égyptien Tadamum, Khalil, afin d’obtenir plus d’informations sur la situation.

Quelques minutes plus tard, Khalil est arrivé et nous a conseillé de retourner à Al Arish afin de discuter avec les militants locaux de la suite de notre action. Nous avons pris le temps d’envoyer nos emails et pendant ce temps, Khalil nous donnait quelques informations sur la ville.

Il y a 5 ans, la route entre Sheik Zowyed et Rafah n’était qu’une petite route de campagne. Puis, avec le début du siège, l’industrie des tunnels a commencé et le gouvernement égyptien a décidé d’améliorer l’infrastructure : il a construit une 4 voies entre Al Arish et Rafah. Des hommes d’affaires locaux ont créé des entreprises de transports et de négoce afin de fournir à l’industrie des tunnels les produits, les moyens de communication ainsi que les moyens de transport.

Des Chevrolet bleues, rouges, blanches, vertes sillonnent régulièrement les rues de Sheik Zowyed ainsi que la route entre Al Arish et Gaza.

Mercredi, alors que nous nous trouvions à la frontière, nous avions également remarqué ces véhicules chargés de matériel comme des frigos, des matelas et même des pneus, à bord desquels les malades palestiniens et leurs accompagnateurs rentraient dans Gaza. Ces véhicules sont loués par les innombrables victimes palestiniennes des attaques israéliennes qui rentrent d’Egypte où ils ont pu racheter tout ce qu’elles ont perdu pendant la dernière guerre. 20.000 bâtiments ont été détruits par les Israéliens, ce qui veut dire que des centaines de milliers de familles ont non seulement perdu leurs maisons mais elles doivent racheter tout l’équipement ménager.

Dans cette ville, on peut vraiment constater à quel point l’Egypte est impliquée dans le blocus et en tire des avantages financiers. Commentant la situation, Khalil nous a déclaré : « Si l’Egypte et Israël désiraient détruire les tunnels, ils le pourraient car ils savent où ils se trouvent. Ils ont reçu tout l’équipement des Etats-Unis pour les localiser mais ce n’est pas leur objectif. Les tunnels donnent à Israël une excuse pour bombarder Rafah, et à l’Egypte un moyen de développer économiquement le nord du Sinaï. »

Alors que Khalil nous expliquait cela, 6 à 8 policiers en civil sont arrivés et nous ont demandé nos passeports. Il s’agissait de policiers de la sécurité d’état. Ils ont noté nos numéros de passeports et nous ont demandé pourquoi nous n’étions pas retournés à Al-Arish puisque la frontière était fermée. Il semble que cette ville soit également interdite aux étrangers.

Après nous avoir ordonné de partir, ils ont demandé à parler à notre ami Khalil. Aussitôt, ils l’ont poussé dans une voiture banalisée et, malgré notre intervention, ils l’ont embarqué vers une destination inconnue.

Nous avons alerté ses amis à Al Arish, et ces derniers nous ont conseillés de rentrer. Et comme par magie, un taxi collectif s’est arrêté devant le café et nous a proposés de nous emmener à Al Arish. Il ne faisait aucun doute que ce taxi nous était envoyé encore une fois par la police.

A Al Arish, nous sommes descendus devant un café internet où plusieurs d’entre nous ont pu envoyer un bref message au sujet de l’arrestation. Puis nous avons reçu un message : « Khalil a été retrouvé et libéré. »

Voulant absolument retourner à la frontière de Rafah pour y installer notre campement, nous sommes partis pour la gare routière afin d’y prendre le bus. A peine sortis du taxi, plusieurs policiers des services de renseignements sont arrivés : ils nous ont demandé une nouvelle fois nos passeports et interdit de partir, sauf au Caire.

Notre expérience d’aujourd’hui nous a montré à quel point les autorités égyptiennes collaborent avec Israël. Le Sinaï, avec ses centaines de checkpoints, ressemble énormément à la Cisjordanie et la police et l’armée égyptiennes ont énormément de points communs avec l’armée israélienne.

Nous avons également vu à quel point la population égyptienne est constamment surveillée et menacée. Comme le disait l’un de nos collègues, nous assistons à l’« israélisation » de l’Egypte.

Plus tard dans la soirée, Mahmoud a commenté : « A Gaza, au moins, ils sont libres. »

Demain sera un autre jour et nous tenterons encore une fois d’aller installer notre campement à Rafah. Nous sommes encore plus déterminés qu’hier à protester pour demander la levée du siège et dénoncer ces violations des droits de l’homme.

Dites aux renseignements d’aller se faire voir !

Nous avons appris, pendant ces quelques jours où nous avons été bloqués par les services de renseignements égyptiens, qu’ils étaient très intéressés par les emails que nous envoyons. Nous avons également découvert jusqu’où les services de renseignements égyptiens étaient capables d’aller pour protéger le siège de Gaza imposé par l’entité sioniste, et pour empêcher 7 pacifistes internationaux d’effectuer leur mission, à savoir l’organisation de manifestations contre le Siège à la frontière de Rafah.

Des sources d’informations égyptiennes ont annoncé que la frontière sera fermée les deux prochains jours, les 12 et 13 juin. Notre délégation du Mouvement International Pour Ouvrir la Frontière de Rafah (IntMorb) consacrera son temps à développer des idées d’actions créatives à la frontière. Envoyez nous des idées que nous pourrions mettre en place, mais rappelez-vous, vous êtes surveillés attentivement ! En effet, votre message pourrait aller directement aux services de renseignements égyptiens. Dites leur juste ce que vous pensez de leur complicité sans scrupules avec les crimes de guerre israéliens, des crimes contre l’humanité.

Donc, allez y, ne vous gênez pas. Nous savons qu’ils vont lire ce message et qu’ils liront certainement votre réponse.

Que pensez-vous de l’arrestation des pacifistes égyptiens par les services de renseignements égyptiens, juste parce qu’ils osent s’exprimer ?

Que pensez-vous de leur protection des crimes du gouvernement israélien ?

Que pensez-vous du fait qu’ils laissent attendre les Palestiniens qui désirent entrer dans Gaza pour voir leurs familles ou rentrer chez eux pendant des semaines à la frontière?

Que pensez-vous du fait qu’ils intimident les mères et les pères palestiniens et égyptiens qui s’expriment contre l’injustice parce qu’ils ont peur de mettre en danger leurs familles ?

Que pensez-vous du fait qu’ils fassent galérer à la frontière, pendant des heures, comme des souris dans un labyrinthe, les Gazaouis grièvement blessés munis d’autorisations en bonne et due forme, isolés de leurs familles ?

Mouvement International Pour Ouvrir la Frontière de Rafah (IntMorb)



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