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Egypte -

Mercredi 10 juin – Frontière de Rafah, côté Egypte… bien sûr

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Ce matin, nous avons décidé de nous rendre à la frontière de Rafah en taxi collectif. En effet, après notre périple de la veille par les routes secondaires, nous avons voulu tester la route utilisée par les transports publics locaux, ce qui coûte beaucoup moins que les taxis.

Mercredi 10 juin – Frontière de Rafah, côté Egypte… bien sûr


Il y a au moins 5 checkpoints entre Rafah et Al Arish, soit une distance de 40 km. Le premier se trouve à la sortie de la ville, où nous sommes tous passés sans problèmes. Nous n’avons pas été arrêtés non plus aux 3 autres et, au dernier checkpoint situé à la sortie du village de Sheik Zowyed à 10 km de Rafah, nous n’avons eu droit qu’à une simple vérification de nos passeports.

A notre arrivée au Passage de Rafah, il y avait déjà énormément de monde (photo ci-dessus M.G.) : les 31 Palestiniens que nous avions rencontrés la veille, de nouvelles familles et des blessés ainsi que leurs accompagnateurs, chargés de valises. Ceux qui en avaient les moyens, avaient même loué des véhicules à des hommes d’affaires égyptiens afin de transporter tout l’équipement ménager qu’ils ont perdu pendant la guerre et racheté en Egypte.

Beaucoup d’entre eux, sans argent, qui n’avaient pas les moyens de s’offrir un café à la Cafétéria, restaient à attendre pendant des heures sous un soleil de plomb que les autorités égyptiennes leur donnent des informations sur les formalités à effectuer avant d’entrer et ouvrent les grilles de la frontière.

Ils étaient près d’une centaine à attendre, des femmes, des enfants et des hommes avec des bandages, des béquilles, des chaises roulantes. Nous avons donc eu l’occasion de leur parler et de les aider quand nous le pouvions.

J’y ai rencontré Y., une Palestinienne qui a eu le visage brûlé au phosphore pendant les bombardements israéliens. Elle est restée plusieurs mois dans un hôpital du Caire et maintenant, elle rentre à la maison.

Dans sa chaise roulante, M. qui a été grièvement blessé pendant l’attaque meurtrière des sionistes, attendait lui aussi depuis plus de 5 heures en plein soleil.

Aujourd’hui, le directeur du Passage est sorti de son blockhaus et est resté toute la journée assis à l’ombre d’un arbre à surveiller les opérations.

Beaucoup de familles palestiniennes qui n’avaient pas d’autorisation sont restées à proximité, d’une part pour s’abriter, mais aussi pour tenter d’en savoir un peu plus : de quels documents ont-ils besoin pour entrer ? Quand la frontière sera-t-elle ouverte ?

Alors que je prenais des photos, il s’est levé et m’a demandé d’arrêter, me menaçant de les effacer.

Je lui également montré ma carte de presse et mon autorisation de l’Ambassade, en lui demandant pourquoi je n’étais pas autorisée à entrer. Il m’a répondu que le Ministère des Affaires Etrangères égyptien s’accordait 14 jours pour répondre à la demande d’autorisation.

Je lui ai également demandé s’il pouvait téléphoner à M. Yasser Osman, le responsable aux Affaires Palestiniennes du Ministère des Affaires Etrangères pour lui demander des nouvelles de mon autorisation. Il m’a répondu que M. Yasser Osman ne prenait aucun message. C’est vraiment étonnant car il a reçu les activistes du CodePink dans son bureau et leur a donné toutes les autorisations nécessaires en quelques heures.

Lorsque je lui ai demandé si c’était M. Osman qui décidait, il m’a répondu : « Non, M. Osman doit demander aux services de renseignements et ce sont eux qui décident. » Un Egyptien m’a expliqué que c’était une décision conjointe entre les services de renseignements égyptiens et israéliens.

Plus tard, j’ai rencontré un autre homme, rayonnant. En effet, sa femme, bloquée dans Gaza depuis octobre dernier, était enfin autorisée à sortir de la prison grâce à l’aide des Nations Unies. Il m’a raconté à quel point les 3 semaines de guerre ont été un enfer pour lui, toujours dan la crainte que sa femme soit tuée.

C’était une journée vraiment très bouleversante : voir tous ces blessés enfin rentrer à la maison, le visage rayonnant, faisait plaisir à voir, même si les terribles traces de leurs blessures nous rappelaient l’enfer qu’ils ont vécu et certainement l’enfer qu’ils risquent de revivre bientôt.

A 17h, les services de police ont appelé un taxi et nous ont signifié de partir immédiatement. Nous avons accepté car nous pensions que, peut-être, notre départ pourrait faciliter le passage de ces familles.

Rentrés à la maison, nous avons appelé l’un de nos amis palestiniens mais malheureusement, rien n’avait changé : eux aussi étaient rentrés à Al Arish. Ils avaient également ramené avec eux la dame palestinienne qui n’avait plus du tout d’argent et qui envisageait de dormir sur place.

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