Israël - 10 août 2006

Juste un autre jour à l'aéroport de Tel-Aviv ou à tout autre point d'entrée/sortie en Israel/Palestine

Par Révérend Riah H. Abu El-Assal

Message du Révérend Riah H. Abu El-Assal le 6 août 2006 au soir

En s'approchant de moi, il m'a demandé, "Anglais ou Hébreu ?" J'ai répondu : "Arabe".
L'Arabe est l'une de deux langues officielles de l'Etat d'Israel et je sais que c'est mon droit dans cet "oasis de démocratie" que de faire cette demande officielle.
J'ai refusé de parler autre chose que l'Arabe, parce que je les avais informés que j'étais Arabe-Palestinien-Chrétien, et que je savais pertinemment que leur comportement était conçu pour m'humilier.

Chers amis,


Je regrette de revenir vers vous encore aujourd'hui, encore avec une histoire de comportement détestable, mais je crois que c'est une histoire que je suis obligé de raconter.

Je devais quitter Tel Aviv par le vol de Swiss Air numéro 255D à 15h55 cet après-midi. Je suis entré, comme d'habitude, dans la zone de vérification de bagages et de sécurité. Après m'avoir posé des questions de sécurité pertinentes et non-pertinentes, la jeune femme officier de sécurité a conclu, en m'interrogeant sur le fait que je n'avais pas de visa israélien, que j'avais un passeport israélien ! !

Alors, elle m'a laissé poser mes sacs sur le tapis roulant pour qu'ils soient examinés, après avoir décoré les deux sacs et mon passeport d'autocollants bleus et verts.
Puis, je l'ai vue se précipiter vers un surveillant qui a ordonné l'arrêt du tapis roulant.

En s'approchant de moi, il m'a demandé, "Anglais ou Hébreu ?" J'ai répondu : "Arabe".

L'Arabe est l'une de deux langues officielles de l'Etat d'Israël et je sais que c'est mon droit dans cet "oasis de démocratie" que de faire cette demande officielle.

J'ai refusé de parler autre chose que l'Arabe, parce que je les avais informés que j'étais Arabe-Palestinien-Chrétien, et que je savais pertinemment que leur comportement était conçu pour m'humilier. J'ai exigé de parler avec eux dans la langue que je maitrise qui est l'Arabe, ma langue maternelle.

À ce moment-là, Tal Vardi, le directeur de la Sécurité est également apparu et a insisté pour parler dans n'importe quelle langue autre que l'Arabe. J'ai refusé.

Un Arabe de Nazareth qui s'avérait justement être présent a proposé de traduire quand M. Vardi lui a tourné le dos et s'est tourné vers moi pour dire : "Vous ne partirez pas aujourd'hui !"

J'ai appelé M. César Marjieh, le directeur du Département pour les Communautés Chrétiennes qui a essayé de faire de son mieux pour m'aider, mais il n'a pas réussi. J'ai attendu deux heures en pensant que quelqu'un d'assez courtois et sensé viendrait, mais en vain.

Je n'avais pas d'autre alternative que de retourner à Jérusalem et informer de la situation mes amis qui m'attendaient à Genève aujourd'hui et à Londres demain.
Plus tard dans la semaine, j'intenterai un procès devant la Haute Cour de Justice contre le directeur de la Sécurité et son personnel pour avoir violé mes droits civiques sans raison.

Mon indignation n'est pas pour moi, mais elle est pour toutes les personnes dans les Territoires Occupés qui affrontent ce genre d'oppression et d'humiliation quotidiennement.

Ceci est arrivé à un Evêque Anglican avec une distinction spéciale donnée par le Ministère de l'Intérieur et le Ministère des Affaires Religieuses.

Imaginez ce qu'il peut arriver aux autres !

Dans, avec, et par le Christ,



Le Rt. Rev. Riah H. Abu El-Assal
Evêque
Diocèse de Jerusalem
Palestine, Israël, Jordanie, Liban, Syrie

Source : http://www.j-diocese.com/

Traduction : MG pour ISM