Jénine - 11 mai 2006

Les habitants de Jénine interdits de circuler "jusqu'à nouvel ordre", le blocus israélien affecte la vie quotidienne

Par Ali Samoudi

Il a fallu 7 heures à Jamil Khairi, un habitant de Jénine, pour revenir de Ramallah durant lesquelles il a été forcé de prendre des chemins de terre difficiles afin d'éviter les barrages israéliennes. Les forces israéliennes ont annoncé que les habitants de Jénine n'avaient pas le droit de circuler "jusqu'à nouvel ordre",
Il était à Ramallah pour des examens médicaux et normalement même en passant par les chemins de terre, il faut 2 heures et non pas 7. Sans les Forces d'Occupation Israéliennes, le trajet prend moins d'une heure.

Khairi a déclaré jeudi : "Récemment, j'ai essayé plusieurs fois d'aller à Ramallah, mais à chaque fois, nous tombons sur l'un des barrages routiers et les soldats refusent de nous laisser passer parce que nous habitons Jénine."

Khairi continue : “Quand les soldats israéliens découvrent notre ville d'origine, ils nous hurlent les restrictions, des insultes. Ils se mettent en colère et nous frappent."

Il ajoute à son histoire. "J'emporte toujours avec moi des rapports médicaux et je leur présente, pourtant ils refusent toujours de m'aurotiser à circuler. Par conséquent, après avoir beaucoup souffert et attendu, j'ai pris un chemin dur et difficile."

Le District de Jénine fait l'objet d'un siège militaire israélien depuis trois mois. Des sources palestiniennes indiquent que les Forces d'Occupation Israéliennes ont imposé des dizaines de barrages routiers, transformant Jénine en une prison virtuelle. Quelque soit la raison, les habitants Palestiniens du Nord de la Cisjordanie n'ont pas le droit de se déplacer.

Même les malades sont touchés par les décisions israéliennes. Ahmed Yousef Suleiman, souffrant d'une maladie du coeur, a été empêché d'accéder aux services médicaux à plusieurs occasions. C'est le cas pour de nombreux habitants malades de Jénine, y compris ceux qui ont un besoin urgent des équipements médicaux plus modernes de Ramallah, Naplouse et Jérusalem.

Cela a des effets également sur le taux de chômage. Un habitant de Jénine travaillant à Naplouse, Ala Dhiab, a raconté : "J'ai finalement trouvé du travail à Naplouse, mais depuis plus de deux mois, je n'ai pas pû y aller."

Burhan Ziah a déclaré qu'il était menacé de perdre son travail à Ramallah en raison de son incapacité de se déplacer. Selon des sources locales, des centaines d'employés sont menacés de perdre leur travail face à la persistance de cette réalité tragique.

Les étudiants palestiniens payent également un prix élevé. Abdul Rahman a indiqué qu'en raison de l'interdiction de circuler, il n'a assisté à ses cours à l'université que 4 fois ces derniers mois. Quand il se déplace, comme d'autres étudiants, le voyage peut durer la journée entière.

Dans l'ensemble, le District de Jénine souffre d'un manque de produits de base : la nourriture, les médicaments et des matériaux de construction, alors que le secteur agricole peut à peine gagner sa vie.

Les Palestiniens ne peuvent pas voir leurs familles qui vivent dans d'autres régions de la Cisjordanie .

Khalid Saif a indiqué qu'il n'avait pas pû assister à un enterrement dans la maison de son oncle. D'autres ne peuvent pas voir leurs petits enfants qui sont coincés dans d'autres secteurs.

Une mère a dit qu'elle avait l'habitude de rendre visite à ses enfants régulièrement "pour les rassurer. Nous sommes bloqués dans tous les aspects de nos vies sous prétexte de la sécurité."

La mère a demandé : "Combien de temps l'occupation contrôlera-t'elle nos vies et nous imposera-t'elle des restrictions injustes ?"

Source : http://www.pnn.ps/

Traduction : MG pour ISM