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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Pour eux, la paix, c’est que nous disparaissions.

Par

Depuis quatre ans cela a empiré ; chaque soldat reçoit une récompense proportionnelle aux dégâts qu’il arrive à faire : chasse à l’homme (un mort : la plus grosse prime), chasse à la femme (un cadavre, un peu moins), démolition de tout ce qui pourrait se trouver sur le passage d’un tank…
il s’agit de tuer tout ce qui peut être vivant.

Pour eux, la paix, c’est que nous disparaissions. Misère, terreur, souffrance, ravages : jusqu’à ce que fous d’impuissance, nous commencions à envisager de partir. On nous rend la patrie infernale, on nous dresse les uns contre les autres.

De Ramallah, impossible de se rendre à Naplouse, il y a le check point de Howarah.

Et maintenant le mur, le mur qui coupe en deux les villages.
Soixante dix pour cent des habitants plongés dans la misère ;
pas de viande, pas de lait pour les enfants ;
les oliviers rasés pour nous empêcher de vendre notre huile.



L’éducation, leur cible principale : je me souviens comme ils nous empêchaient d’aller à l’école en bouchant la route avec des chars qui tiraient des balles en caoutchouc vers les écoliers.

Et le plus terrifiant, ces petites bouteilles oranges inoubliables ; si on essayait de passer derrière leurs barrages, ils les lançaient, elles atterrissaient tout près, et alors ça explosait avec un bruit horrible et une flamme brûlante….

Si on arrivait malgré tout jusqu’à l’école, alors c’était le maître qui n’était pas là, qui n’avait pu franchir les check points.



Mais toute cette politique nous fait aimer la Palestine plus encore.

Nous sommes encore plus forts, et nous allons à la mort avec satisfaction, avec un grand sourire.

Non, Palestine, my love, nous ne partirons pas, nous ne t’abandonnerons pas.

Ils auront beau faire et dire tout ce qu’ils voudront, nous continuerons à nous battre, jusqu’au dernier souffle, jusqu’au dernier, Palestine.



Camp de Balata, Palestine occupée.

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