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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Naplouse : Nous avons peur !

Par

Propos recueillis par téléphone et traduits par : Mireille pour ISM France et Suisse

Où est le monde quand les soldats israéliens exécutent des jeunes garçons en toute tranquillité ?
Où sont les défenseurs des droits de l’homme ?
Où sont les associations qui prétendent défendre la cause des Palestiniens ?
Témoignage de Fayrouz, étudiante à l’université de Naplouse grâce à l’aide de diverses personnes, vivant dans le Camp de Balata en Palestine militairement occupée.

20 février à 18h 15.

L’armée israélienne a envahi le camp de Balata depuis deux jours, mais aujourd’hui c’est pire qu’hier.

Les soldats disent qu’ils recherchent dix personnes. Il y a des tanks, des jeeps, des soldats partout.

Ils nous tirent dessus si nous sortons. Ils ont jeté une grenade lacrymogène dans l’ambulance qui transportait un blessé.

La nuit tombe, on a très peur pour cette nuit.

On vient d’apprendre, par un voisin, que des combattants auraient abattu un avion sans pilote (drône) dans les environs.

Il n’y a pas de combattants à Balata. Seuls des vieillards, des femmes et des enfants totalement terrorisés.


Une femme essaie de prendre des photos, mais c’est difficile, on ne peut pas sortir des maisons, même les infirmiers de l’aide médicale ne peuvent entrer dans le camp complètement quadrillé par les soldats.
Les ambulances sont obligées de rester à l’extérieur de Balata.


Les soldats empêchent les blessés d’arriver jusqu’aux ambulances.
Depuis hier il y a eu au moins 40 blessés et quatre tués.
Ce sont des enfants et adolescents qui n’étaient ni armés ni en position de se défendre. Ce sont des exécutions sommaires.

Parmi les blessés il y a également mon frère Ahmed, âgé de 14 ans.


Hier, j’ai vu les soldats se ruer sur les blessés pour les rouer de coups et empêcher les ambulances de les secourir. J’ai vu une mère qui criait à côté de son enfant blessé et que l’armée empêchait qu’il soit secouru.


J’ai vu depuis chez moi un jeune d’environ 16 ans touché à la poitrine, par terre, il saignait beaucoup. Les soldats sont venus le frapper.

Il était sorti pour aller acheter du lait. Il est resté plus de deux heures dans la rue, gisant sur sol dans son sang.

Les soldats lui criaient des insultes par le haut-parleur, et ont mis de la musique, la musique d’un film américain (nous n’avons pas compris le titre). Le garçon effrayé pleurait.


En ce moment j’entends les moteurs des jeeps qui passent à toute vitesse.
Depuis cet après-midi cinq jeeps sont postées en permanence devant notre maison. Je ne sais pas combien il y en a, dans les autres parties du camp.


Là j’entends le muezzin à la Mosquée. Il demande au monde entier de l’aide et du soutien pour le camp. Nous savons que personne ne l’entendra, comme d’habitude.


A Naplouse, tôt ce matin, quand il faisait encore nuit, les soldats israéliens ont exécuté un jeune homme. (Nous n’avons pas compris le nom)
Les soldats l’ont tiré hors de sa maison, plaqué contre le mur et ils lui ont tiré dessus ; ils l’ont exécuté alors qu’il était ni armé ni hostile.


Je suis très choquée. Hier ils ont lancé des bombes sur notre maison ; il n’y a plus de vitres aux fenêtres. Toute la journée ils ont lancé des bombes assourdissantes et lacrymogènes. Cela nous rend fous.

On a les oreilles qui résonnent de bruits même quand les bruits cessent par moment.
J’ai mal aux oreilles, j’ai sans arrêt le bruit des bombes dans les oreilles.

Nous ne pouvons pas dormir.


Nous sommes entassés à vingt dans une unique pièce avec mes petits cousins, ma sœur et Omar, le seul frère qui nous reste, car deux sont en prison et un à l’hôpital et ma pauvre mère qui est malade. (Le père de Fayrouz a été assassiné par les soldats israéliens en 1994).


On vient me dire qu’un garçon vient d’être gravement blessé deux maisons plus loin. Les soldats sont en train de crier à sa famille d’évacuer la maison, de sortir dans la rue.


Aujourd’hui le bulldozer que les soldats utilisent pour détruire les maisons est entré dans le camp. Deux maisons auraient été rasées. Le bulldozer est toujours dans le camp.

Il fait très froid ; il y a un grand nombre de soldats qui occupent les maisons de plusieurs familles qu’ils ont entassées et enfermées dans une pièce.

Nous avons peur. (Ici la communication a été coupée)



Lire également le témoignage des volontaires de l'IWPS et de l'ISM

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