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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Raid : le bilan officiel israélien contesté par des militants. Le président d'IHH : "On nous a remis neuf corps, mais la liste des disparus est plus longue"

Par

Manuel Tapial, militant espagnol estime que le nombre de victimes devait osciller entre 16 et 20. Bulent Yildirim, qui a affrété le bateau, confirme et livre sa version de l'assaut.
"Les chiffres officiels parlent de neuf morts, mais les chiffres que des gens comme nous qui étaient là peuvent donner, de ce que nous avons vu, ce que nos camarades nous ont rapporté, nous pouvons être en train de parler de 16 à 20 morts", a déclaré Manuel Tapial à la radio privée Cadena Ser.

Les militaires israéliens "sont arrivés en tuant. D'abord avec des Zodiac, tirant des fumigènes, des bombes assourdissantes, des bombes à fragmentations", a affirmé ce membre de l'ONG Cultura, Paz y Solidaridad Haydée Santamaría, depuis la Turquie où il se trouvait.

"Déjà deux ou trois morts"

Il a également affirmé qu'au moment où le premier soldat israélien a été attaqué par les hommes à bord lorsqu'il a posé le pied sur le bateau en descendant d'un hélicoptère, "il y avait déjà deux ou trois morts à cause des tirs depuis les Zodiac".
Trois Espagnols avaient pris place à bord de la flottille pro-palestinienne qui entendait débarquer de l'aide humanitaire à Gaza malgré l'opposition d'Israël.

Les armes jetées à la mer

Bulent Yildirim, le président de l'organisation humanitaire à l'origine du convoi, a, de son côté, confirmé que des membres de la flottille se sont bien emparés des armes d'une dizaine de soldats israéliens, mais les ont jetées à la mer sans les utiliser, a assuré le président de l'organisation humanitaire turque à l'origine du convoi. "Oui, nous avons pris leurs armes. Cela aurait été de la légitime défense y compris si nous en avions fait usage", a-t-il affirmé, livrant sa version des faits à son arrivée à Istanbul, après trois jours de détention et d'interrogatoire en Israël.

"Nos amis ont accepté la mort"

Le président de la Fondation pour les droits et les libertés humaines et pour l'aide humanitaire (IHH) se trouvait à bord du Mavi Marmara, dont neuf occupants ont trouvé la mort dans l'assaut, selon 'Tsahal'. Bulent Yildirim réfute le bilan israélien, "on nous a remis neuf corps, mais la liste des disparus est plus longue. Nous avons dit à nos amis à bord : 'Nous allons mourir, devenons des martyrs, mais ne soyons pas de ceux qui ont eu recours aux armes à feu'. "Par cette décision, nos amis ont accepté la mort et nous avons jeté toutes les armes que nous leur avions prises à la mer", a-t-il poursuivi, ajoutant que les passagers avaient imploré les soldats de ne pas tirer.

Invoquant elles aussi la légitime défense, les autorités israéliennes affirment que les militaires ont été attaqués à coups de barres de fer et de couteaux, et que des occupants du navire ont ouvert le feu à l'aide de deux pistolets pris aux membres du commando avant d'être tués.

"La fondation continuera à affréter des navires"

Selon Bulent Yildirim, les soldats israéliens ont d'abord fait usage de balles en caoutchouc avant de passer aux balles réelles lorsque des passagers les ont pris à partie à coups de bâtons et de chaises.

"Les Israéliens ont diffusé des vidéos montrant les bâtons utilisés sur le bateau, mais ils ont entamé l'image de la "puissante armée israélienne" en montrant au monde qu'une poignée de volontaires pouvait les neutraliser", a-t-il fait valoir, assurant que sa fondation continuerait à affréter des navires pour briser le blocus de la bande de Gaza.

Deux corps identifiés

Selon lui, un médecin indonésien a été blessé par balles alors qu'il portait assistance à un militaire israélien blessé. "Tandis que l'affrontement se poursuivait sur le pont supérieur, nous prenions soin des Israéliens en-dessous. Nous leur donnions de l'eau alors même qu'on nous informait de la mort de nos amis. "Nous avons dit au médecin indonésien d'écarter le soldat. Il l'a amené en arrière et, alors qu'il le faisait, ils lui ont tiré cinq fois dans le ventre."

Bulent Yildirim a par ailleurs assuré qu'un photographe avait été tué pratiquement à bout portant d'une balle dans la tête, sans préciser s'il avait lui-même été témoin de la scène. "J'ai retiré ma chemise et l'ai agitée en guise de drapeau blanc. Nous pensions qu'ils arrêteraient après avoir vu ce drapeau blanc, mais ils ont continué à tuer. L'un de nos amis a vu deux corps dans les toilettes", a-t-il ajouté.

L'agence de presse anatolienne indique quant à elle que l'une des victimes, identifié sous le nom de Furkan Dogan, un Turc de 19 ans porteur d'un passeport américain, a été tué de quatre balles dans la tête et d'une dans la poitrine. Le corps d'un champion turc de taekwondo nommé Cetin Topcuoglu a également été identifié, selon l'agence.

(Nouvelobs.com avec AP et AFP))

Source : Temps réel

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