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ISM France - Archives 2001-2021

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Salfit -

Salfit : La vie dans la puanteur des égouts des colons et dans l'ombre du Mur de l’Apartheid

Par

Rapport n° 52 de l'IWPS (International Women Peace for Palestine)

Les stations d'eau israéliennes installées dans les villages de Marda, Rafat et Huwara ont tari la réserve d'eau dans la vallée avec des pompes de forte puissance qui absorbent l'eau "24 heures sur 24", selon les habitants.
Les Forces de l’Occupation Israélienne ont interdit aux Palestiniens d'améliorer leurs vieilles pompes datant d’une soixantaine d’années.
Les sources, les piscines naturelles et la rivière Al Asafeer qui irriguait la terre sur trois kilomètres, sont toutes totalement asséchées.

Salfit : La vie dans la puanteur des égouts des colons et dans l'ombre du Mur de l’Apartheid


Les eaux sont fortement polluées par le déversement des eaux usées des colonies

Salfit est une région de la Cisjordanie Occupée qui a été harcelée par la confiscation de terres et le vol de l'eau depuis de nombreuses d'années.
65% de la totalité les colons de Cisjordanie vivent dans 19 colonies implantées dans la région où seuls subsistent 20 villages palestiniens. 45% de la terre historique de Salfit a été confisquée au cours des années pour l’établissement de colonies (170 000 des 270 000 dunums).

Par exemple, après que la signature des Accords d'Oslo, la colonie de Revava s’est agrandie de 300%.


La situation économique des villageois de Salfit est terrible.

Il n'y a pas du tout de travail dans les villages ou dans la ville de Salfit et seulement 2% de la population a un travail en Israël. La récolte des olives est perturbée année après année par les colons.

Cette année, le père du maire, comme beaucoup d'autres résidants, a dû abandonner un tiers de ses oliviers (au total 400 arbres) parce que les colons d'Ariel ne l’autorisaient pas à effectuer sa récolte. Ceci en dépit d'une décision de la Haute Cour Israélienne datant de 1982 : Les colons ne peuvent pas utiliser la terre près d'Ariel qui appartient aux Palestiniens.


Israël possède une longue histoire de vol de l'eau dans la région de Salfit, qui dispose de la plus grande réserve d'eau de Cisjordanie .

• 6 puits artésiens dans Salfit ont été confisqués au cours des années : l'eau a été détournée des kilomètres plus loin vers Israël ainsi que vers les colonies de Salfit et la vallée de la Jourdain.
Les Israéliens et les colons consomment cinq fois plus d'eau que les Palestiniens, mais les Palestiniens payent 300% plus cher.

Ce système raciste de fourniture de l'eau, perfectionné par le régime d’Apartheid Sud-Africain, est contrôlé par la Compagnie de l’Eau privée israélienne Merkorot.

• Les villages voisins de Kufr Dik et de Bruqin sont actuellement sans approvisionnement régulier en eau en raison de la sur-consommation des colons.

• Lors de ces neuf dernières années, la municipalité a essayé de construire une usine de traitement des eaux pour alimenter les habitants de la ville de Salfit. L'usine devait initialement être construite sur les terres de Salfit à 13 kms de la ville.

La municipalité a reçu une donation de 22 millions de DM du gouvernement allemand pour construire l'usine et une grande ligne de canalisations vers la ville mais les Forces de l’Occupation Israélienne (FOI) ont stoppé la construction et saisi tout l'équipement, qu'elles ont rendu seulement 18 mois plus tard.

La municipalité de Salfit alors a dû effectuer un prêt pour acheter un nouveau terrain situé à 8 kilomètres plus près de la ville et un autre prêt de 2 millions DM pour déplacer les canalisations et les câbles électriques.

Bien qu'Israël ait approuvé le nouvel emplacement de l'usine, le mur l’Apartheid séparera maintenant Salfit de l'usine de traitement des eaux, qui sera alors confisquée par les colons.


Le problème actuel de l'eau est aussi triste que le futur scénario.

La vallée d'Almatwi s’étend entre Salfit et le village voisin de Bruqin.

Les villageois avaient l'habitude et le plaisir de nager et de jouer dans une chute d'eau, un geyser, quatre sources et plusieurs piscines naturelles de cette vallée, tout comme se promener en montagne et faire des barbecues en famille.


C'est du passé pour plusieurs raisons :

• D'abord, parce que les Forces de l’Occupation Israélienne lachent régulièrement des porcs sauvages dans la vallée qui attaquent méchamment les enfants.

• En second lieu, parce que nager, patauger, se promener et faire des barbecues sont empêchés par les incursions des soldats.

• Troisièmement, parce que les stations d'eau israéliennes installées dans les villages de Marda, Rafat et Huwara ont tari la réserve d'eau dans la vallée avec des pompes de forte puissance qui absorbent l'eau "24 heures sur 24", selon les habitants.
Les Forces de l’Occupation Israélienne ont interdit aux Palestiniens d'améliorer leurs vieilles pompes d'aspiration datant d’une soixantaine d’années, qu'ils décrivent comme "petite" et "de basse capacité".
Les sources, les piscines naturelles et la rivière Al Asafeer qui irriguait la terre sur trois kilomètres, sont toutes totalement asséchées.

• Quatrièmement, parce que la vallée est maintenant un secteur fortement pollué et répugnant. Tout ce qui reste de flux visible est un ruisseau d’eaux usées qui flotte dans un fossé.
Les eaux d'égout sont déversées par la deuxième plus grande colonie de la Cisjordanie , Ariel, située au-dessus de la colline à cinq kilomètres.

Les eaux d'égout posent un grave risque sanitaire aux bédouins qui vivent dans la vallée, aux les villageois qui utilisent la vallée ainsi qu’à la réserve d'eau elle-même.
Le Département environnemental de la Santé de Salfit doit effectuer quotidiennnement des tests en laboratoire sur l'eau potable parce qu'il craint que les quantités énormes d'eaux usées se soient infiltrées dans la réserve d'eau.


Deux familles de bédouins, comptant 15 membres, ont vécu sur les coteaux de la vallée d'Almatwi ces trois dernières années.
Elles ont été obligées de s’éloigner de plus en plus de la colline pour échapper à la puanteur accablante des eaux d'égout, de se rapprocher des colons et de s’éloigner de la source d'eau, qui est actuellement un filet minuscule s’échappant d'une canalisation en métal rouillée et rempli de boue : le trop-plein de la station d’eau palestinienne.


Il y a deux ans, les bulldozers israéliens ont creusé une route de deux mètres de large de terre à mi-chemin vers le haut de la colline.

Les cartes faites par différents organisations telles que le Palestine Hydrology Group, le Land Research Centre et le bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires Humanitaires, ont démontré que ce chemin est l'itinéraire probable du Mur de l’Apartheid.
Ces cartes sont basées sur des ordres de confiscation que les Forces de l’Occupation Israélienne ont donné aux propriétaires fonciers palestiniens.


L'itinéraire actuel du mur de l’Apartheid détruira ou isolera également une ancienne tombe appelé Jelal al Adeer, connue pour être le tombeau d'un prophète.

Le maire de Salfit s’attend à ce qu'encore 25% de terre soit confisquée par le mur de l’Apartheid. Cela inclut des milliers d'oliviers, s'étendant aussi loin que l'oeil peut voir, et beaucoup trop nombreux pour être comptés.


Ce sera un coup terrible à l'exportation des olives palestiniennes, dont 25% proviennent de la région de Salfit.

Les Forces de l’Occupation Israélienne sont beaucoup plus malignes qu'il y a deux ans. Elles se sont rendus compte que toutes les notifications concernant la construction du mur de l’Apartheid ici ou là mènent seulement à une résistance populaire et à des manifestations massives de la part des Palestiniens.

Actuellement, beaucoup de propriétaires fonciers ne recoivent même pas d’ordres de confiscation. Ils se réveillent tout simplement un matin et voient des bulldozers qui travaillent sur leur terre.

Quand la résistance commence, les bulldozers se déplacent en haut de la colline et commencent à travailler dans la direction opposée.

Les Palestiniens ne peuvent que consulter les cartes et écouter les plaintes des familles de bédouins pour en déduire que le mur confisquera 70% ou 80% ou 90% de leur terre.

Il y a six semaines, les familles de bédouins de Salfit ont été informées qu'elles devraient quitter le secteur dans un délai de deux semaines.

Les Palestiniens prévoient que le mur de l’Apartheid arrivera dans la ville de Salfit dans les trois mois à venir.

Source : http://www.womenspeacepalestine.org

Traduction : MG

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