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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Jénine : Le chemin de l’école

Par

L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.

Il n’y a ni cri, ni mauvais traitement, ni violence. Mais il y a quelque chose de profondément troublant à voir des écoliers obligés de commencer et de finir chacune de leur journée en défilant un par un au checkpoint militaire.
Un professeur m’a dit que les enfants devaient souvent attendre jusqu’à une demi-heure pour que les soldats se décident à ouvrir le checkpoint.

Jénine : Le chemin de l’école


Un peu partout en Cisjordanie , les enfants doivent passer des barrières contrôlées par des militaires israéliens pour aller à l'école.
Photo : Enfants passant la barrière à Habla


7 heures du matin. Je suis à environ 10 mètres de la route des colons (pour israéliens seulement) et le barrage qui sépare l’ouest du village d’Abaa et la ville de Jénine à l’Est du village.

En face de nous et plus loin sur le côté de la route surgit le béton gris d’une tour de l’armée israélienne. La tour domine la zone où la route palestinienne en direction d’Abaa est avalée par la route des colons et par les tranchées, les obstacles de béton et les fils barbelés coupants.

J’étais en train d’observer la scène quand un flot continu d’enfants m’a dépassé, certains n’avaient pas plus de six ans et les plus âgés pas plus de douze. Ils ont traversé la tranchée en face de la route des colons avant de s’aligner près de la route dans l’ombre de la tour de l’armée qui se dresse un peu plus loin.

Un soldat stationné dans une baraque d’inspection faite de béton et de métal, les fait traverser la route un par un. Chaque enfant doit présenter son cartable à l’inspection. Certains enfants sont à peine assez grands pour distinguer le soldat dans sa baraque. Le soldat jette un regard rapide sur chaque sac, l’inspection est un rituel sans signification, avant de faire passer l’enfant.
A un certain moment deux garçons essaient de se pousser l’un l’autre mais un autre soldat les refoule dans la file et le défilé un par un reprend.

Vers 7h30, des professeurs venant de l’école nous dépassent et rejoignent la file des enfants. Ils attendent que le dernier enfant soit passé avant de les suivre vers l’école

Vers 8h, plus de cent enfants étaient passés par ce chemin. Quelques professeurs arrivent de l’autre côté en direction de Jénine. Les soldats rentrent alors dans leur tour de surveillance, le checkpoint est fermé jusqu’à la fin de la journée d’école.

Il n’y a ni cri, ni mauvais traitement, ni violence. Mais il y a quelque chose de profondément troublant à voir des écoliers obligés de commencer et de finir chacune de leur journée en défilant un par un au checkpoint militaire.
Un professeur m’a dit que les enfants devaient souvent attendre jusqu’à une demi-heure pour que les soldats se décident à ouvrir le checkpoint.
Au cours des derniers mois de 2003, ces enfants ont perdu 21 jours d’école en raison de la fermeture du checkpoint. La menace de violence que représente la présence militaire est utilisée pour empêcher les enfants d’accéder à leur droit à l’éducation.

Je suis venu ici, auparavant..
L’été dernier des activistes de l’ISM et des gens du cru ont protesté et effectué deux tentatives pour déplacer les blocs de béton qui empêchaient la circulation automobile entre les villages à l’Est de Jénine et la ville elle-même.

Par deux fois nous avons ouvert la route mais par deux fois, ce fut un acte purement symbolique, le barrage réapparaissait sous quelques heures et la dernière fois, une tranchée a même été creusée en plein milieu de la route palestinienne d’origine. La zone Est de Jénine est restée isolée, les gens ne peuvent plus prendre leurs voitures pour aller à Jénine ou en revenir.

Et la situation s’est détériorée avec la construction de la tour et du checkpoint. Là où des patrouilles occasionnelles de l’armée et les checkpoints impromptus rendaient les déplacements incertains maintenant la présence militaire permanente garantit que personne ne pourra prendre ce chemin à moins qu’il ne s’agisse d’élèves de l’école primaire ou d’un professeur de cette école.

Malgré les déclarations publiques de janvier faites par l’armée israélienne selon lesquelles elle s’était retirée de Jénine et de ses points d’accès, son contrôle ici s’est renforcé.

Les gens d’au moins dix villages à l’Est se voient interdits d’accès à la ville qui leur fournit services médicaux, éducatifs et économiques.
Il est encore possible d’atteindre Jénine à partir de ces villages mais cela requiert une heure de détour par les collines pour rattraper les quelques mètres qui sont bloqués à Abaa .

Il est encore possible que les écoliers de l’école primaire aillent à l’école mais chaque jour ils sont forcés de marcher tout seuls dans l’ombre de la tour et des fusils de l’armée israélienne.

Pour plus d’information en provenance de Jénine :
972 (0)67-943-926

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : CS

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