Qalqilia - 1 mai 2007

Transfert forcé à Izbat at-Tabib, district de Qalqilya

Par ISM

Le village palestinien d'Izbat at-Tabib est situé quelques kilomètres à l'est de Qalqilya et au nord ouest d'Azzun, entre les grandes colonies israéliennes illégales de Alfe Menashe et Ma'ale Shomoron, dans la zone C. La majorité des villageois sont des réfugiés de 1948 du village détruit de Tabsur, qui est maintenant la ville israélienne de Raanana, située à peu près à 20kms d'Izbat at-Tabib.

La première maison a été construite par la famille Tabib dans les années 1920 sur leur terre et ensuite, le village s'est agrandi après la Nakba (1948), lorsque d'autres membres de la famille Tabib ont fui Tabsur. Certains des 226 habitants d'Izbat at-Tabib viennent d'autres familles, et presque les 2/3 des 226 habitants sont des enfants. Actuellement, il n'y a ni services médicaux ni écoles dans le village.

L'occupation israélienne et la confiscation illégale des terres palestiniennes pour la construction du mur d'apartheid, des colonies israéliennes et des routes exclusivement pour les colons ont eu un impact très grave sur le village.

Refus de délivrer des permis de construire

La politique israélienne de refus des permis de construire est largement répandue en Cisjordanie . En dépit du fait que Izbat at-Tabib soit solidement établi, le gouvernement israélien prétend que le village et son environnement ne sont que des terres agricoles.

Depuis 1991, les habitants ont déposé des demandes de permis de construire pour de nouvelles maisons, des extensions, des étables et des immeubles de services, mais leurs demandes ont toujours été refusées par le gouvernement israélien. Il y a environ 40 maisons dans le village. Certains habitants vivent dans des maisons faites de tôles ondulées et de blocs de ciment, et d'autres dans des maisons bondées.

Le refus israélien d'accorder des permis de construire les empêche de bâtir des maisons avec un toit en ciment ou d'agrandir les maisons existantes.

Le mur d'apartheid

Les conséquences de la construction du mur israélien d'apartheid sont très graves. Il est illégalement construit à l'intérieur de la ligne verte de 1967 pour annexer les colonies illégales israéliennes à Israël. Les sections de mur touchant le village ont commencé en 2002 et ont été terminées à la fin de 2003. Avec cette construction, le village a perdu 250 dunums à cause d'une section du mur, et 20 dunums à cause de l'autre.

Pour de nombreuses familles d'Izbat at-Tabib, la perte de l'accès à leurs terres a provoqué une grave crise économique car leurs revenus dépendent de la récolte des olives et d'autres cultures. Beaucoup des oliviers ont été déracinés pour la construction du mur.

Jusqu'à maintenant, deux familles ont été obligées de déménager parce que le mur leur avait volé leurs moyens de subsistance à Izbat at-Tabib.

Le village a porté le cas de la confiscation illégale de leur terre devant la Cour Suprême et la décision leur a donné raison en 2005. En 2006, ils devaient se voir autoriser l'accès à une parcelle de leur terre confisquée une fois que le tracé du mur serait modifié, mais la construction de la nouvelle section du mur n'a pas encore été construite.

Ordres de démolition et routes pour les colons

La route existante pour colons seulement traverse carrément les terres agricoles d'Izbat at-Tabib, et vole au village 15 dunums de terre. Le gouvernement israélien menace le village de démolir les maisons et essaie de provoquer le transfert illégal des habitants vers la ville voisine d'Azzun, de manière à dégager une zone pour la nouvelle route des colons.

Le 1er mars 2007, le village a reçu un document officiel indiquant les détails du plan pour la nouvelle route des colons, qui passera par plusieurs maisons du village, ainsi que des notifications d'expulsion pour beaucoup de familles. Au total, 21 ordres de démolition ont été émis pour des maisons et des étables, ainsi qu'un bâtiment de deux étages (jardin d'enfants et cliniques) qui sont toujours en construction.

Incursions militaires, attaques des maisons et checkpoints

Les habitants d'Izbat at-Tabib subissent régulièrement les incursions quotidiennes de l'armée israélienne, de 1 à 6 véhicules (jeeps et/ou chars) qui patrouillent le village. Au cours de plusieurs incursions, des garçons ont été pris par l'armée, éventuellement battus, puis rendus au village après des périodes allant de 2 à 9 heures.

Le 13 avril 2007, le niveau de harcèlement par l'armée israélienne a augmenté. L'armée est entrée dans le village après 20h, a imposé le couvre-feu et installé des checkpoints autour du village, empêchant quiconque d'entrer ou de sortir.17 maisons, presque la moitié des maisons du village, a été attaquée et les habitants obligés à rester dehors. Dans beaucoup de maisons, les soldats ont saccagé les biens. 25 hommes et 15 jeunes, dont certains n'avaient pas plus de 4 ou 5 ans, ont été obligés à se tenir en ligne, les mains derrière le dos, pendant plusieurs heures, tournés vers un mur.

La raison qui a été donnée pour justifier l'incursion était une plainte, de la part d'un colon, disant que des pierres avaient été jetées sur la route principale. L'armée a dit aux hommes que le village serait puni pour tout jet de pierre, sans se soucier de qui est responsable.

L'armée israélienne a déjà une histoire de destruction dans le village. La route derrière le village, qui mène au village d'Isla, a été détruite deux fois. Le village a finalement obtenu le permis pour la reconstruire au cours des deux dernières années.

La maison internationale

En réponse aux menaces de prochaines incursions violentes et de démolitions de maison à Izbat at-Tabib, le maire, Bayan Tabib, au nom du conseil de village, a invité les militants internationaux de la solidarité à maintenir leur présence dans le village. Une petite maison a été installée pour héberger les internationaux.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM