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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Abbas admet l’échec du processus de paix

Par

Mahmoud Abbas, le chef très critiqué de l’Autorité Palestinienne, a finalement mais tardivement admis que le soi-disant processus de paix avec Israël a lamentablement échoué et que le peuple palestinien devra chercher une autre alternative à celui-ci. Dans un discours à Ramallah jeudi soir, Abbas a à juste titre accusé Israël de l’échec du processus politique, disant que l’AP avait rempli “tous ses engagements et obligations”, pendant qu’Israël a continué à voler la terre palestinienne et à construire des colonies juives.

Abbas admet l’échec du processus de paix

Le leader du Fatah, qui a 74 ans, a dit qu’il avait décidé de ne pas se présenter à un nouveau mandat de Président de l’AP, citant l’échec des pourparlers de paix avec Israël, et le refus israélien de mettre fin à l’occupation qui a débuté en 1967.

Les principales raisons justifiant sa décision, selon lui, sont le soutien de l’Amérique à la position israélienne de refus, en particulier sur l’expansion de la colonisation juive, et les efforts jusqu’à maintenant infructueux pour parvenir à une réconciliation nationale entre le Fatah et le Hamas.

En bref, Abbas accuse tout le monde de son échec, sauf lui-même.

Il est évident que depuis le tout début de sa “présidence” (!!!), Abbas a cherché à apaiser les Israéliens et les Américains par des moyens qui ont gravement mis à mal la dignité nationale, et donnant de la direction de l’AP l’image d’une entité collaborationniste avec notre ennemi et son gardien et allié au-delà des mers.

Abbas et consorts ont accepté qu’un général américain « mette sur pied » et entraîne des « forces nationales » palestiniennes suivant une doctrine manifestement traîtresse selon laquelle la lutte palestinienne contre l’occupation israélienne est considérée comme « du terrorisme ».

Keith Dayton a inculqué à nos fils la croyance empoisonnée qu’Israël est l’ami, et le Hamas l’ennemi.

Enfin, les Américains ont cajolé et encouragé quelques leaders du Fatah ambitieux et carriéristes à tenter à Gaza un coup d’Etat militaire contre le gouvernement démocratiquement élu, qui a finalement conduit à une longue rupture entre le Fatah et le Hamas.

Au lieu de chercher une véritable réconciliation avec le Hamas, la direction du Fatah n’a rien trouvé de mieux à faire qu’à forger une alliance effrontée avec l’armée d’occupation israélienne contre la résistance palestinienne, principalement pour obtenir des Israéliens et des Américains un certificat de bonne conduite.

Nous avons tous en mémoire l’infâme rencontre traîtresse entre les généraux d’Abbas et les commandants de l’armée israélienne à Beit El, près de Ramallah, en septembre 2008, quand le commandant en chef de la sécurité palestinienne en Cisjordanie a dit à ses collègues sionistes que “nous sommes alliés contre le terrorisme”, et que “nous avons un ennemi commun, et le nom de cet ennemi est Hamas. »

Ces remarques ne furent pas un simple lapsus de la part de la direction d’Abbas. Elles se sont traduites, et continuent de se traduire en actions de police à chaque coin de rue de Cisjordanie , où les forces sécuritaires de l’AP se sont lancées dans une impitoyable inquisition contre les partisans du Hamas.

Cette inquisition, qui continue sans répit, a vu l’emprisonnement et la torture de milliers d’innocents, et la mort de nombre d’entre eux.

La connivence de l’AP avec Israël a culminé au début de cette année pendant l’attaque israélienne néo-nazie contre Gaza, quand l’AP a espéré que la Wehrmacht juive en finirait avec le Hamas et rendrait la Bande de Gaza à la junte de Ramallah sur un plateau d’argent.

Les péchés d’Abbas ne se cantonnent pas aux complots et aux machinations post-élections de 2006 contre le Hamas ; il a été jusqu’à encourager l’Occident à maintenir et même à resserrer le blocus de Gaza, et à encourager la direction égyptienne à boucler le carrefour frontalier de Rafah dans le but d’étrangler les 1,5 millions d’habitants de l’enclave côtière dans l’espoir qu’ils se soulèveraient contre le Hamas.

Sa gestion des futiles pourparlers de paix avec Israël fut réellement scandaleuse. Se comportant souvent comme Alice au Pays des Merveilles, Abbas a donné à son peuple, en de nombreuses occasions, l’impression que la paix était au coin de la rue et qu’Ehud Olmert, le héro du génocide virtuel contre Gaza, était un partenaire de paix honnête.

Les embrassades entre Abbas et Olmert à Jérusalem Ouest ont fait pensé à beaucoup, en Palestine comme dans le reste du monde, qu’Israël finissait par accepter les droits palestiniens légitimes, et que la création d’un Etat palestinien viable, avec Jérusalem Est comme capitale, n’était que l’affaire de quelques mois.

Inutile de dire que toutes ses activités frénétiques mais peu sincères, faussement appelées « discussions de paix », avaient lieu pendant que les bulldozers israéliens pulvérisaient toujours davantage de terre, fermes et vergers palestiniens.

Au cours de ces bavardages entre copains, Abbas n’a jamais vraiment insisté pour un arrêt total de l’expansion de la colonisation juive, le cancer qui dévore ce qui reste de Cisjordanie , pas plus qu’il n’a insisté pour que ce soit déterminée la fin de partie du long processus.

C’est ainsi que sa stupidité, sa naïveté et sa foi déplacée dans les intentions israéliennes l’ont conduit là où il en est aujourd’hui. Et il ne doit s’en prendre qu’à lui-même.

Beaucoup de dirigeants palestiniens et arabes lui ont conseillé de ne pas se laisser duper par les Israéliens et de ne pas succomber à un vague et interminable processus qui permettrait à Israël de créer davantage de faits accomplis en Cisjordanie et à Jérusalem Est.

Il a cependant presque toujours refusé de les écouter, insistant que le « processus de paix » était, pour les Palestiniens, « la seule stratégie ».

Et lorsqu’un journaliste palestinien lui a demandé il y a quelques mois ce qu’il ferait si le processus de paix échoué, il a déclaré sans vergogne que l’alternative au processus de paix était le processus de paix.

Abbas a affirmé dans son discours que la porte était toujours ouverte à une “solution de deux Etats”. Cependant, la veille, Saeb Ureikat, conseiller politique clé d’Abbas, a été cité disant qu’il était trop tard pour un Etat palestinien et que la direction palestinienne devait avoir l’honnêteté et la franchise de le dire aux masses palestiniennes.

Difficile d’imaginer comment Abbas peut racheter et rectifier quelques-unes de ses bévues. On ne pourra jamais pardonner certaines de ses fautes, comme la coordination sécuritaire avec Israël.

Mais Abbas peut entreprendre quelques démarches hardies pour sauver ce qui peut encore l’être.

En tête de ces démarches, le démantèlement ordonné de l’Autorité Palestinienne au nom de laquelle la cause nationale palestinienne est en train d’être démantelée.

Ne pas le faire, sous quelque prétexte et excuse que ce soit, ne signifierait rien d’autre que la légitimation du projet israélien colonial et la capitulation pour un statu quo.

Finissons-en avec les gros mensonges et regardons en face le fait on ne peut plus évident que l’occupation sioniste colonialiste de notre pays n’a jamais vraiment reculée, et que l’Accord d’Oslo fut une duperie de A à Z. Nous devons dire à notre peuple que l’Autorité Palestinienne n’est pas une étape vers la libération de la tyrannie sioniste, comme on a essayé de nous le faire croire, mais plutôt l’instrument de liquidation de la cause palestinienne.

Abbas a-t-il la volonté de faire face à la réalité ? Ou lui faut-il 15 ans de plus de tromperies et de mensonges pour réaliser ce que chaque enfant palestinien sait parfaitement bien ?


Source : Palestine Info

Traduction : MR pour ISM

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