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France -

DROIT DE RESERVE, DITES VOUS !
"Claude Goasguen : Les palestiniens sont « un peuple sauvage de terroristes épouvantables »"

Par

C’est on ne peut plus clair : il ne fait pas bon de critiquer Israël aujourd’hui en France. Outre la disgrâce, il y a risque de perdre son gagne pain. Bruno Guigue, ex sous-préfet de Saintes en Charente Maritime, en a fait l’amère expérience. Ce commis d’Etat a été démis de ses fonctions par ordre émanant du Ministère de l’Intérieur, suite à la publication d’une tribune, le 13 mars, sur le site Oumma.com intitulée "Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU".

Bruno Guigue n’a pas fait dans la dentelle. « Israël est le seul Etat au monde dont les « snipers » abattent des fillettes à la sortie des écoles », avait-il écrit. Ou encore, mais cette fois sur un ton ironique, lorsqu’il fustigeait ces « geôles israéliennes où, grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le Shabbat ».

Des mots qui ont fâché Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, qui a fait savoir par la voix du préfet de Charente-Maritime, Jacques Reiller, que par ces propos "c’est le principe même du respect du devoir de réserve qui était enfreint. Toute la fonction publique repose sur un devoir de réserve, une obligation de neutralité". Un manquement au droit de réserve qui a justifié donc le limogeage du contrevenant. Pardi !

Deux poids deux mesures

Mais là où le bât blesse, c’est que quelques jours auparavant, un homme politique très médiatisé avait tenu ouvertement des propos diffamatoires et insultants à l’égard de tout un peuple, en l’occurrence le peuple palestinien, sans point faire réagir quasi personne, ni dans les médias, ni au sein du gouvernement.

Invité à s’exprimer lors de la manifestation de soutien à Israël, organisée à Paris par L’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France (UPJF), en réaction à l’attentat dans la yéshiva Merkaz Harav à Jérusalem, le 6 mars, le député UMP et heureux élu à la mairie du 16ème arrondissement de Paris, Claude Goasguen, n’a pas non plus observé le "devoir de réserve "qui sied à sa fonction.

Plus royaliste que le roi, il a prononcé un discours racoleur pour complaire à la foule venue nombreuse. « Comment vous dire, aux noms des 111 parlementaires de toutes tendances politiques, car le combat pour Israël et pour la paix n’est pas de droite ou de gauche. Il est pour la justice » avait-il amorcé son discours avant de lancer une phrase qui défit tout sens de la mesure, et qui aurait pu provoquer un incident diplomatique si elle n’était dirigée contre un peuple, qui somme toute, n’existe-t-il que pour servir d’alibi aux uns ou de souffre douleur aux autres. « Comment vous dire la honte qui nous parcourt quelquefois, lorsque nous savons que Sderot, où j’étais il y a quelques jours, quotidiennement subit les agressions d’un peuple sauvage de terroristes épouvantables » (1) avait-il conclu sous les applaudissements des manifestants.

Un sentiment de honte qui aurait pu envahir en revanche, et à juste titre, le député UMP, Pierre Lellouche, présent sur les lieux. Grandiloquent lorsqu’il s’agit de défendre les Juifs de France, ce dernier n’a apparemment pas été choqué par le discours de son confrère, du moins son silence dans cette affaire tend à le laisser croire. Lui plus qu’un autre, dès lors qu’il est l’auteur d’une loi, votée à l’unanimité par le parlement français le 16 décembre 2002, visant à aggraver les peines en cas de violence à caractère raciste ou antisémite. Traiter les Palestiniens de « sauvages » et de « terroristes », ne fait-il pas, dans ce cas, de Claude Goasguen un « raciste » ? La loi est claire pourtant. Mais elle ne s’applique pas sur tout le monde, visiblement.

Joint par journal français diffusé sur internet (2) pour s’expliquer sur son discours, Claude Goasguen, tente de noyer le poisson : "J’ai bien relu mon texte et ce ne sont pas les Palestiniens dont je parle mais le ’peuple de terroristes’, donc ceux qui tirent sur Sdérot. Par ailleurs, les manifestations de joie à Gaza après l’attentat m’ont profondément choqué car en Israël, lorsque des enfants palestiniens meurent, on ne voit jamais ça. Il y a un minimum de décence à avoir, du côté palestinien et israélien. Je ne hais pas les Palestiniens." Difficile de faire la part des choses avec un homme politique qui a soutenu et défendu bec et ongle le projet de la très controversée loi glorifiant le passé colonial de la France, abrogée par Chirac après son adoption par le parlement.

Israël à l’honneur

Comme l’a scandé Samy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, place de la République à Paris, l’Etat hébreu est « aujourd’hui à l’honneur en France. Shimon Pérès, président de l’Etat d’Israël, est l’invité officiel de la France et du Président Nicolas sarkozy, qui manifeste sa volonté de rompre avec les politiques d’avant. Israël est à l’honneur, car la France accueille Israël au Salon du Livre à Paris… »*.

Tout est dit ou presque. Israël est l’hôte de la France, et comme le veut le bon usage, celui qui reçoit ne doit pas décevoir son invité, quitte à écorcher au passage le principe républicain de neutralité diplomatique, qui a valu à Bruno Guigue d’être limogé et à Claude Goasguen d’être applaudi. Une politique de deux poids de mesure indigne d’un grand pays comme la France.

Source : Oumma

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