Gaza - 23 décembre 2008

Attaques de roquettes tirées par des drones sur les Gazaouis

Par ISM

20 décembre : Ce matin, après avoir accueilli le 5ème bateau de Free Gaza, les activistes d'ISM basés dans la Bande de Gaza sont aller voir l'endroit à une attaque israélienne à la roquette avait eu lieu juste au moment de l'arrivée du bateau, vers 8h30. Ces roquettes ont été tirées par un drone, tuant un combattant des Brigades Al-Aqsa et blessant un second.

Les roquettes ont touché une terre agricole sur laquelle les familles locales faisaient paître leurs brebis et leurs chèvres. Ils ont quitté le secteur en courant pendant l'attaque, mais y repartaient travailler lorsque nous sommes arrivés, vers 13h.

Un drone était visible au-dessus de nos têtes. Tellement de drones survolent Gaza près de la frontière que la vie doit continuer sous eux. Sans avertissement, ils ont tiré les roquettes.

Apprenant que deux enfants avaient été touches par une de ces roquettes pendant qu'ils jouaient, nous sommes allés à l'hôpital Kamel Adwan et avons discuté avec le Docteur Ali Abd, le chirurgien qui les avaient reçus, et avec le Docteur Wissam Hiazi.

Ils nous ont expliqué qu'un des enfants avaient des blessures causées par des éclats d'obus au visage, au cou, aux bras, au ventre et aux jambes, et que les deux enfants avaient des blessures au cerveau. Un des enfants nécessite que de la matière cérébrale soit replacée dans la cavité. Après avoir nettoyé et bandé les blessures et traité les enfants pour choc, les médecins les ont envoyés à l'hôpital al-Shifa qui est équipé du matériel neurochirurgical dont manque la plupart des autres hôpitaux.

A l'hôpital Al-Shifa, nous avons rencontré l'oncle d'un des garçons, qui a confirmé qu'aucun tir palestinien n'était parti de la "zone industrielle" où les enfants ont été attaqués. Sari Al-Sama'na, 9 ans, et son copain Safi Al-Sama'na, 8 ans, jouaient sur leurs vélos à 14h45 aujourd'hui lorsque le drone leur a tiré la roquette dessus.

Nous sommes allés voir Sari (photo ci-dessus), qui est étendu, la tête bandée et les yeux vides à moitié ouverts, inconscient depuis l'attaque. Le médecin qui s'occupe de lui nous a expliqués qu'il a perdu beaucoup de sang et qu'il faudra environ 3 jours pour savoir ce qui l'attend, soit la mort, la paralysie ou la guérison avec des lésions cérébrales ou un traumatisme psychologique.

Safi est toujours en soins intensifs, sa blessure au cerveau est encore plus grave.

Le médecin estime que 30% de ses malades blessés par des roquettes ou des missiles sont des enfants, et 30% sont des femmes ou des personnes âgées.

Alors que nous étions à l'hôpital, nous sommes allés voir trois autres patients. Hamse Shaheen, 21 ans, est journaliste, il travaillait sur une terre agricole le 7 décembre, à 15h30, dans le secteur de Jabalia, lorsqu'une roquette est tombée à 2 mètres de lui. Il a perdu ses deux jambes à partir des hanches. Il nous a dit que son père avait été tué pendant le premier intifada, alors qu'il avait 7 jours, en 1987, et son frère de 20 ans a été tué par une roquette tirée par un drone il y a 4 ans, alors qu'il participait à un camp de jeunesse. Il vivait chez lui pour rester avec sa mère, parce que ses frères aînés étaient tous mariés. Il dit qu'il n'a entendu aucun tir palestinien avant d'être attaqué.

Mohammad Abd Nabi, journaliste à Radio Al-Qods, est allé à Beit Hanoun mardi dernier 16 décembre, pour faire un reportage sur une attaque d'hélicoptère Apache contre deux femmes ce jour-là. Il faisait signe à un taxi lorsque l'explosion d'une roquette lui a fracturé le bras, et l'a blessé à la tête et à la jambe. Il a été emmené à l'hôpital dans une voiture particulière parce que les ambulances étaient déjà débordées par les appels, et tout d'abord, il a cru qu'il avait perdu sa main. C'est la deuxième fois qu'il est blessé.

Zohair Washaha, 48 ans, a eu une fracture de la jambe et des lésions nerveuses après qu'un missile sol-sol ait explosé ce matin à 7h, alors qu'elle travaillait sur une terre agricole près de l'hôpital Al-Wafa. Elle n'a entendu aucun tir palestinien dans le secteur avant l'attaque. Zohair est le seul soutien d'une famille de 11 personnes, dont 3 sont à l'université.

Source : Palsolidarity

Traduction : MR pour ISM