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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

C'est pour empêcher l'évacuation des colonies et avant-postes illégaux que les colons lancent des pogroms contre les Palestiniens

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L'augmentation des attaques des colons israéliens dans toute la Cisjordanie est sensible depuis ces derniers mois, et une grande partie d'entre elles viennent des colonies illégales de la région de Naplouse. Les habitants des villages palestiniens dans cette région ont fait les frais de ces assauts récents, avec de nombreuses agressions contre eux (y compris plusieurs assassinats), contre les troupeaux, contre leurs biens et contre leurs oliveraies.

C'est pour empêcher l'évacuation des colonies et avant-postes illégaux que les colons lancent des pogroms contre les Palestiniens


Les oliviers en flamme après que les colons israéliens d'Yitzhar les aient incendiés, le jeudi 19 juin, à Burin (AFP/Getty Images)

Burin, encerclé au sud par la colonie Yitzhar et au nord par Bracha, est sous attaques constantes des colons, qui allument des incendies, empoisonnent et tirent sur les troupeaux, coupent les lignes électriques et téléphoniques, et attaquent les maisons. Au moins 50% des oliveraies de Burin ont été incendiées par les colons, incendies qui se produisent avec une régularité de plus en plus grande.

Ali Eid, le maire de Burin, se fait l'écho du désarroi exprimé par beaucoup de Palestiniens qui vivent dans ces villages : "Pourquoi font-ils ça ? Nous ne savons pas. Cette année, des femmes, des fillettes, des garçons, ils ont tous provoqué des incendies. Pourquoi ? Nous ne savons pas."

La réponse est cependant claire. Les colons israéliens "activistes" ont récemment confirmé que ces attaques ne sont pas "aléatoires", mais sont bien sûr coordonnées, comme le suspectent les Palestiniens.

Les agressions forment la base d'une campagne appelée diversement "price-tag" (trad.litt. : étiquette de prix) ou "inquiétude réciproque" – un effort coordonné pour empêcher tout démantèlement de colonies et d'avant-postes illégaux en créant "des jours de chaos", de manière à empêcher la police israélienne de "venir, procéder à l'évacuation et partir", dit Itai Zer, un des fondateurs de l'avant-poste Havat Gilad, constitué de 20 familles, responsable des incendies à Sarra et à Tell le 18 septembre – une réponse à l'évacuation de l'avant-poste Yad Yair, à l'ouest de Ramallah.

Les méthodes recommandées comprennent l'incendie criminel et le blocage des routes pour obliger les troupes à abandonner l'évacuation et à s'occuper des actions des contestataires, ainsi que l'entrée en force dans les villages palestiniens – une tactique utilisée systématiquement dans le village d'Asira Al Qibliya.

Dans l'article du New Zealand Herald, (traduction ci-dessous), l'activiste Daniella Weiss et le chef local des colons Yitzhak Shadmi refusent d'admettre les attaques contre les Palestiniens ou leurs biens, mais disent qu'ils ne dissuadent pas ceux qui plaident pour des actions plus extrêmes.

Ces agressions ne sont pas simplement limités à la zone où une évacuation survient mais, comme la réponse de l'avant-poste Yad Yair, sont encouragés à avoir lieu partout en Cisjordanie , de manière à ce que toute tentative d'évacuation, même petite, soit contrée par des attaques étendues contre les villages palestiniens.

Selon la loi internationale, toutes les colonies israéliennes sont illégales, mais lors des négociations d'Annapolis, Israël a promis d'évacuer seulement les avant-postes construits depuis mars 2001 et de cesser toute expansion coloniale.

En réalité, l'expansion des colonies a continué à un rythme soutenu, même pendant les périodes où le gouvernement israélien déclarait publiquement une cessation totale de toute construction coloniale.

Alors que la plupart des colonies et avant-postes jouissent du soutien total de l'armée israélienne, une poignée de caravanes et de préfabriqués ont été démolis au cours des 10 derniers mois. Ce petit nombre de démolitions, cependant, a lancé la campagne de représailles, prenant surtout la forme d'attaques contre les Palestiniens.

Cette campagne a commencé en juin 2008, et alors que les agressions contre les Palestiniens sont largement sous-signalées, l'Office pour la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (UNOCHA) indique que les incidents signalés ont augmenté de 46% de juin à juillet 2008, et la police israélienne note un pic de 11% des émeutes au cours de ces derniers mois…


Les attaques des colons extrémistes donnent la migraine au gouvernement
New Zealand Herald, 30 septembre 2008.

Une nouvelle dynamique émerge en Cisjordanie : les colons juifs bloquent les routes, brûlent des pneus ou mettent le feu aux champs palestiniens lorsque les troupes viennent démanteler les colonies non autorisées.

Les activistes appellent cette tactique "price tag" (étiquette de prix, trad.litt.). Ils disent qu'ils créent du chaos pour essayer d'empêcher les futures tentatives des forces israéliennes de sécurité de démanteler le moindre des douzaines de campements de squatters, ou avant-postes, qui parsèment les collines de Cisjordanie .

Conjuguée à la reprise récente de raids de colons dans les villages palestiniens et l'attaque à la bombe qui a blessé un critique éminent des colons, la bataille des avant-postes a ranimé le débat sur les dangers posés par les ultra-nationalistes.

Le premier ministre sortant Ehud Olmert a mis en garde hier contre un "vent mauvais de l'extrémisme" qui souffle sur certaines parties du peuple israélien – sans nommer aucun groupe – et qui menace la démocratie.

Parlant à son gouvernement, il s'est plaint que les extrémistes minaient "la capacité de ceux qui sont au pouvoir en Israël à prendre des décisions".

Olmert tirait apparemment à boulets rouges sur les colons intraitables qui ont dit qu'ils essaieraient de torpiller toute tentative de démantèlement des dizaines de colonies visées dans le cadre d'un futur accord de paix avec les Palestiniens.

En dépit des paroles énergiques, Olmert et ses prédécesseurs n'ont pas réussi à tenir la promesse faite en 2003 aux Etats-Unis de démonter des dizaines d'avant-postes.

Les critiques du gouvernement disent aussi que la police et l'armée israéliennes ferment souvent les yeux sur la violence coloniale.

Les quelques 300.000 colons de Cisjordanie forment un groupe hétérogène. Ils vont de banlieusards dans des colonies proches d'Israël, qui ont déménagé en Cisjordanie pour un logement moins cher, à des idéologues et des "jeunes du haut des collines" radicaux qui croient qu'Israël doit garder le territoire pour des raisons religieuses et sécuritaires.

Les colons idéologiques se sentent trahis par le retrait de Gaza de 2005, dont l'évacuation de quelques 8.500 colons, et sont déterminés à empêcher que cela ne se reproduise en Cisjordanie .

Les partisans de la ligne dure ont gagné du terrain sur les dirigeants plus pragmatiques du regroupement de colons, le Conseil des Colons, qui a négocié avec le Gouvernement sur le sort des avant-postes.

Les leaders des colons disent que la campagne "price tag" a démarré comme un travail de la base il y a quelques semaines, à la fois pour protéger les avant-postes et pour envoyer aux dirigeants israéliens le message qu'il ne fallait même pas songer à un retrait de Cisjordanie .

L'activiste Daniella Weiss et le leader colon régional, Yitzhak Shadmi, ont dit que les tactiques comprenaient le blocage de routes et l'entrée en force dans les villages arabes. "Si ça rend dingues les forces de sécurité, c'est parfait", dit Shadmi, un lieutenant colonel réserviste.

Ils refusent tous les deux d'admettre les attaques contre les Palestiniens ou leurs biens, mais disent qu'ils ne dissuadent pas d'autres qui plaident pour des actions plus extrêmes.

Noam Federman, un colon radical du sud de la Cisjordanie , a dit que cette tactique avait été utilisée au moins quatre fois, dont la dernière le 18 septembre, après le démantèlement de l'avant-poste Yad Yair. Les contestataires ont alors crevé les pneus des véhicules de l'armée dans l'avant-poste. Plus tard, les Israéliens ont mis le feu aux champs près de deux villages palestiniens et incendié une maison palestinienne près de Ramallah, ont dit l'armée et les villageois.

Le groupe israélien pour les droits de l'homme Yesh Din a rapporté une augmentation des attaques des colons sur les soldats israéliens et les Palestiniens au cours des derniers mois.

Ceci se produit dans le contexte d'années de combats israélo-palestiniens en Cisjordanie .

Un des points chauds est la colonie Yitzhar, qui surplombe les villages palestiniens d'Asira al-Kubliyeh, Burin et Madameh en Cisjordanie .

Le maire de Burin, Ali Eid, a fait la liste des agressions des colons ces derniers mois, y compris l'incendie de centaines d'arbres et le jet d'une bombe incendiaire contre une maison.

Il y a deux semaines, les colons d'Yitzhar ont saccagé Assira al-Kubliyeh, après un incendie criminel et une attaque à l'arme blanche qui a blessé un gamin de 9 ans de la colonie. Des dizaines de colons ont lancé des pierres, tiré des coups de fusil en l'air, brisé les fenêtres de plusieurs maisons et renversé une voiture dans le village. Six villageois ont été blessés, dont une jeune fille blessée au bras par balle. Yesh Din a dit que les soldats israéliens n'avaient pas fait grand-chose pour empêcher l'émeute.

La police dit qu'ils enquêtent toujours et n'a procédé à aucune arrestation.

Une semaine après, les troupes israéliennes ont tué un jeune de 14 ans d'Assira, alors qu'il allumait une bombe incendiaire près d'Yitzhar. La police dit qu'il était l'agresseur de la semaine précédente.

Yitzhar est considéré depuis longtemps comme le bastion du militantisme, une image que le porte-parole de la colonie, Yigal Amitav, accepte avec fierté. "Yitzhar préfèrera toujours être en position d'agresseur que dans celle de victime", dit l'homme de 42 ans.

La colonie a donné naissance à six avant-postes – "à ce matin", dit Amitav d'un air malicieux – où vivent 45 des 170 familles d'Yitzhar. Yitzhar a installé 15 camping-cars pour contourner l'interdiction de construire en dur, dit-il, ajoutant qu'un camping-car récemment détruit par la police a été remplacé.

Amitav accuse les Palestiniens d'être les agresseurs, en brûlant leurs champs et l'équipement agricole, et dit que les habitants d'Yizhar frappent en état de légitime défense. Il dit que certains des habitants d'Yitzhar sont impliqués dans la campagne "price tag", mais n'a pas donné de détails.

Note ISM :
Malgré ses erreurs (nombre de colons, détails des événéments qui se sont déroulés à Asira al-Kubliyeh) et le ton relativement anodin avec lequel les crimes contre les Palestiniens sont relatés, nous mettons cet article en ligne pour la stratégie qu'il révèle de la part des colons sionistes.

Source : ISM

Traduction : MR pour ISM

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