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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Ce n'est pas un checkpoint horrible

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Ce matin, les rues de la ville de Kofor Ra’ai dans le district de Jénine étaient presque vides à l'exception de quelques personnes et familles qui attendaient le bus de chaque côté de la rue.
C'était une étrange situation que de voir cette ville à 11h du matin sans aucune voiture.
Il était évident qu'il y avait un checkpoint dans les parages qui bloquait toutes les voitures.

Ce n'est pas un checkpoint horrible


Photo ISM : L'un des nombreux checkpoints temporaires de l'armée israélienne en Cisjordanie , plus particulièrement dans le Nord.
Sur le côté droit de la route, le passager du taxi attend que les soldats lui rendent ses papiers d'identité et terminent de fouiller le véhicule


Je me rendais à l'université de Jénine pour ma première journée des cours d'été après une coupure de trois semaines, mais mon voyage a duré trois heures, ce qui représente quatre fois plus qu'un jour normal.

Après une attente de trente minutes sur le bord de la route, un minibus est arrivé et j'ai eu de la chance d'avoir le dernier siège du fond.
Juste quelques minutes plus tard, à l'extérieur de la ville, un checkpoint temporaire israélien composé de deux jeeps arrêtait et vérifiait les véhicules qui arrivaient dans les deux sens.

Ce fût enfin notre tour après une heure d'attente !
Un soldat israélien a fait signe à notre conducteur de s'approcher et il a demandé seulement aux hommes de sortir du bus et de lui donner nos papiers d'identité.

Deux soldats occupaient déjà un toit d'une maison de l'autre côté de la rue ; D'où j'étais, je pouvais seulement voir le canon des fusils que tenaient les soldats.

Au bout de cinq minutes, un autre soldat nous a demandé d'avancer et de former une ligne. Il pointait lentement son arme sur chacun de nous. On avait l'impression qu'il cherchait quelqu'un sur qui tirer.

Le soldat a désigné tous les hommes âgés et il leur a dit de retourner dans le bus.
L'un des Palestiniens qui était avec nous a dit que ce checkpoint était pour les étudiants qui retournent à l'université après la coupûre.

Le même soldat gardait nos papiers d'identités sur le toit de la jeep ; il regardé une carte d'identité tout en pointant son arme sur nous et il a demandé au premier Palestinien qui avait environ 19 ans de marcher vers lui.
Immédiatement, le soldat a dit au jeune Palestinien en Arabe de tourner et de lever sa chemise. Le jeune Palestinien a été détenu !

Alors que nous étions là à râler en raison de la chaleur, un petit taxi jaune a dépassé la file d'attente d'environ trente véhicules palestiniens afin de faire passer le checkpoint à un vieil homme malade.

Les deux soldats sur le toit de la maison a hurlé au conducteur de faire demi-tour et d'attendre son tour.
Le conducteur du taxi faisait des signes et tentait d'expliquer au soldat qu'il transportait un malade. Le soldat l'a maudit en arabe et lui a dit de faire demi-tour.

Un grand soldat s'est approché pour voir que ce qui se passait et il a dit en Hébreu aux soldats sur le toit : "Il transporte peut-être un malade", puis il a fait signe au conducteur de s'approcher du checkpoint.

Pendant ce temps, une femme âgée qui était apparemment une parente de la personne malade essayait de parler au premier soldat.

Le soldat au checkpoint s'est comporté comme s'il était médecin, en contrôlant la personne âgée et en lui posant des questions. Il était évident que le vieil homme malade ne pouvait pas bouger et il penchait la tête contre la personne à ses côtés.

Le Palestinien détenu a été libéré au bout de vingt minutes et interrogé par le même grand soldat qui avait contrôlé le malade. Le soldat a confisqué le portefeuille et les cigarettes du jeune homme.

Nous pensions tous que les soldats allaient l'arrêter et partir, ce qui est la stratégie que les Forces d'Occupation Israélienne utilisent sur les checkpoints pour prendre dans des rafles des jeunes Palestiniens au hasard.

Le soldat n'a rendu que 10 shekels et deux cigarettes au jeune homme et il lui a volé le reste. Quand le jeune homme lui a demandé ce qu'il en était de ses affaires, le soldat a répondu que ce qu'il lui avait donné était suffisant pour un jeune ! !

Est-ce que ce soldat avait aussi demandé de l'argent et des cigarettes au vieil homme malade ? !

Encore 20 minutes plus tard, les soldats ont demandé au chauffeur du bus de s'approcher pour qu'ils puissent le contrôler, ainsi que les femmes et les enfants. Ils nous ont demander d'aller jusqu'au bus, un par un.
Alors que je m'approchais du soldat qui avait nos papiers d'identité et qui, apparemment, était le responsable, je lui ai demandé en anglais : "Savez-vous ce que vous faites ? Vous devriez savoir que c'est un checkpoint horrible."

Le soldat a paru confus ou n'a pas entendu, alors j'ai repris : "C'est un checkpoint horrible !" et je suis monté dans le bus immédiatement.
Après que nous ayons tous monté dans le bus, l'officier s'est approché de ma fenêtre et a dit : "Vous n'êtes pas en position de nous dire ce que nous devrions faire au checkpoint, ok !"
L'officier n'a pas attendu ma réponse et il s'est éloigné !

Dans le bus, le jeune homme m'a dit qu'il avait reconnu le soldat qui lui a volé ses affaires et que la plupart des gens de la ville de Tulkarem connaissent ce soldat comme quelqu'un qui a l'habitude de voler l'argent et l'or dans les maisons que les Forces d'Occupation Israélienne occupent pendant les invasions.

La dernière histoire connue de vol des Forces d'Occupation Israélienne, c'est celle d'une mère de cinq enfants à Tulkarem : Elle s'est fait voler tout son or et son argent dont elle avait hérité de son mari décédé.

Pendant que le garçon me racontait ces choses horribles qui se sont produites à Tulkarem, comment il voyage et les crimes des FOI, il a répondu à mon long silence alors que je l'écoutais : "Que pensez-vous de ces gens ?", "Que pensez-vous de cette vie ? !"



Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

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