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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

Journal d'Hanna

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Après que la principale partie de la manifestation soit terminée, des groupes de gosses palestiniens ont récupéré les armes. J'ai vu le BBs utilisé pour la première fois dans l'une de ces actions, et alors j'ai vu une étrange petite boule en plastique orange avec de la poudre blanche à l'intérieur.
"Du sel," disaient les garçons.
Apparemment, les soldats avaient tiré ces granules de sel directement sur les gens, entraînant des zébrures et des brûlures sur les corps des personnes.

Alors que je m'apprête à envoyer ce message, je lis que deux autres enfants palestiniens ont été tués par l'armée israélienne (lors d'une manifestation contre le mur dans le village de Beit Liqya près de Ramallah). Je me demande combien de temps encore, ce cessez-le-feu respecté par un seul côté va-t'il tenir ?

Pour voir les photos de cette semaine, cliquez ici


Je rentre juste de ma visite à mon amie Um Fadi, qui se prépare pour les élections locales de demain auxquelles elle prend part. Il y a 33 personnes à Hares qui se présentent pour 9 sièges au Conseil du village, et ensuite, ce groupe de 9 votera pour élire un maire.
Au moins 2 des représentants doivent être des femmes, et seulement 5 femmes se présentent, ainsi Um Fadi a une chance décente de gagner (De plus, elle est super, aussi je ne sais pas pourquoi on ne voterait pas pour elle!).

A Hares, comme dans quelques autres villages, chacun se présente en indépendant, sans se déclarer être affilié à un parti politique.
J'ai passé une heure ou deux à parler avec elle et ses gosses, à plaisanter et à jouer aux devinettes, et à pratiquer d'autres langues.
Les plus jeunes (8 et 11 ans) ont commence à me dire les mots en Hébreu qu'ils connaissaient : "meshugea" (fou), "hamoor" (âne), "kelev" (chien), "bo" (viens), "lech la'baytah" (rentre à la maison)...

J'ai commencé à remarquer une relation, et en effet, ils ont confirmé que c'étaient les mots les plus communs que les soldats israéliens hurlent aux Palestiniens.
Soudain, Ali, 8 ans, dit en anglais : "Arrêtez de jouer !"
"Est-ce que les soldats vous disent ça ?" ai-je demandé. Non.
Il y a quelques années, a expliqué Um Fadi, des soldats se tenaient à l'entrée du village et lançaient des bombes de gaz et assourdissantes dans le village. Un international qui était à la maison d'Um Fadi, est allé jusqu'à la porte pour hurler aux soldats, "Arrêtez de jouer !"
Les soldats ont répondu en jetant une bombe assourdissante dans sa direction.
Les gosses se rappellent toujours l'expression.

Aujourd'hui, je rentrais à la maison d'une autre visite à l'université de Zebabdeh, près de Jénine, quand un soldat a arrêté le taxi à un checkpoint temporaire. Il a regardé mon passeport et a commencé à poser des questions :
"Où allez-vous ?"
"Où vivez-vous en Israël?"
"Où allez-vous dormir ce soir?"

Je ne peux pas dire si j'étais inquiète de faire la bonne réponse ou s'il faisait juste une petite discussion, mais j'ai répondu rapidement et vaguement.
Il a commencé à regarder les papiers d'identités des autres personnes tout en continuant à me parler :
• "Qu'est-ce qui ne va pas? Vous n'aimez pas les soldats?"
• "C'est difficile pour moi de vous parler quand vous avez une arme" ai-je répondu, en volant la place de ma collègue Anna.

J'étais heureuse de voir que plusieurs Palestiniens dans la voiture ont compris ce que j'avais dit, et se sont donnés un coup de coude en souriant.

• "Vous pensez que c'est mon arme ?" a demandé le soldat.
• "C'est l'arme du gouvernement, le gouvernement me le donne, je ne le choisit pas."
• "Vous pouvez refuser," ai-je répondu.
• "Si je venais ici sans arme" dit-il, "je n'existerais plus."
Il a alors regardé l'un des Palestiniens dans la voiture et a demandé : "Nachon?" ("Correct ?" en Hébreu).
• "Nachon", a répondu l'homme distraitement.
• "Vous ne devez pas venir ici du tout," ai-je dit. "Vous pouvez rester en Israël."

A ce moment-là, il ne prêtait plus attention à moi.

J'ai voyagé beaucoup cette semaine : manifester, visiter, des réunions et me relaxer.

Jeudi dernier, le village de Bil'in a tenu une manifestation contre le mur. Elle a commencé pacifiquement, même joyeusement, puisqu'un fourgon palestinien diffusait de la musique et les villageois portaient le plus grand drapeau palestinien que j'ai jamais vu.

Il y avait également un étalage impressionnant des boîtes métalliques de gaz lacrymogène, des balles, et d'autres armes qui avaient été utilisées par les soldats contre les villageois au cours des manifestations précédentes, et nous nous étions maintenant chargés d'écrire sur le sol des expressions comme : "Non au Mur."

Nous avons commencé à marcher vers les bulldozers.
Le vent était contre nous, aussi le gaz lacrymogène venait rapidement dans notre direction.

Alors, des choses étranges ont commencé à se produire.

J'ai regardé autour de moi et j'ai vu ce qui semblait être deux Palestiniens qui se battaient l'un contre l'autre. Il y avait une foule entre eu et moi, aussi je n'ai pas vu le reste, mais selon les témoins oculaires et les films enregistrés par les médias, deux hommes avaient commencé à jeter des pierres sur l'armée. Les organisateurs palestiniens ont essayé de les arrêter, et se sont rapidement rendus compte que quelque chose n'allait pas.

En effet, alors que les hommes tentaient d'arrêter les lanceurs de pierres, les lanceurs de pierres se sont retournés, ils ont empoigné les hommes et les ont arrêtés. Les lanceurs de pierre étaient des flics infiltrés, apparemment ils font partie d'une unité utilisée auparavant seulement pour briser les manifestations dans les prisons.

Après que la principale partie de la manifestation soit terminée, des groupes de gosses palestiniens ont récupéré les armes.

J'ai vu le BBs utilisé pour la première fois dans l'une de ces actions, et alors j'ai vu une étrange petite boule en plastique orange avec de la poudre blanche à l'intérieur.

"Du sel," disaient les garçons.
Apparemment, les soldats avaient tiré ces granules de sel directement sur les gens, entraînant des zébrures et des brûlures sur les corps des personnes.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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Hanna

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4 mai 2005