Hébron - 1 janvier 2007

Les militants des Droits de l'Homme encore pris pour cible à Hébron

Par ISM

Un militant des Droits de l'Homme a été arrêté par les FOI à Tel Rumeida, dans le District d'Hébron, hier le 31 décembre vers13h40.
Il accompagnait cinq Palestiniens dans la rue Shuhada alors qu'ils tentaient d'exercer leur droit de marcher devant la colonie de Beit Hadassah comme stipulé dans la récente décision de la Cour Suprême.

Le vendredi 29 décembre dernier, 3 Palestiniens avaient franchi avec succès cette frontière qui était interdite aux Palestiniens depuis six ans.


Pour se rendre dans le Sud de la ville depuis le marché Bab Al Zawiye, situé dans le nord, les Hébronites doivent faire un détour de 15 minutes en voiture, ou d'une heure à pied.

Les routes sur cet itinéraire détourné sont souvent engorgées de trafic alors qu'en passant par la Vieille Ville, descendre à pied de Bab Al Zawiye jusqu'à la rue Shuhada ne prend que 10 minutes.

Alors que les cinq hommes et le militant atteignaient la colonie, le soldat de fonction a déclaré qu'ils devaient attendre "pour être escortés" par son commandant bien que cette condition ne soit écrite nulle part dans le jugement qui a été montré aux soldats. Le commandant assistait alors à une réunion et il n'est arrivé que 50 minutes plus tard.

Comme il pleuvait énormément, trois des cinq hommes étaient déjà partis. Le commandant a escorté les deux hommes restants dans le rue Shuhaha jusqu'à Gross Square, mais il a déclaré que le militant n'était pas autorisé à utiliser cette route. Le militant a obéi et a suivi le groupe par un chemin situé au-dessus de la route, ce qui est parfaitement autorisé.

Le militant, arrivé au bout du chemin, observait les Palestiniens qui avaient réussi à traverser la rue Shuhada avec une escorte des FOI.
Un colon juif a remarqué le militant et a arrêté sa voiture. Il a baissé la vitre de sa voiture et a commencé à hurler sur le militant en Hébreu. Le militant n'a pas réagi. Le colon a alors mis son clignotant et a commencé à faire demi-tour afin d'approcher du militant.

Coincé et craignant une attaque, le militant a couru en bas de la rue Shuhada en direction des soldats dans l'espoir que cela découragerait le colon.

Lorsqu'il a rejoint le groupe de soldats, le militant s'est immédiatement excusé auprès du commandant et il lui a expliqué qu'il avait descendu la rue Shuhada en courant parce qu'il était menacé par un colon et qu'il recherchait la protection des soldats. Le commandant a refusé d'écouter et a ordonné au militant de se mettre contre le mur.
Les soldats ont fouillé le militant et lui ont attaché les mains derrière le dos. Il a été alors mis à l'arrière d'une jeep des FOI, les yeux bandés. Ces actions des FOI sont illégales parce que les soldats ne sont pas autorisés à arrêter des internationaux. Selon la loi israélienne, seule la police des frontières a cette possibilité.

Après avoir fait un tour en voiture et attendu dans la jeep, le militant a été emmené dans un commissariat de police où son bande des yeux lui a été enlevé ainsi que les liens plastiques de ses poignets.

Il a alors été alors accusé "d'avoir désobéi aux ordres d'un soldat" et il a finalement été libéré vers 16h à condition de ne plus pénétrer dans la rue Shuhada où il devrait payer une amende de 2000 NIS.

Après l'arrestation du militant, neuf adultes et quatre enfants Palestiniens ont attendu pendant près d'une heure sous la pluie avant d'être autorisés à descendre la rue Shuhada. Pendant ce temps, ils ont tous été intensivement fouillés. Alors qu'ils decendaient la rue, deux filles colons ont commencé à leur jeter des pierres et à les frapper. La police s'est approchée mais n'a pas rien fait et les Palestiniens ont continué leur chemin.

Un Palestinien qui avait été fouillé et dont l'identité avait déjà été vérifiée, a été à nouveau détenu dans la rue Shuhada.

Mary Baxter, la militante qui avait été arrêtée, il y a deux semaines, a demandé aux soldats pourquoi il était encore détenu. Les soldats lui ont crié de s'écarter et ils lui ont demandé de montrer son passeport, ce qu'elle a fait.

Les soldats lui ont arraché des mains son passeport et ils ont refusé de lui rendre. Ils ont également refusé de la laisser s'abriter de la pluie et du froid pendant plus d'une demi-heure.

La police est arrivée et a emmené Mary jusqu'au commissariat de police où on lui a dit qu'elle était accusée d'agression sur un officier de police. On lui a également indiqué qu'elle n'était pas arrêtée mais qu'elle serait convoquée devant le tribunal. Mary a été libérée une heure plus tard.

Les militants qui passent des périodes prolongées à Tel Rumeida sont régulièrement pris pour cible par la police. Cela implique des détentions et des séjours au commissariat de police où ils sont accusés à tort avant d'être libérés après quelques heures.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM