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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Lumière à travers le Mur

Par

Fida Qishta, éducatrice et journaliste, est la fondatrice et directrice de Lifemakers Center, qui compte 70 enfants âgés de 6 à 18 ans à Rafah.

La vie à Rafah, la ville la plus au sud de Gaza, a toujours été difficile. Mais la période qui s'est écoulée depuis mars 2006 a été la pire de mes 25 ans de vie.
Israël a assiégé Gaza depuis que le Hamas a remporté les élections palestiniennes et il a renforcé le siège quand des Palestiniens ont capturé un soldat israélien près de Rafah, fin juin 2006. Depuis, nous avons eu très peu d'électricité, de carburant, d'argent, de nourriture ou de médicaments.

Lumière à travers le Mur


Toutefois, nous avons ressenti un peu d'espoir, la semaine dernière, lorsque des Palestiniens ont fait tomber le mur qu'Israël a construit le long de la frontière de Rafah avec l'Egypte, ce qui nous permet d'échapper à la prison et d’aller en Egypte pour acheter des produits de première nécessité.

L'armée israélienne a détruit environ 2000 maisons à Rafah au cours des sept dernières années. En janvier 2004, ils ont détruit notre maison.

Ma grand-mère, ma tante, mes oncles et mes cousins vivaient dans notre maison parce que leurs maisons venaient d’être démolies. Ensuite, un bulldozer israélien a commencé la destruction de notre maison. J'ai aidé ma grand-mère parce qu'elle a de la difficulté à marcher. Ma mère s’est évanouie, alors je l'ai traînée dans un lieu plus sûr. Ce jour-là, des bulldozers israéliens ont détruit 50 maisons dans notre quartier.

Lorsque le siège s’est intensifié fin juin 2006, ma famille et moi avons été piégées pendant 14 jours au point de passage de Rafah avec 4000 habitants de Gaza qui revenaient d’Egypte, car Israël avait fermé la frontière. Nous n’avions que peu de nourriture ou d'eau. Neuf personnes sont mortes. Finalement, des hommes armés de la Bande de Gaza ont cassé le mur-frontière, ce qui nous a permis de rentrer chez nous.

Mais ces derniers mois ont été les plus difficiles, avec des frontières fermées, une croissance de la pauvreté, la diminution des livraisons de vivres, de médicaments et autres produits et des parties de Gaza sans électricité en raison du manque de carburant. L'armée israélienne tue des civils et des combattants palestiniens presque quotidiennement.

Nous attendons notre destin. Une mort lente ou rapide, c'est le même résultat. La semaine dernière, Huda de Rafah, 8 ans, m'a dit : «J'ai des problèmes rénaux et je dois aller à l'hôpital trois fois par semaine, et maintenant que les Israéliens menacent de couper l'électricité, cela veut dire que je vais mourir».

A de nombreuses reprises, je me suis dit que je devais être plus courageuse. J'ai fait taire toutes les voix qui me disaient que je ne pouvais pas écrire, que les gens ne me comprendraient pas, j'ai arrêté toutes les peurs qui me disaient que les choses ne changeront jamais, parce qu’il y a toujours des façons de vivre et de changer. Mon peuple a beaucoup de courage, mais ce qui se passe, c'est très dur.

Je ne suis plus la même personne qu’avant ces expériences. Quand les Israéliens tuent des innocents, ils changent les enfants de ceux qui ont été tués en des personnes différentes. Il n'est pas difficile de deviner si ces enfants deviendront des enfants gentils ou des enfants tristes prêts à se venger.

Pourtant, quand je regarde nos enfants, j'ai en quelque sorte le sentiment que tout changera pour des jours meilleurs. Chacun de nous peut changer un peu les choses et faire briller le soleil, même dans une boîte sombre, comme à Gaza.

Le 23 janvier à 3h du matin a été un moment de la victoire. Le mur de Rafah sur la frontière avec l'Égypte avait disparu. Je ne pouvais attendre, je voulais aller voir ça. Je voulais voir le sourire sur les visages de chaque Palestinien, chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps.

Oui, mes enfants, maintenant vous pouvez voir l'Égypte. Le mur a disparu et un jour tous les murs auront disparu.

Amal, 9 ans, et Yasmine, 11 ans, m’ont dit : "Tu te rappelles quand on t'a dit que c'était notre rêve de voir les enfants égyptiens, jouer avec eux et voir l'Egypte? Nous sommes allés là-bas et nous avons acheté des bonbons et des frites, mais nous n’avons pas vu les enfants. "

Mohammed, 22 ans, de Rafah, a expliqué : «Peu importe qui a détruit le Mur, le Hamas ou le Fatah. C'était des restes laissés par l'armée israélienne. J'espère que le passage sera ouvert à la circulation de façon légale, et pas comme ça».

Lorsque je suis allée aux États-Unis en 2006, les gens m’ont demandé pourquoi les Palestiniens avaient voté pour le Hamas. Certains dans l'Autorité Palestinienne étaient corrompus. Ils ont perdu la confiance des gens.

Le gouvernement américain a envoyé des observateurs pour surveiller nos élections et a accepté la participation du Hamas. Le Hamas a remporté les élections de façon démocratique.

Depuis des années, le Hamas construit des infrastructures sociales et améliore la vie quotidienne des gens. Le Hamas aurait dû avoir une chance. Au lieu de cela, le monde nous a punis.

Je crois que si les gens ordinaires aux États-Unis et en Europe savaient ce qui se passe pour les Palestiniens ordinaires, ils auraient beaucoup plus de compassion.

Nous avons besoin de nourriture, d'eau, de maisons, de travail et d'accès au reste du monde. Nous avons besoin de justice. Et quand les Palestiniens ordinaires obtiendront la justice, il y aura la paix.

Source : http://www.iht.com/

Traduction : MG pour ISM

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