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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Menacer un enfant de 5 ans.

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Hier, j'ai vu un soldat israélien pointer son fusil sur un enfant de 5 ans, Ahmed, et je l'ai entendu crier à son père, Zeiad, qu'il allait tirer sur son fils. Nous faisions la queue pour passer le checkpoint d' Huwwara afin de rentrer à Naplouse.

Menacer un enfant de 5 ans.

Zeiad et son fils vivent dans le camp de réfugiés d'Askar, à 10 mn en voiture du camp de Balata. Ahmed est sourd à 85%. Lui et son père avaient été à Ramallah au sujet de la modification de son appareil auditif dont Ahmed se plaint constamment. Zeiad n'a pas les moyens de lui acheter un meilleur appareil car cela coûte environ 10 000 Euros dans la région. Il y avait environ 60 personnes qui attendaient pour entrer à Naplouse, soit une attente de plus d'1 heure, ce qui est bien par rapport à l'habitude ici. Alors que nous attendions, j'ai vu Ahmad quitter son père et avancer jusqu'à ce qu'il soit aperçu par un garçon israélien armé d' M16.

Alors que Zeiad se déplaçait de sa place dans la file d'attente pour récupérer son fils, incapable d'entendre ou de communiquer si quelqu'un lui parle, le soldat pointa son fusil sur Ahmed et commença à lui crier dessus. Le soldat criait qu'il allait lui tirer dessus. Je me suis dégagé de ma place dans la file d'attente pour voir ce qui se passait quand Zeiad, les bras levés, s'arrêta à quelque pas en face de la file, hésitant sur ce qu'il devait faire car le fait d'avancer pour retrouver son fils pouvait rendre furieux le soldat et il pourrait tirer.

Les personnes autour de moi dans la file d'attente commencèrent à s'intéresser à la situation, leur implication dans la situation rendrait probablement les choses pires, tout comme cela les distinguerait pour des punitions éventuelles et habituellement, les soldats ne tirent pas sur les petits enfants, au moins aux checkpoints.

Finalement, Ahmed, maintenant effrayé dans son monde en grande partie silencieux, se tourna et retourna vers son père. Zeiad tenta rapidement de retourner la situation à son avantage en offrant sa carte d'identité pour contrôle et en espérant qu'il serait autorisé à passer, mais il fut renvoyé. Il ne prit pas le risque d'aggraver la situation et retourna dans la file d'attente loin en arrière par peur de revenir trop vite, pensant peut-être qu'il serait préférable de permettre au soldat de se calmer avant de se représenter.

Le jour précédent, alors que j'entrais dans Naplouse par le même checkpoint, j'ai vu un soldat pousser les personnes hors de la file d'attente, les faisant tomber à l'extérieur du chemin dans un talus de 2 mètres de profondeur, plein d'ordures et de roches dangereuses. Le soldat semblait être fier d'effectuer son important travail, et une fois jetés hors de la file d'attente, on aurait dit des prisonniers, je pense pour le crime d'avoir avancer trop loin le début de la file.

Environ 15 à 20 hommes attendaient parmi les ordures, accroupis ou debouts, certains se sentant peut-être faibles comme ils observent le jeûne musulman du Ramadan et donc ne mangent, ne boivent (y compris l'eau) ou ne fument pas pendant les heures du jour. Environ 200 personnes attendaient de ce côté puisque les soldats exerçaient leur pouvoir sur la situation en refusant de vérifier les identités et de permettre aux gens de continuer leurs vies.

Je revenais de Ramallah, où le déplacement de 35 à 40 kms peut être un énorme défi par lui-même. J'ai passé au moins 5 checkpoints : 1 checkpoint fixe à Ramallah qui prend au moins ¾ d'heure, 3 checkpoints mobiles qui nous ont pris plus ou moins de temps et le checkpoint d' Huwwara qui prend 1 heure à traverser. Soit un voyage qui devrait prendre 30 à 40 minutes demande 3h1/2 et 4 taxis différents, et parfois cela dure plus longtemps ou n'est pas possible du tout.

Aujourd'hui, c'est le 4ème jour du Ramadan et j'y ai pris partiellement part, en buvant un peu d'eau mais en supprimant la nourriture et les cigarettes jusqu'au crépuscule. Certains Palestiniens se sont levés à 3h30 du matin pour manger et boire mais je n'ai pas essayé encore, je manque de sommeil. Le reste des internationaux et de nos coordinateurs palestiniens semblent tous avoir arrêté de participer au Ramadan, ce qui le rend encore plus dur, et aujourd'hui j'ai pu partir faire la fête avec du houmos, du pain, du coca et des cigarettes.

Amitiés.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG

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