Envoyer cet article
Bordeaux - 24 juin 2011
Par Comité Action Palestine
les vendredi 24 et samedi 25 juin à Bordeaux, en coopération avec la Coordination contre le Racisme et l'Islamophobie (CRI)
Avec la participation de :
Zhor Firar, militante de l’association Emergence
Rokhaya Diallo, militante associative, chroniqueuse à Canal+ et RTL
Abdelaziz Chaambi, co-fondateur du CRI et de Résistance Palestine (Lyon)
Pierre Tévanian, militant associatif et fondateur du collectif « les Mots sont importants »
Neddy et la Réplique : rappeurs, membres du collectif 2HProd.
Vendredi 24 juin à 19h00
- Projection du film « Un racisme à peine voilé » (J. Host, 2004) ;
- Débat avec Pierre Tévanian « Laïcité, cheval de Troie de l’Islamophobie », et Zhor Firar : « La question de la femme au centre de l’instrumentalisation islamophobe ».
Athénée Municipal, place St Christoly, Bordeaux Tram A et B, arrêt Hôtel de ville.
Samedi 25 juin à 20h00
- Débat avec Adbdelaziz Chaambi : « L’Islamophobie : une offensive pour étouffer la mobilisation pro-palestinienne dans les quartiers populaires » et Rokhaya Diallo : « Islamophobie : une nouvelle forme de racisme »
- Concert de musique arabe : Neddy et la Réplique (rap)
Théâtre de l’Onyx, 11-13 rue Fernand Philippart, Bordeaux, Tram A : arrêt Ste Catherine, Tram C : arrêt Place de la Bourse.
L’entrée aux 2 soirées est libre.
L’Islamophobie : les fonctions sociales et politiques d’un racisme respectable
La France a peur. Elle a peur du « voile islamique » et de la « bombe islamique », des minarets et du hallal dans les restaurants. Elle a peur de l’Islam et des musulmans. Elle a peur de l’« islamo-gauchisme » comme jadis elle avait peur du « judéo-bolchévisme ».
Son identité semble vaciller : la laïcité et les racines chrétiennes seraient menacées !
Selon le philosophe Enzo Travenso, le « portrait de l’arabo-musulman brossé par la xénophobie contemporaine ne diffère pas beaucoup de celui du juif construit par l’antisémitisme au début du XXè siècle. Dans les deux cas, les pratiques religieuses, culturelles, vestimentaires et alimentaires d’une minorité ont été mobilisées afin de construire un stéréotype négatif d’un corps étranger inassimilable à la communauté nationale. » (Libération, 5 janvier 2011).
Comparaison n’est pas raison, mais il existe des homologies entre le racisme anti-juif des années 1930 et l’islamophobie à la française. Un contexte de crise économique et politique semble favoriser la fabrication d’un bouc émissaire. Comme dans les années 30, l’enjeu est-il à la fois de faire diversion (détourner l’attention des problèmes réels) et « diviser ceux qui sont unis et unir ceux qui sont divisés » (S. Bouamama) ? A qui profite cette stratégie politique? Et surtout comment contrer cette stratégie dont l’objectif est de légitimer une certaine forme de domination sociale et politique en crise ?
Apparue au début des années 2000, cette nouvelle islamophobie (V. Geisser) est une arme raciste à double détente. A usage interne, l’islamophobie a pour fonction de neutraliser le potentiel contestataire des populations immigrées : En fabriquant l’image d’un musulman antirépublicain, sexiste et violent, en marge du code culturel dominant, l’objectif est bien de normaliser les discriminations et la répression contre les minorités issues des anciennes colonies.
A usage externe, cette islamophobie concourt à ôter toute légitimité aux mouvements islamiques de résistance contre l’impérialisme et le sionisme : sur ce front, l’objectif est de contrer et de délégitimer toute forme de soutien en France aux peuples arabo-musulmans luttant pour leur émancipation, notamment au peuple palestinien qui combat le sionisme depuis plus de 100 ans.
En bref, en interne, l’enjeu est de recoller les morceaux d’une domination politique qui se fissure ; en externe, de légitimer une domination occidentale radicalement contestée.
Mais comment peut-on expliquer cette virulence islamophobe à partir du début des années 2000 ? Quelles en sont les conditions sociales et politiques ? Le racisme est un fait social normal dans les sociétés occidentales (F. Fanon), mais il s’agit ici de comprendre et d’analyser les nouvelles formes qu’il revêt. Certes, le racisme et les discriminations relèvent de mécanismes structurels, mais il importe aussi d’interroger les formes variables qu’ils prennent : l’islamophobie ne serait-elle pas une forme de racisme anti-arabe non avouable ?
Cette islamophobie à double détente a mis en lumière un acteur central dans la production des normes racistes « respectables » : l’intellectuel médiatique sioniste. Chien de garde de la domination sioniste dans un monde arabe aujourd’hui en transformation, il alerte en permanence contre le danger « islamiste » qui menacerait l’ordre social et républicain français. L’Etat d’Israël et la République française auraient un même ennemi : un islam conçu comme un « corps étranger non assimilable », incompatible avec la « modernité » et les « valeurs fondatrices » du monde occidental.
En agitant le danger de la décomposition du modèle républicain, en exigeant des lois d’exception pour les musulmans et davantage de répression dans les quartiers populaires, l’intellectuel médiatique sioniste n’est-il pas le produit de la mutation actuelle vers un ordre politique autoritaire ?
C’est sur la base de ce questionnement général que le Comité Action Palestine organise ce cycle de conférences.
COMITE ACTION PALESTINE
6 bis rue de Janeau
33100 BORDEAUX
06 74 60 02 36
actionpalestine@hotmail.com
www.comiteactionpalestine.org
Source : Comité Action Palestine
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaBordeaux
Islamophobie
Comité Action Palestine
24 juin 2011