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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine occupée -

A l'approche de Pâques et de l'Aïd Al-Fitr, le long jeûne des Palestiniens pour la liberté se poursuit

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20 avril 2021 - En ce mois d'avril, les Palestiniens se préparent à vivre deux traditions séculaires, très palestiniennes, qui culmineront à peu près au même moment. Quelques jours avant la fin du mois sacré du Ramadan et le début de la fête de l'Aïd Al-Fitr, qui tombera cette année à la mi-mai, les Palestiniens se rassemblent par milliers à la mosquée Al Aqsa pour célébrer « la nuit du destin ». Il s'agit de la commémoration annuelle de la nuit au cours de laquelle le saint Coran a été révélé à l'homme, par l'intermédiaire du prophète Mohammad. Cette nuit-là, selon les musulmans, le fossé entre le ciel et la terre est comblé et les prières s'élèvent plus près de Dieu qu'aucune autre nuit.

A l'approche de Pâques et de l'Aïd Al-Fitr, le long jeûne des Palestiniens pour la liberté se poursuit

105 Palestiniens blessés, 22 hospitalisés lors de violentes confrontations qui ont éclaté dans la vieille ville de Jérusalem jeudi soir 22.04, suite à une marche d'Israéliens d'extrême-droite qui criaient les slogans « mort aux Arabes » (source QNN)
Quelques jours auparavant, les Palestiniens célébreront, selon le calendrier julien oriental, le samedi qui conclut les quarante jours de jeûne chrétien. C'est le samedi précédant le dimanche de la résurrection, connu en Palestine sous le nom de « samedi de la lumière », lorsque les Palestiniens se rassemblent à l'église du Saint-Sépulcre pour recevoir le feu de la résurrection, qui symbolise l'aube où Jésus est ressuscité des morts. Ce jour-là, les chrétiens croient que l'humanité tout entière a été renouvelée et que les hommes ont reçu une nouvelle chance de vivre. Les deux traditions lient profondément les Palestiniens à Jérusalem, culturellement, historiquement et spirituellement.

De retour sur terre, et en laissant de côté pour un moment le symbolisme spirituel, les Palestiniens semblent aussi éloignés d'une nouvelle vie dans leur pays que la terre elle-même semble éloignée du ciel. Jérusalem aussi semble être écartelée davantage du reste de la Palestine.

Cette année sans Jérusalem

Le Ramadan n'est pas commencé depuis une semaine que la police d'occupation a déjà attaqué les prières à la mosquée Al Aqsa avec des grenades assourdissantes, empêché un certain nombre de fidèles de faire l'Iftar dans la mosquée, empêché des milliers d'autres de se rendre à la mosquée et arrêté cinq personnes, le premier vendredi du mois sacré. Mais ce sont ceux qui ont réussi à se rendre à Jérusalem. Pour des millions de Palestiniens, l'accès à leurs lieux saints sera interdit cette année, car l'occupation suspend tous les permis d'entrée à Jérusalem pour les Palestiniens qui n'ont pas été vaccinés contre le Covid.

Il s'agira notamment de centaines de milliers de Palestiniens dont la seule chance de visiter Al Aqsa est le mois de Ramadan. Mais cela touchera aussi de milliers de chrétiens palestiniens qui ne pourront pas participer aux festivités de Pâques, auxquelles se joignent des pèlerins de toutes nationalités, surtout après que l'État d'occupation a annoncé qu'il pourrait bientôt rouvrir ses frontières aux touristes. Les chrétiens palestiniens, qui représentent la continuité historique de la première communauté chrétienne de l'histoire dans le berceau du christianisme, seront donc largement absents.

Plus qu'une simple obstruction aux prières

Mais les occasions religieuses comme le Ramadan ou Pâques ne sont pas seulement des occasions de prier pour les Palestiniens. Ce sont des moments forts de l'année où la culture et les traditions palestiniennes sont maintenues en vie et se voient offrir une continuité. Des traditions qui relient le peuple à la terre et à l'histoire. La procession du samedi de la lumière en est un parfait exemple. Une fois que le « feu de la résurrection » est sorti du Saint-Sépulcre, il est apporté sous forme de bougies et de lampes à toutes les communautés chrétiennes de Palestine et utilisé pour éclairer les églises et les autels.

À Ramallah, l'épicentre de la vie palestinienne en Cisjordanie , le feu est accueilli dans une grande fête populaire à laquelle participent les autorités civiles et les dignitaires sociaux, chrétiens et musulmans. Des bandes scoutes défilent en musique à travers la ville et les familles se pressent sur les trottoirs. C'est une partie de Jérusalem qui vient aux Palestiniens qui ne peuvent pas l'atteindre. C'est une occasion de réunifier symboliquement la Palestine. Cette année, une telle célébration ne sera pas possible à Ramallah, à cause de la pandémie, ni à Jérusalem, parce que l'occupation en a décidé ainsi.

Vaccins et discrimination

En même temps que l'État d'occupation utilise l'excuse de la vaccination pour bloquer l'accès à Jérusalem devant les Palestiniens, il continue à se vanter d'avoir vacciné la majorité de sa population, au point d'être prêt à s'ouvrir au reste du monde. Non seulement l'État d'occupation ignore sa responsabilité légale en tant que puissance occupante de fournir des vaccins à la population palestinienne, mais il prouve également que s'il ne le fait pas, ce n'est pas par manque de moyens.

Les autorités d'occupation israéliennes ont déjà commencé à vacciner les travailleurs palestiniens qui détiennent des permis de travail exclusifs. Il s'agit de permis par lesquels les travailleurs ne sont autorisés qu'à se rendre sur leur lieu de travail, et uniquement pour travailler. S'ils sont arrêtés par la police d'occupation à Al Aqsa, en possession d'un permis de travail, ils peuvent être arrêtés. Le directeur général du ministère israélien de la Santé, Hezi Levy, a explicitement déclaré à l'agence de presse Anadolu que son gouvernement a décidé de vacciner les travailleurs palestiniens pour empêcher la propagation du Covid parmi les Israéliens, et que le nombre de travailleurs visés est inférieur à 130.000. En d'autres termes, les vaccins ne sont disponibles pour les Palestiniens que lorsque leur main-d'œuvre est nécessaire, et uniquement pour protéger les Israéliens.

Un jeûne loin d'être terminé

Cette procédure arrive après une année entière durant laquelle les travailleurs palestiniens ont été contraints de choisir entre rester dormir sur leur lieu de travail, souvent sur des sols en ciment froids et sous des plafonds suspendus dangereux et inachevés, ou perdre leur emploi. Une année au cours de laquelle des travailleurs palestiniens ont été laissés sur le bord de la route, à l'extérieur de postes de contrôle, par la police d'occupation, parce qu’ils avaient montré des signes de fièvre et qu’ils toussaient. Une année au cours de laquelle des centaines de milliers de familles de travailleurs palestiniens ont lutté pour survivre de pain quotidien en pain quotidien, sous la menace d'un virus mortel et des troupes israéliennes à la recherche de travailleurs qui tentent de se faufiler à travers la ligne verte la nuit.

Ce fut également une année au cours de laquelle la présence palestinienne à Jérusalem a été prise pour cible à un rythme alarmant. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, 389 propriétés palestiniennes ont été démolies ou confisquées en 2020. Tout cela pendant que les Palestiniens étaient bloqués à l'écart de la ville et opprimés à travers leurs moyens de subsistance et leurs conditions de vie. Tout cela au nom de la pandémie.

Les Palestiniens se préparent à conclure leur jeûne cette année dans des conditions inhabituelles. Mais le long jeûne palestinien est loin d'être terminé. Et alors que l'État d'occupation s'apprête à partager avec le reste du monde la réussite de son plan de vaccination discriminatoire, les Palestiniens continuent de prier dans l'attente du jour où le fossé avec leur paradis terrestre sera réellement comblé, où il y observerons enfin un renouveau dans leur vie et où ils pourront enfin célébrer véritablement une résurrection tant attendue.





Source : QNN

Traduction : MR pour ISM

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