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Néguev - 19 septembre 2011
Par Firas Khatib
L'article en anglais est une traduction de l'original sur l'édition en arabe.
La situation des Palestiniens à l'intérieur de la ligne verte est sombre, en particulier comparée à l'atmosphère d'espoir suscité dans toute le région par le Printemps arabe. Des plans sont en préparation pour transférer de force des dizaines de milliers de Bédouins palestiniens dans des villes désignées.
Le programme de transfert fait partie des recommandations du Rapport Prawer, qui vise à transférer plus de 30.000 Bédouins arabes de la section Siaj du Naqab dans des sortes de lotissement ailleurs dans le région désertique du sud d'Israël.
Un Bédouin palestinien essaient de récupérer ses biens après le passage des bulldozers sionistes, au sud de la Cisjordanie (Photo: AFP - Hazem Bader)
Les Palestiniens du Naqab considèrent ce plan comme une "déclaration de guerre" et refusent les ordres d'évacuation. Il fait partie de la politique de colonisation israélienne, qui consiste à installer le plus grand nombre possible d'Arabes sur la plus petite portion de terre. Le projet de transfert du gouvernement Netanyahu a cependant une portée énorme à cause du nombre considérable de personnes ciblées.
Environ 614.000 personnes vivent dans le Naqab, dont 192.000 Bédouins palestiniens. Plus de 70.000 de ces Bédouins vivent dans ce qu'Israël appelle "des villages non reconnus", alors que les autres résident dans des "villes reconnues". Ces dernières ne sont guère mieux loties que les villes "non reconnues". Elles manquent des services les plus basiques et les autorités israéliennes ne leur allouent que des budgets très faibles. Leurs conditions de vie sont similaires, si non pires, que celles d'autres villages et villes palestiniennes à l'intérieur de la ligne verte.
Même si les villages non reconnus ne jouissent d'aucun service de la part de l'Etat, les Bédouins du Naqab sont déterminés à rester sur leur terre. Le gouvernement israélien maintient qu'ils ne sont pas les propriétaires de la terre et y vivent illégalement. Le directeur du service de l'urbanisme au Centre juridique Adalah, l'avocate Suhad Bishara, dit à Al-Akhbar que les prétentions israéliennes à la terre falsifient l'histoire des Bédouins du Naqab. Elle dit que la plupart des villages concernés existaient avant la Nakba, c'est-à-dire avant la création d'Israël. Les autres ont été établis après que des tribus bédouines aient été expulsées du Naqab occidental et aient déménagé dans le secteur Siaj, au nord-est de Beersheba, à la limite de la Cisjordanie .
A la veille de la Nakba, 90.000 personnes vivaient dans le Naqab. La grande majorité a été déracinée, et seuls 10% d'entre elles ont réussi à rester. Elles ont été relocalisées dans un secteur appelé "Siaj" (enclave en arabe) et harcelées sans relâche par les Israéliens dans l'espoir que toutes partiraient. Bishara explique que les tentatives actuelles de transférer les habitants indigènes du Naqab est la continuation de la politique israélienne envers les Palestiniens au cours des 60 dernières années. Elle ajoyte que dans les années 1960 et 1980, sept villes arabes ont été crées dans le Naqab. Plus tard, dix autres ont été reconnues. La superficie totale de ces villes reconnues ne constituent que 1% du district de Beersheba, alors que les Bédouins représentent 31% de la population du Naqab.
Les gouvernements israéliens successifs ont essayé de faire porter sur les Bédouins ce qu'ils appellent "le problème du Naqab" en prétendant qu'ils s'accrochaient à des propriétés qui ne leur appartenaient pas. Cette pratique a débuté dans les années 1970 lorsque le gouvernement israélien a ordonné l'enregistrement de la propriété terrienne dans le Naqab. Bishara explique qu'Israël s'est servi de ces procédures pour affirmer qu'il n'y avait en fait aucune propriété terrienne bédouine dans la région.
Sous le prétexte d'essayer de trouver un compromis pour résoudre l'affaire, Israël a alors nommé la Commission Goldgerg, suivi par la Commission Prawer. Elles ont été chargées de développer un plan gouvernemental avec un calendrier spécifique dont le but est d'expulser les Bédouins des villages non reconnus. Bishara explique qu'Israël projette d'imposer ce "compromis" par la force, c'est-à-dire que soit les Bédouins l'acceptent, soit la terre sera enregistrée comme appartenant à l'Etat.
La politique israélienne d'installation des Bédouins dans des villes et des villages désignés n'a cependant pas réussi, selon Bishara. Une des raisons est que ces villes ont été construites sur des terres confisquées par Israël aux tribus bédouines. D'autres tribus refusent de vivre sur ces terres parce que ce serait une violation du droit tribal qui interdit à une tribu d'empiéter sur la terre d'une autre.
D'autres raisons de cet échec ont à voir avec les traditions sociales et culturelles bédouines. Bishara dit que la plupart des tentatives israéliennes de "judaïser" le Naqab ont échoué.
Source : Al Akhbar
Traduction : MR pour ISM
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