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USA - 24 novembre 2004
Par Human Rights Watch
Des bulldozers, transformés en armes, sont utilisés pour détruire des biens et des infrastructures civiles.
Caterpillar Inc., la compagnie d'équipements lourds basée aux Etats-Unis, devrait suspendre immédiatement les ventes de son puissant bulldozer D9 à l'armée israélienne, a indiqué aujourd’hui Human Rights Watch.
Comme l’a documenté Human Rights Watch dans un récent rapport, les militaires israéliens utilisent le D9 en tant qu’arme de base pour raser les maisons palestiniennes, détruire l'agriculture et défoncer les routes en violation des lois de la guerre.
"Caterpillar trahit ses valeurs de base quand il vend des bulldozers à Israël en sachant qu'ils sont employés pour détruire illégalement les maisons palestiniennes," a dit Sarah Leah Whitson, directeur de Human Rights Watch au Proche-Orient.
"jusqu'à ce que Israël arrête ces pratiques, les ventes de Caterpillar rendent la compagnie complice d’abus des droits de l'homme."
Dans une lettre du 29 octobre dernier adressée au Directeur exécutif et au conseil d'administration de Caterpillar, Human Rights Watch a invité la compagnie à cesser toutes les ventes de D3 aux militaires israéliens, ainsi que les ventes des pièces et des services de maintenance, aussi longtemps que les militaires continueront d’utiliser le bulldozer en violation des droits de l'homme internationaux et du Droit humanitaire.
Le PDG de Caterpillar, James Owens, a répondu à Human Rights Watch dans une lettre datée fu 12 novembre en disant que la compagnie "n'avait pas la capacité pratique ou le droit légal de déterminer comment nos produits sont utilisés après qu'ils soient vendus."
Cette approche de “la tête dans le sable" ignore les standards internationauxs sur la responsabilité et les conditions du propre code de conduite de Caterpillar
Depuis 2003, les Nations Unies ont commencé à développer des normes pour des sociétés sous forme de Normes des Nations Unies sur les responsabilités des entreprises transnationales et d'autres entreprises en ce qui concerne les Droits de l'Homme.
Ce document déclare que les compagnies ne devraient pas “s’engager ou tirer des profits” des violations aux droits de l'homme internationaux ou de la loi humanitaire et que ces compagnies “devront veiller à s'assurer que les marchandises et les services qu'elles fournissent ne seront pas utilisés pour abuser des Droits de l’Homme. »;
Le propre code de conduite de Caterpillar lui exige d’examiner le large impact de ses affaires. Le code de Conduite des Affaires Internationales déclare que "Caterpillar accepte les responsabilités de la citoyenneté globale. " Dans l'engagement de la compagnie au succès financier, le code dit qu’elle "doit également tenir compte des priorités sociales, économiques, politiques et environnementales."
Caterpillar fabrique le D9 selon des caractéristiques militaires et vend ses bulldozers à Israël sous le U.S. Foreign Military Sales Program, un programme destinée à vendre, de gouvernement-à-gouvernement, des équipements de défense fabriqués aux Etats-Unis.
Une fois exportés vers Israël, les bulldozers sont blindés par Israël Military Industries Ltd, une entreprise étatisée . Avec un poids d’environ 64 tonnes, le D9 blindé fait plus de 4 mètres de haut et plus de 8 mètres de long avec des lames à l’avant et à l’arrière.
Un rapport de Human Rights Watch publié le mois dernier, documentait l’utilisation systématique par les Forces de Défense Israélienne (IDF) du bulldozer D9 pour les demolitions illégales dans les Territoires Occupés Palestiniens.
L’IDF a démoli plus de 2.500 maisons palestiniennes au cours des quatre dernières années seulement dans la Bande de Gaza, la plupart d'entre elles sans nécessité militaire exigée par loi humanitaire internationale.
Près des deux-tiers de ces maisons se situaient à Rafah, une ville et un camp de réfugiés sur la frontière méridionale entre Gaza et l'Egypte. Les militaires israéliens ont utilisé les bulldozers Caterpillar pour raser les maisons de plus de 10% de la population de Rafah.
Le projet du gouvernement pour accroître la "zone-tampon" le long de la frontière nécessiterait la destruction des centaines de maisons supplémentaires.
En mai, l’IDF a détruit plus de 50 % des routes de Rafah et a endommagé plus de 64 kms de tuyaux destinés à l’approvisionnement en eau et de tuyaux d'égouts avec la lame située à l’arrière du bulldozer connue sous le nom de "ripper."
"Nous n'avons trouvé aucune justification légale pour la destruction absurde de l'infrastructure essentielle à la santé de la population civile," a indiqué Whitson.
L’IDF prétend que la destruction est nécessaire militairement pour bloquer les tunnels des contrebandiers vers l'Egypte et pour protéger ses forces, qui se retrouvent régulièrement sous le feu des groupes armés palestiniens.
Human Rights Watch a constaté que l’IDF n’a pas utilisé des méthodes bien établies de détection et de destruction des tunnels -- comme des sondes sismiques, des installations électromagnétiques et des radar sous-terrain -- qui atténuerait le besoin de démolition de maisons.
En termes de protection de ses soldats, l’IDF a terminé la construction en 2003 d'un mur en métal de 8 mètres de haut mais en dépit de cette protection supplémentaire, le taux de démolition de maisons à Rafah a triplé en comparaison avec les deux années précédentes.
Une jeune pacifiste américaine de 23 ans, Rachel Corrie, a été écrasée et tuée l'année dernière par un D9 blindé alors qu’elle essayait d’empêcher un bulldozer de détruire une maison de Rafah.
Au cours de ces deux dernières années, au moins trois Palestiniens ont été tués par des bulldozers et des chutes de débris parce qu'ils n’ont pas pu quitter leurs maisons à temps.
En avril, lors de la réunion annuelle des actionnaires, un groupe d'actionnaires de Caterpillar a présenté une résolution qui invitait la compagnie à étudier si les ventes de bulldozers aux militaires israéliens ne violaient pas le code de conduite de Caterpillar.
Jewish Voice for Peace, le plus important groupe pacifiste Juif aux Etats-Unis, a annoncé aujourd'hui qu'ils avaient resoumis la résolution pour la réunion des actionnaires de 2005.
Source : http://hrw.org/
Traduction : MG pour ISM-France
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Démolitions de maisons
Human Rights Watch
24 novembre 2004