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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Colonisation et annexion : une menace pèse sur al-Quds

Par

Pour Toufakji, les Palestiniens ne conservent actuellement que 14% de la superficie de la partie orientale de la ville sainte, située dans les limites de la municipalité.
Mais si Israël utilise la loi sur les absents, 50% de la superficie d'al-Quds sera confisquée, les terrains et les biens palestiniens seront ajoutés au gardien des biens des absents (israélien) ce qui signifie la fin de la ville d'al-Quds en tant que ville arabe, du point de vue de la géographie et de la démographie.

Lundi dernier, le gouvernement israélien a dévoilé un plan mis à exécution consistant à construire 3650 unités de logements dans la région située au nord-est de la ville d'al-Quds.
Le nouveau projet colonial vise à relier la colonie de Maale Adumim située au nord-est et la ville d'al-Quds.

Selon le quotidien sioniste Yediot Aharanot, le premier ministre Sharon supervise lui-même l'exécution de ce plan de colonisation, il a ordonné d'activer les permis de construire.
Le plan a commencé avec la construction de 1250 unités et il est prévu prochainement de construire 2250 autres, ainsi que 150 pour les personnes âgées.

Les responsables palestiniens ont exprimé leur colère vis-à-vis de ce nouveau plan colonialiste israélien où ils ont vu "une opération de destruction" du processus de paix engagé par les deux parties.

De son côté, le directeur du département des cartes dans la Maison de l'Orient, d'al-Quds, Khalil Toufakji, a déclaré que "l'Etat d'Israël est en train de mener une politique double pour judaïser la ville sainte, il y a une politique d'achats de maison à l'intérieur de la vieille ville, avec occupation d'autres maisons, et au même moment, il y a le développement des colonies situées à l'extérieur des limites de la municipalité d'al-Quds.

Il a ajouté qu'Israël "vise à réaliser trois questions dans son plan qui sont a) sortir des limites d'al-Quds (occupée en 48) pour réaliser le grand Jérusalem, b) changer la démographie à l'intérieur de la ville, les dernières études sionistes ayant démontré que les Palestiniens représentent actuellement 35% des habitants de la ville sainte, alors qu'en 1973, leurs études avaient affirmé qu'il n'y avait que 22% et c) il s'agit de séparer le nord et le sud de la Cisjordanie ."

Toufakji a rappelé à ce propos les déclarations de Sharon il y a un mois disant que "le désengagement de la bande de Gaza sera suivi d'une intensification de la colonisation en Cisjordanie ".
Il a aussi souligné que le plan de construction de 3650 unités de logements entre al-Quds et la colonie Maale Adumim fait partie du plan A-1 dont la superficie est de 12,5 km2, les infrastructures étant en train d'être creusées, ce plan ayant été approuvé en 1997, lorsque Mordechaï était ministre de l'armée.

Le projet du Grand Jerusalem conçu par les divers gouvernements israéliens, en liaison avec des organismes juifs locaux et internationaux, vise toute la ville ancienne d'al-Quds ainsi que ses faubourgs.

"En 1997, il a été approuvé également de mettre en place ce qui a été appelé la porte orientale d'al-Quds dont la superficie est de 2200 dunums pour construire 2000 unités de logements dans une zone de haute technologie."
Pour lui, "tout cela entre dans le cadre de fermer al-Quds par sa partie orientale, et modifier la démographie pour qu'elle soit en faveur de la partie israélienne, afin d'empêcher la création d'un Etat palestinien dont la capitale serait al-Quds".



Les points de colonisation dans l'ancienne ville

Toufakji a mis en garde, à ce propos, contre la politique israélienne qui cherche à devancer sur le terrain le début des négociations pour la phase finale.

Il affirme : "Israël devance la phase finale en trois points, le premier est la délimitation des frontières entre son Etat et la Cisjordanie , en construisant le mur de l'apartheid, le deuxième consiste à finir de construire de manière massive les colonies en Cisjordanie , ce qui aide son plan de délimitation des frontières, et troisième, en confiscant les terres palestiniennes à l'intérieur de la municipalité d'al-Quds, dont Abu Ghnaym, entre al-Quds et Bethlehem.

Il ajoute : "il y a quelques jours, Israël a annoncé le début de l'exécution de la seconde partie du plan du mont Abu Ghnaym, consistant à construire 6500 logements en première phase et 17.000 unités en phase finale".

La colonisation ne se limite pas autour de la ville d'al-Quds ou sur les terres palestiniennes confisquées, mais également à l'intérieur de la vieille ville intra-muros d'al-Quds.



Coloniser à l'intérieur de la vieille ville d'al-Quds

Il y a également un plan pour 2020 consistant à modifier la démographie en construisant massivement à l'intérieur de la vieille ville.

"la colonisation à l'intérieur de la vieille ville a commencé en 1967 lorsque le quartier al-Maghariba a été confisqué pour construire un quartier juif d'une superficie de 130 dunums.
Ensuite, les confiscations de terres et de propriétés des Palestiniens s'est poursuivie, commençant par le quartier musulman où se trouvent actuellement 70 points sauvages de colonisation, grâce à l'utilisation de la loi (israélienne).

La première loi qui a été utilisée visait la confiscation pour le bien public, puis la loi des biens des absents, puis la loi sécuritaire, toutes s'ajoutant aux prétentions des Juifs affirmant qu'ils avaient des biens avant 1948.

La question s'est développée en 1990, les organismes de colonisation israéliens et juifs dans le monde ont commencé à s'emparer des maisons dans le quartier chrétien dans la vieille ville, comme la prise du couvent St Jean en 1994, qui a donné naissance à la grande colonie juive dans ce quartier, et ensuite la prise de deux grandes maisons, où ont été installés des colons.


Toufakji mentionne l'affaire récente de vente par l'Eglise grecque orthodoxe de ses biens situés dans la zone de la porte d'al-Khalil à des organismes juifs, disant que cette affaire révèle les efforts israéliens pour imposer un état de fait ou une nouvelle carte juive à l'intérieur de la vieille ville, de sorte que les futures négociations se retrouvent devant un fait accompli, les quartiers arménien et juif seraient entre ses mains.

Il a ensuite précisé que "lors des négociations de Taba, en 2000, la question a été discutée pour que la partie palestinienne conserve les quartiers musulman, chrétien et la moitié du quartier arménien alors que la partie juive s'empare de ce qui reste de la vieille ville. Mais ce qui est en train de se faire, c'est que l'Etat sioniste dessine une nouvelle carte pour s'emparer de tout le quartier arménien."


M. Toufakji a souligné les méthodes par lesquelles les autorités israéliennes s'emparent des maisons palestiniennes dans la vieille ville.

Il dit : "Il y a six mois, il a été annoncé la levée de la protection des locataires, protégés d'après la loi jordanienne, ce qui signifie qu'il y a une opération d'expulsion en vue, pour permettre à Israël de s'emparer de ces maisons, qui sont très nombreuses. Cela permettra de judaïser la ville."

Il a ajouté que le comité ministériel israélien pour les affaires d'al-Quds a approuvé récemment l'activation d'une décision prise l'année dernière consistant à imposer la loi sur les absents palestiniens pour s'emparer des terres et des biens et les annexer à "l'enveloppe d'al-Quds".

Dans un rapport publié par le quotidien sioniste Haaretz, il y a un mois, ces biens appartiennent à des Palestiniens vivant dans des régions proches d'al-Quds mais situées hors de l'"enveloppe", leurs terres sont évaluées à la moitié de la superficie de la Grande Jérusalem.

Suite à la réaction suscitée par la publication de ce rapport, le conseiller juridique du gouvernement israélien, Mazouz, a déclaré geler cette loi sur les propriétés des absents.

Masi Toufakji pense que "les autorités israéliennes vont profiter de la loi sur les biens des absents dans la vieille ville bien qu'elle ait été gelée sur les autres parties de la ville, afin de régler la question de la judaïsation de la vieille ville de manière définitive."

Il a attiré l'attention sur le fait que "la souveraineté religieuse sur le Haram est entre les mains de la Jordanie, selon l'accord de Wadi Araba signé en 1994 entre Israël et la Jordanie."

"C'est la planification de 2020 qui est en cours d'exécution aujourd'hui, elle vise à détruire la présence palestinienne dans la vieille ville au détriment de la présence juive, en expulsant les Palestiniens.
La carte est complète et claire, il y a des organismes israéliens qui s'emparent mètre par mètre de la vieille ville, pour dessiner une nouvelle carte juive, et pour plusieurs raisons, y compris des raisons religieuses, en vue de faire de la ville sainte la capitale éternelle de l'Etat sioniste, avec pour coeur la vieille ville."

"En 1967, Israël a élargi la zone de la municipalité d'al-Quds, passant de 6,5 km2 à 72 km2, utilisant des lois fondamentales pour s'emparer des terres palestiniennes. La première loi est celle de la confiscation pour le bien public, cette loi a permis la confiscation de 24 km2 soit 35% de la superficie de la partie orientale d'al-Quds.

Puis Israël a utilisé la loi de l'organisation et la construction, émise en 1976, qui a permis de confisquer 40% de la superficie de la partie orientale de la ville, car ce sont des zones vertes, mais qui peuvent être utilisées en réserves stratégiques pour la construction de colonies israéliennes, comme cela se déroule actuellement avec le mont Abu Ghnaym et Ras Shaf'at.

En 1967, il n'y avait aucune unité de logement juive dans la partie orientale de la ville, maintenant, en 2005, il y a 55.000 unités.

En face, les unités de logements palestiniens étaient de 12.000 en 1967 et actuellement, il y a 35.000. Ce qui montre que la politique israélienne vise à empêcher la construction palestinienne et à intensifier la construction juive israélienne. Le nombre d'habitants juifs dans la partie orientale, qui était zéro en 1967 est passé à 184.000 en 2005.

La troisième loi utilisée après 1967 est la loi des absents, mais de manière restreinte. Cette loi a permis de s'emparer de quelques maisons dans les quartiers de Cheikh Jarrah, à l'intérieur de la vieille ville et d'autres quartiers arabes.

Mais Toufakji a signalé un autre plan mis par Sharon en 1990 qui consiste à installer des colonies au coeur même des quartiers arabes, en s'emparant des maisons palestiniennes, et en y construisant des unités de logements pour les Juifs, ce qui signifie briser le tissu social palestinien de l'intérieur.

Il ajoute : "le quartier le plus menacé est celui de Ras al-Amoud, où il y a eu la construction de 200 unités juives, puis Jabal Zaytoun, Cheikh Jarrah, Abu Thor, et finalement, le quartier Abu Dis. Dans ce quartier, la colonie est nommé le mont Sahyoun, et comprend 200 unités de logements".

Pour Toufakji, les Palestiniens ne conservent actuellement que 14% de la superficie de la partie orientale de la ville sainte, située dans les limites de la municipalité.

Mais si Israël utilise la loi sur les absents, 50% de la superficie d'al-Quds sera confisquée, les terrains et les biens palestiniens seront ajoutés au gardien des biens des absents (israélien) ce qui signifie la fin de la ville d'al-Quds en tant que ville arabe, du point de vue de la géographie et de la démographie.

Il faut rappeler que M. Toufakji travaille à archiver les informations sur la colonisation dans al-Quds et plus généralement, dans la Cisjordanie , depuis de nombreuses années, dans le cadre de la maison de l'Orient, considérée comme le siège de l'OLP à al-Quds, et présidé par le regretté Fayçal al-Husayni.

Il fait état de sa peine et de son regret vis-à-vis de l'autorité palestinienne qui depuis 2000, ne lui demande absolument aucun document relatif à la colonisation ou aux projets de colonisation. "Après la disparition de Fayçal al-Hussayni, il n'y a personne pour prendre en charge le dossier de la ville d'al-Quds".

"Au cours des négociations passées, le dossier d'al-Quds était toujours présent, mais aujourd'hui, dans les ministères palestiniens, il n'y a aucun dossier sur la ville sainte, ou un dossier sur la colonisation dans la ville d'al-Quds".

"Je pense qu'il y a une grande négligence du côté palestinien de ce dossier, du point de vue de l'action à mener dans les canaux internationaux et européens, afin que ces derniers puissent exercer des pressions pour empêcher Israël de poursuivre sa politique de mainmise sur al-Quds et d'encerclement de la population palestinienne qui y vit".


Source : www.arabs48.com

Traduction : Palestine en Marche

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