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Palestine -

Colosionisation de la Palestine – La notion de « réaction disproportionnée » : une infamie (IV)

Par

Article du 12 août 2015

Les faits que nous venons d’évoquer (*) indiquent bien que la « disproportion », les « réactions disproportionnées » s’inscrivent dans la durée historique, inhérente à la nature sioniste de l’Etat d’Israël. Dans un premier temps, l’infamie se loge dans l’idée implicite qu’il existerait une réaction proportionnée. La pratique de la réaction disproportionnée par Israël n’est ni bavure ni dérive ou excès, inévitablement engendrés par l’engrenage militaire inhérent à toute guerre. Dès lors les discours, convenus, de la « communauté internationale » sur les « réactions disproportionnées » des sionistes, première infamie, accréditent l’implicite d’une réaction proportionnée, et se donnent, deuxième infamie, pour ce qu’ils ont toujours été : une légitimation politico-diplomatique des guerres totales provoquées et menées par cet Etat.

Colosionisation de la Palestine – La notion de « réaction disproportionnée » : une infamie (IV)

L’implicite des discours contre « les réactions disproportionnées » réside dans l’acceptation du principe des massacres et des dévastations, mais à la seule condition qu’ils ne soient pas « disproportionnés ». Cela suppose, corrélativement, que soient fixés, définis, le contenu et les limites de ce que devrait être une réaction non « disproportionnée » aux yeux de ladite communauté internationale. Pour le moment, et jusqu’à nouvel ordre, c’est l’armée-Etat d’Israël, entité (1) créée et dirigée par un personnel politique héritier des terroristes de la Haganah, de l’Irgoun, et des milices de Menahem Begin, un fasciste (2), qui est invitée, courtoisement, à définir et à fixer la bonne « disproportion » ou réaction proportionnée.

A partir de cette logique meurtrière, il n’est pas illégitime de demander à cette communauté combien de morts, de blessés, de brûlés, d’infirmes Palestiniens faudra-t-il, lors de chaque agression-dévastation, pour que la « réaction ne soit pas disproportionnée » et rendre ainsi acceptable, convenable, une proportion de morts. Nous aurons ainsi à disposition une sorte de standard civilisé, bienséant, du crime et de la dévastation. Mieux, la communauté internationale pourrait élaborer, pourquoi pas, une fourchette statistique de tués palestiniens.

A l’intérieur de celle-ci, on s’interrogerait sur la proportion de bébés, d’enfants, d’adolescents, et de gamins jouant au ballon sur une plage, « confondus » avec des « terroristes ». Combien de personnes âgées, et parmi elles combien de grands-parents ? Combien de malades hospitalisés et de malades mentaux ? Quelle proportion de jeunes adultes, et parmi eux celle de femmes et d’hommes ? Combien de célibataires et de jeunes fiancés ? Combien de couples mariés, avec ou sans enfants ? Combien de travailleurs, de paysans, de chômeurs, de femmes au foyer, d’employés, de médecins, d’ambulanciers, d’enseignants ? Combien d’écoles, de dispensaires, d’hôpitaux, de mosquées, d’équipements sportifs, de maisons, d’immeubles, de cafés ? Quelle proportion pour les quelques lambeaux de champs d’oliviers, de citronniers, d’orangeraies, non encore volés ? Quelle proportion acceptable de fleurs, de plantes, de chiens, de chats, de chèvres ? Quelles armes devront être utilisées pour éviter des massacres « disproportionnés » ? Les F15 et F16, les hélicoptères Eurocopter et Apaches ? La bombe au phosphore blanc, ce nouveau napalm ? Les bombes à fragmentation, les grenades à sous-munition, les bombes à l’uranium appauvri, les drones tueurs, les navires de guerre, l’artillerie high-tech, etc. ? Cette liste, que l’on pourrait décliner à l’infini, n’a pour but ici que de montrer le caractère terrifiant et criminel de cette formule.

Ce que ses utilisateurs de tous bords ne disent pas, et ne diront jamais, c’est que depuis le début de la colosionisation de la Palestine, c’est-à-dire le début du processus sans fin de soumission et de néantisation des Palestiniens, la disproportion a été, fut et reste consubstantielle à l’armée-Etat d’Israël, elle fonde sa nature et sa réalité politique.

Smaïl Hadj-Ali

(1) Etat et société militarisés, Israël, c’est là une hypothèse de travail, n’est-il pas régi par un mode de production de la destruction ?
(2) C’est ainsi que l’avaient qualifié Albert Einstein et Hannah Arendt, cité dans mon article L’Etat des tueurs volontaires publié sur le site protection-palestine.org le 1er août 2006. Historiquement et idéologiquement, Netanyahu comme Sharon ou Shamir sont les héritiers et légataires du parti fasciste L’Herut de Begin.


 
Lire les contributions de Smail Hadj-Ali : 

- Colosionisation de la Palestine : massacres, racisme, zoomorphisme (I), 9 août 2015.
- Le racisme israélien : « Il n’y a pas semblable chose aux Palestiniens, ils n’ont jamais existé » (II), 10 août 2015.
- Colosionisation de la Palestine – Le zoomorphisme israélien ou l’identification par l’animalité (III), 11 août 2015.
- Colosionisation de la Palestine – Gouverner les « races assujetties » : une vieille histoire (V), 13 août 2015.

Source : Algérie Patriotique

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