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Gaza - 1 septembre 2008
Par Abdel Bari Atwan
Les deux bateaux qui avaient brisé le blocus imposé sur la bande de Gaza sont retournés au port chypriote de Larnaka. Ils sont retournés, après que leurs solidaires ont réalisé un précédent.
Ils ont pu mettre le gouvernement israélien, ainsi que les gouvernements et les peuples arabes, dans l’embarras.
Le gouvernement israélien s’est vu obligé de laisser passer les deux bateaux et leurs passagers jusqu’à la plage de Gaza. Face à ce sujet, les Israéliens se sont divisés en deux camps.
Le premier exigeait prendre une position forte : stopper les bateaux avant leur arrivée à la plage, arrêter leurs passagers et les envoyer (immédiatement dans leurs pays).
Le deuxième camp voulait laisser passer les deux bateaux pour éviter un tapage médiatique international, éviter un nouveau mal de tête avant l’arrivée de Madame Condaleezza Rice, la ministre américaine des affaires étrangères, dans la ville occupée d’Al-Quds (Jérusalem).
La réussite du deuxième camp révèle combien les Israéliens sont susceptibles envers les médias internationaux. Il faut étudier cette affaire de façon approfondie, par les activistes arabes et étrangers, pour pratiquer plus d’initiatives destinées à briser le blocus imposé sur la bande de Gaza et sur la Cisjordanie . Il faut en profiter pour mettre sous la lumière du jour les politiques coloniales et discriminatoires israéliennes pratiquées contre les Palestiniens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des territoires palestiniens.
En effet, les Israéliens se rendent compte que l’arrestation des activistes occidentaux représentant une vingtaine de pays, dont des journalistes connus (Loren Both, la belle sœur de Tony Blair, et Evane Ridley), suscitera un tôlé international. Il y aura un vacarme, malgré les JO de Pékin, la crise d’Ossétie du Sud et le congrès du parti démocratique américain à Denver pour entériner la candidature d’Obama pour le poste de président.
Il est évident que ces activistes essayeront d’exploiter leur réussite en entamant d’autres actions. Un porte-parole du groupe dit qu’ils organiseront des voyages semblables entre Chypre et la bande de Gaza.
Ils auront pour objet de porter à Gaza des médicaments et de la nourriture. Ils viendront également pour sauver quelques Palestiniens malades suspendus à cause de la fermeture des points de passage, à l’exemple de cette mère palestinienne porteuse d’un passeport chypriote. Son garçon malade avait besoin d’un soin immédiat à l’étranger.
Maintenant, c’est aux activistes arabes et aux organisations de la société civile – qui reçoivent des millions et des millions de dollars annuellement – de prendre des initiatives et d’organiser des voyages semblables pour briser le blocus.
Les Arabes ne doivent pas faire des manifestations de protestation que contre les autorités de l’occupation israélienne. Il faut orienter ces protestations contre les autorités égyptiennes qui continuent à fermer le point de passage de Rafah, les poumons des habitants de la bande de Gaza.
Il est vrai que le blocus dont souffrent les habitants de la bande de Gaza est imposé par les Israéliens. Il devient malheureusement arabe. En fait, les gouvernements arabes commencent à accepter cette affaire comme une réalité du terrain. Ils ne font rien pour y mettre fin, bien qu’ils possèdent tous les moyens de pression. A titre d’exemple seulement, ils peuvent directement contrôler le prix de l’énergie dans le monde entier.
Le groupe des Frères Musulmans a organisé une manifestation pacifique dans la capitale jordanienne Amman. Les manifestants se sont orientés vers l’ambassade égyptienne pour protester contre la fermeture du point de passage de Rafah. C’est bien, mais guère suffisant.
Les activités doivent continuer et prendre d’autres formes. Le gouvernement égyptien est dans l’embarras face à ses citoyens. Ces derniers trouvent qu’il cède trop aux conditions israéliennes. Il continue à fermer le point de passage jusqu’à la libération du soldat Chalitt, comme le veulent les Israéliens.
Les habitants affamés de la bande de Gaza doivent voir leurs frères venir à leur secours. Qu’ils ne les laissent jamais tomber. Qu’ils travaillent pour briser l’injuste blocus par tous les moyens.
Source : Al-Quds al-Arabi
Traduction : CPI
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Abdel Bari Atwan
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