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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Et la pochade du processus dit «de paix» continue…

Par

En dépit de tout un bla-bla à base de «rester dans la course» et de «maintenir le processus en marche», la dernière visite de Condoleezza Rice en Israël et en Palestine occupée a été une reconnaissance tardive de l’échec de l’approche de la question palestinienne par l’administration Bush.
De fait, en dépit de nombreuses visites à Jérusalem Ouest et à Ramallah, coûtant aux contribuables américains des millions de dollars, on peut dire, sans exagération, que les avancées obtenues par Rice furent de l’ordre du zéro pointé.

Rice tenait à parachever la vision de son patron, consistant en deux Etats, en Palestine historique : Israël, et une entité palestinienne extrêmement vague, vivant côte à côte, en paix.

Toutefois, après près de huit années de diplomatie décousue, de promesses non tenues et d’espoirs évanouis, cet objectif est plus illusoire que jamais.

De fait, on ne contreviendrait pas à la vérité en affirmant que la perspective de créer un Etat palestinien réellement viable en Cisjordanie est désormais encore plus irréaliste qu’elle ne l’était au moment où Bush accéda à la Maison-Blanche, voici huit ans de cela.

La prolifération intense de colonies juives dans les territoires occupés en 1967 a tout simplement rendu la création d’un Etat palestinien totalement irréalisable. Nous ne devrions même pas prêter attention à quiconque prétendrait le contraire. Ceux qui le font ne savent absolument pas de quoi ils parlent : ce sont d’authentiques ignares.

Tout en s’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue israélienne Tzipi Livni, Rice n’a qu’à-peine effleuré la question de l’expansion incessante des colonies juives. Tout ce qu’elle a réussi à placer, ce sont les vieilles platitudes qui nous avons déjà entendues jusqu’à la nausée, à savoir que des « actesunilatéraux» (vous avez remarqué : elle n’utilise même pas le mot «settlements» (colonies) ??) ne contribue pas à l’avancée du processus de paix.

Eh bien, cela fait des lustres que Rice et son boss rabâchent ces mêmes propos éculés, et pendant ce temps-là, Israël continue à voler des territoires arabes et à construire, impavides, des colonies juives.

Alors, comment devrions-nous interpréter cette farce, ou ce jeu de dupes ? Y a-t-il une entente secrète entre les Etats-Unis et Israël, selon laquelle le premier continuerait à rabâcher certaines déclarations non sincères se contentant de critiquer, pour la galerie, l’expansion de la colonisation juive en Cisjordanie , tandis que le second, Israël, continue à édifier ses colonies, sans nul égard pour ce que les responsables américains peuvent bien dire, à ce sujet ?

Voici, de cela, quelques années, George Bush fustigea la construction de ce mur de la honte, qui mutile le paysage palestinien et serpente à travers les centres de la population palestinienne, réduisant ceux-ci, de facto, à l’état de camps de détention ?

Toutefois, les dirigeants israéliens ignorèrent totalement les remontrances de Bush, car ils savaient trop bien qu’il n’était pas le moins du monde en mesure d’agir conformément à ces observations purement en paroles verbales.

Aussi, pourquoi Israël prendrait-il au sérieux une administration qui dit ouvertement qu’elle ne punira jamais Israël, quoi qu’il fasse, et qu’elle ne forcera jamais Israël à faire quoi que ce soit qui aille à l’encontre de la volonté d’icelui ?

Mise à part l’expansion frénétique de la colonisation, poursuivie par le régime fasciste sioniste, Rice a dû retirer une satisfaction intérieure du siège criminel qui continue à être imposé à un million et demi de Palestiniens sans défense, à Gaza.

Cette femme manifestement mal embouchée n’irait pas dire ne serait-ce qu’un seul mot au sujet du calvaire perpétuel de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants rudoyés, que l’on fait souffrir et mourir parce qu’ils ont eu l’audace d’élire un parti qui n’a pas l’heur de plaire à Israël et à l’administration Bush…

Aucun doute n’est permis : l’approche américano-occidentale du calvaire de Gaza est une marque d’infamie sur le front du monde occidental.

Après tout, nous sommes en train de parler, ici, d’une collusion infâmante, entre Israël, un Etat judéo-nazi qui pense et se comporte comme un Etat nazi, et des gouvernements occidentaux, dans l’effectuation d’un génocide à bas bruit contre des innocents, pour des raisons purement politiques.

Israël avait coutume de dire au monde entier que son blocus diabolique contre Gaza était une ‘mesure défensive’, visant à contraindre les Palestiniens à cesser de tirer des projectiles artisanaux contre des colonies israéliennes voisines. Toutefois, un cessez-le-feu ayant fini par être conclu, voici de cela plus de deux mois, Israël a maintenu le blocus, quasiment intact, et tant Israël que l’Egypte, manifestement avec l’approbation américaine, ont maintenu fermé le point de passage frontalier de Rafah, la seule échappatoire vers le monde extérieur, pour les habitants de Gaza.

En vérité, Gaza, grâce à cet interminable siège criminel, est plus que simplement « la plus grande prison à ciel ouvert du monde », comme on le répète à l’étranger. Gaza, de fait, est un véritable camp de concentration, un camp de concentration dans lequel des gens sont affamés, des gens que l’on assaille et que l’on fait souffrir et mourir pour des calculs politiques diaboliques qui ont tout à voir avec des efforts visant à imposer une hégémonie mondiale américaine et une suprématie juive.

Du côté palestinien, il y a bien sûr cette direction palestinienne manifestement stupide, dont la principale préoccupation est de rester en vie politiquement, même si cela s’avère être aux dépens du peuple palestinien et de sa juste cause éternelle.

C’est la raison pour laquelle ce leadership autoproclamé « légitime » s’attarde volontairement dans des négociations interminables et futiles avec nos bourreaux, tandis qu’Israël continue à voler nos terres, à démolir nos maisons et à construire des colonies pour d’éventuels immigrants juifs en provenance du monde entier.

Il s’agit de ces mêmes dirigeants qui continuent à persécuter et à réprimer leurs propres concitoyens en les arrêtant, en les torturant, voire en les assassinant, pour les beaux yeux d’Israël. C’est cette même direction qui est en train de mettre sur pied un énorme appareil sécuritaire, financé et entraîné par les Etats-Unis, non pas, bien sûr, pour libérer notre terre des serres criminelles du sionisme, mais bien plutôt pour maltraiter encore davantage notre peuple en lutte et pour amoindrir sa capacité de recouvrer sa liberté.

Et voici qu’aujourd’hui, nous allons entrer dans une nouvelle phase de ce processus dit « de paix » caricatural, dans lequel la Palestine continue à être crucifiée et massacrée, pendant que le monde entier joue le rôle du spectateur. Ehud Olmert s’apprêtant à quitter très bientôt l’arène politique israélienne, et Bush n’ayant plus que cinq mois à tirer à la Maison-Blanche, le calvaire des Palestiniens, avec tous ses aspects calamiteux, devra attendre au minimum jusqu’à ce que la prochaine administration américaine prenne les affaires en main, ce qui demandera, au bas mot, plusieurs mois.

Il est, par conséquent, impératif que les Palestiniens patriotes trouvent, aussi rapidement que possible, une porte de sortie de cette situation absurde.

Peut-être devrions-nous penser sérieusement à abandonner totalement la stratégie d’un Etat palestinien fondé sur la soi-disant « solution à deux Etats » ? Cette stratégie sans issue ne cesse de perdre sa crédibilité et sa pertinence, et de devenir un boulet paralysant, qui sape notre lutte et notre aspiration à la liberté et à la justice.

L’important, c’est que nous en devons, en aucun cas, continuer à nous laisser aller à être tenus en otages par ce théâtre de boulevard connu sous le nom de « processus de paix », qui ne cause que mort et destructions à notre peuple et à notre juste cause.

Source : http://www.dissidentvoice.org/

Traduction : Marcel Charbonnier

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