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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Détention administrative : une arme illégale pointée constamment sur les Palestiniens

Par

Le ministère palestinien aux affaires des prisonniers et libérés a dénoncé, ce mercredi 28 décembre, la poursuite de la détention administrative, et notamment pour de longues périodes, par les forces de l'occupation.
Pour le ministère, la détention administrative est un crime, du fait que les forces de l'occupation maintiennent en prison des centaines de prisonniers, sans aucun jugement, cette politique étant utilisée depuis les premières années de l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, en 1967.

Le rapport du département de liaison, du ministère, montre que la détention administrative a subi une légère baisse, en 1977, due à des pressions intérieures et extérieures, et elle a été gelée en 1980, en libérant le dernier prisonnier, en 1982, Ali Awad Jamal, de Jénine, qui avait passé six ans et neuf mois, sans aucune accusation ni aucun jugement,.

Le rapport montre que depuis le déclenchement de l'Intifada al-Aqsa, en septembre 2000, la question de la détention administrative a été appliquée de nouveau, avec force et sans aucune mesure avec le passé, les détenus administratifs ayant dépassé les plusieurs milliers.

Le rapport indique que 950 détenus administratifs se trouvent actuellement prisonniers, soit 10,3% de l'ensemble des prisonniers, et ce sont pour la plupart des intellectuels, professeurs, médecins, avocats, journalistes, étudiants, hommes de religion, et plusieurs d'entre eux sont malades, âgés, mais il y a aussi des mineurs.

Les femmes sont également visées par la détention administrative. La plupart des détenus administratifs se trouvent dans la prison du Naqab, avec 820 prisonniers, et tous souffrent de conditions répressives en violation évidente avec toutes les chartes internationales.

Selon le rapport, la plupart des prisonniers admnistratifs ont subi de longs interrogatoires, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux. Il fait remarquer que les autorités israéliennes ont transformé en détention administrative l'emprisonnement de plusieurs prisonniers qui avaient fini de purger leurs condamnations.

Parmi les prisonniers ayant subi ce transfert d'un statut à l'autre, il y a Saleh el Arouri, qui a fini sa condamnation de 10 ans, mais qui n'a pas été libéré, et est passé depuis mai 2003 à la détention administrative, et le prisonnier Shukri Khawaja, qui a fini sa peine de 8 ans pour se retrouver en détention administrative.

Il est de plus très fréquent que la détention soit renouvelée, automatiquement, pour un prisonnier, alors qu'il s'attendait à finir sa période de détention, de trois à 6 mois. Ce qui constitue une sorte de pression morale très forte sur les prisonniers. Le rapport indique que la semaine dernière, il y a eu renouvellement de la détention administrative à plus de 140 détenus, principalement dans le Naqab, pour trois à six mois de détention.

Les prisonniers malades détenus dans les prisons israéliennes lancent un cri d'alarme aux institutions internationales des droits de l'homme

Ils réclament leur intervention rapide pour mettre fin à leurs souffrances. Le centre de Risalat al-Huquq, actif dans la bande de Gaza, a délégué deux avocats aurpès des prisonniers, qui ont pu établir un rapport accablant sur la situation des prisonniers.

Les deux avocats ont déclaré que les prisonniers sont enfermés dans des conditions qui sont loin d'être adaptées aux êtres humains. Plusieurs prisonniers sont très malades, s'ajoute à cela l'interdiction de recevoir des vêtements chauds alors que les cellules sont extrêmement froides.

Le prisonnier Muhammad Abu Rabb, de la prison de Shatta, a déclaré que la direction de la prison a interdit l'entrée des vêtements chauds, et les prisonniers malades sont soignés au compte-gouttes.
Il a affirmé que dans la prison de Shatta, seuls un médecin généraliste et un dentiste travaillent, en recevant deux malades tous les quatre jours, affirmant qu'il attend son tour d'être ausculté depuis plus de 20 jours, malgré son état critique.

De son cêté, le prisonnier Mustafa Afana, de la prison de Nafha, a affirmé qu'il souffre depuis trois ans de maux aux oreilles, d'un sifflement aigu continu, le médecin l'ayant ausculté ayant déclaré qu'il souffrait d'une inflammation du nerf interne, il n'a toujours pas été admis aux soins la direction de la prison refusant de le faire soigner.



Prisonnières de la liberté

De son cêté, le ministère des affaires des prisonniers et libérés a exprimé son inquiétude concernant les dures conditions dans lesquelles sont détenues les prisonnières dans la prison de Hasharon, où elles on subi des provocations et des mesures répressives de la part de la direction de la prison.

Un communiqué du ministère affirme que les prisonnières ont subi une privation de diverses choses quotidiennes, comme les appareils électriques et les télévisions, tout comme elles ont été privées de pratiquer des exercices physiques, en signe de punitions.

Le communiqué précise que les conditions de détention sont déjà très dures, et ces mesures furent prises sans raisons; les prisonnières ont alors réclamé de rencontrer la direction qui a fait des promesses d'amélioration de leurs conditions.

Il faut rappeler, ajoute le communiqué, que depuis 1967, des milliers de femmes ont été arrêtées par les forces de l'occupation, et au cours de l'Intifada, plus de 400 ont été arrêtées, parmi elles des mineures. Actuellement, se trouvent détenues 116 femmes, dont 6 mineures.



L'isolement : une pratique barbare

Dans la prison de Haddarim, les forces de l'occupation poursuivent l'isolement de 20 prisonniers dans des cellules souterraines.

La famille de l'un des prisonniers, de Toubas, a affirmé : les geêliers de Haddarim, section 01, maintiennent leur fils avec 19 autres prisonniers, dans des cellules souterraines. Cette famille a réussi à entrer en communication avec son fils qui a expliqué leur situation.

La famille du prisonnier Ahmad Lutfi Daraghme a porté plainte au bureau israélien des plaintes, ainsi qu'au comité international de la Croix-Rouge et autres institutions internationales, pour tenter de sortir ces 20 prisonniers de l'isolement.



Condamnations injustes

Le tribunal militaire de Ofer a condamné à la prison plusieurs prisonniers, au moment où la direction des prisons continuait à transférer des prisonniers de Ofer vers la prison du Naqab et de celle-ci vers Ofer (deux prisons militaires).

Le prisonnier Muhammad Aruri, 22 ans, de Aroura, au nord de Ramallah, a été condamné à 17 mois de prison ainsi qu'à 2000 shekels d'amende (pratique de vol légalisé par l'occupant, confirmant le statut d'otages des prisonniers), le prisonnier Muhammad Hamed Shalash, 23 ans, du village Shabqa, à 12 mois de prison et 5000 shekels d'amende, Issa Subhi Halayqa, de Shuyukh, près d'al-Khalil, à 10 mois de prison et 2000 shekels.

D'autre part, les prisonniers Farid Sara, 25 ans, de Nablus, a été libéré après avoir passé 24 mois en prison, ainsi que le prisonnier Hani Asimi, de Beit Laqya, et Mus'ab Fahmi Nassar, après une arrestation de 14 jours.

Les transferts des prisonniers dr. Muhammad Ghazal et dr. Naser Dine Sha'er, professeurs à l'université an-Najah, de Nablus, arrêtés au mois de septembre dernier, de la prison de Ofer vers celle du Naqab, visent à empêcher les prisonniers d'avoir une situation relativement stable et leur permettre d'agir.

Ils ont été transférés avec d'autres prisonniers qui sont Bilal al-Masri, Isma'il Shaqqour, Ihab Ajami, Idris Muhammad Hajja, Muhammad Jawda Natshe, Sulayman Baraq'a et Muammar Ayad, ainsi que Ya'qub Shawabika et Amjad Masri.



Prisons israéliennes : des conditions humiliantes

Les prisonniers se sont plaints à l'avocat de Nadi al-asir al-filistini des conditions qui se dégradent à l'intérieur de la prison de Damoun.
Les prisonniers ont expliqué à Raed Mahamid que l'eau contient une part importante de chlore et de sable, que les pièces sont très humides et non aérées.

Plusieurs prisonniers sont interdits de visites familiales. Ils se sont plaints des multiples provocations menées par la direction de la prison, qui fouille les pièces à tout moment, même en pleine nuit.

Les prisonniers ne peuvent pas, de plus, utiliser l'eau chaude, pendant plus de deux heures, ce qui signifie que l'ensemble des prisonniers ne peuvent se laver.
Plusieurs prisonniers sont malades, et leur état nécessite l'hospitalisation, comme Ra'fat Amine Turkman, de Jénine, Muhammad Mahmoud Samara, de Jénine, et Shadi Mahmoud Muflih, de Nablus.

D'autre part, des prisonniers détenus dans la prison de Hasharon (Telmond) ont fait part à l'avocat Raed Mahamid que plusieurs d'entre eux sont atteints d'une maladie de peau (Scabies) qui sévit depuis plus de trois semaines.

Plusieurs prisonniers se sont inscrits pour être auscultés mais les visites sont rares. Les prisonniers se plaignent de la surpopulation à l'intérieur des cellules, 9 prisonniers se trouvent dans une même cellule, ce qui oblige certains à dormir sur le sol.

De plus, le vol organisé que représentent les amendes soutirées par l'administration pénitentiaire israélienne est incessant, chaque prisonnier est obligé de payer 400 shekels et est privé de visites chaque fois que l'administration veut punir un prisonnier.



Touché par balles, ils lui refusent les soins

Depuis le 4 décembre, Amjad Ata Warid, 30 ans, de Nablus, est arrêté et détenu dans la prison du Naqab. Il mène une grève de la faim pour être soigné.

Amjad a une main paralysée, après avoir été atteint d'une balle lors de son arrestation; il a également deux balles logées dans son épaule et trois balles dans la poitrine, ce qui lui cause des douleurs insupportables.

Son état nécessite une intervention chirurgicale, mais la direction de la prison, prétextant le coût de son hospitalisation et de cette opération, refuse. Lorsque le prisonnier a proposé de payer lui-même, la direction a encore refusé.

Le prisonnier Amjad est soigné juste avec des analgésiques. Il réclame aux institutions des droits de l'homme de s'occuper de son cas et de le faire admettre dans un hêpital pour se faire soigner.



Dirigeants palestiniens emprisonnés

Abdel Rahim Mallouh, dirigeant du FPLP, avait été agressé il y a quelques semaines dans la prison de Ofer, et transféré à la prison de Haddarim, après avoir été hospitalisé, ayant été blessé.

Le député Wasil Taha, du Rassemblement national démocratique, lui a rendu visite à la prison de Haddarim, et a discuté avec lui les derniers développements politiques palestiniens.

Le responsable du FPLP a déclaré que les élections législatives palestiniennes sont une nécessité pour la construction d'un système politique pour le peuple palestinien. Il a mis en garde contre le fait de ne pas faire participer les habitants d'al-Quds à de telles élections, ce qui représenterait un grave danger pour le projet national palestinien.

Source : http://www.elasra.net/ et autres sources

Traduction : Centre d'Information sur la Résistance en Palestine

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