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Jénine - 17 novembre 2004
Par Linda Bannoura
Traduit de l’arabe vers l’anglais pour IMEMC par Saed Bannoura
Des rumeurs de différences et des crises internes entre les branches militaires des factions palestiniennes, en particulier celle du Fatah, méritaient une clarification afin de dévoiler la nature du conflit entre les deux parties.
Linda Bannoura, une journaliste de la Télévision de Bethlehem, a réalisé un interview téléphonique avec le chef des brigades Al-Aqsa à Jénine, Nasser Ikhzimiyya, et lui a demandé son avis sur le conflit interne et sur la nouvelle direction.
La résistance palestinienne, entre slogans et faits
Linda Bannoura : plusieurs officiels ont déclaré qu'il y a un situation d'insécurité, et ils ont parlé de la nécessité de contrôler les groupes armés, quelle est votre opinion à ce sujet ?
Nasser Ikhzimiyya : Tout d'abord, dans les Brigades de Cisjordanie , nous portons des armes et nous les utilisons dans notre combat contre l’occupation. Nous ne laisserons pas qui que ce soit manipuler notre lutte.
Les armes que nous portons doivent défendre nos frères et notre peuple.
Nous ne permettrons pas à qui que ce soit manipuler ce fait.
Mais il y a certains groupes qui essayent de créer des différences et utilisent les armes pour le chantage et à titre personnel.
Ces groupes ne sont pas considérés comme faisant partie des nôtres, ils agissent contre l'intérêt des Palestiniens.
Linda Bannoura : Y a-t-il des différences entre vous, les Brigades, et la nouvelle direction ?
Nasser Ikhzimiyya : La direction n'est pas nouvelle, mais l'absence de notre président, notre Chef Yasser Arafat, est nouvelle. Abu Mazen, Abu Ala’ et les autres leaders font partie de la direction historique des Palestiniens.
La différence réside dans la manière qu’utilisait notre défunt président pour traiter avec le mouvement, avec confiance et coordination.
Nous ne permettrons à personne d'utiliser la situation actuelle pour des buts personnels, et de faire naître la méfiance et les conflits parmi la population.
Linda Bannoura : Que voulez-vous dire au sujet des différences dans la manière de résoudre les questions problématiques?
Vous référez-vous aux standards palestiniens, à Jérusalem, aux réfugiés, et à d'autres questions ?
Quel est le sujet du conflit avec la direction ?
Nasser Ikhzimiyya : Je vais vous fournir des exemples pour expliquer mon point de vue. La direction palestinienne parle de chaos et de corruption, mais en fait, et puisque le président est mort, elle n'a rien fait d’autre que de distribuer des responsabilités.
Nous ne prétendons pas que la direction a donné les droits des Palestiniens, mais nous avons des différences d’opinion au sujet des opérations par exemple.
Certains voient les opérations militaires à l'intérieur d'Israël comme quelque chose qui nuit à la cause palestinienne, d'autres considèrent que l'Intifada devrait être stoppé pour un moment afin de donner une chance de réussite aux négociations et au travail politique.
Mais, sur la question des détenus, on ne doit pas donner à Israël une sécurité totale alors que, ceux [les détenus] qui ont combattu pour notre liberté sont encore emprisonnés, et également la question des réfugiés : ce sont les sujets et les points rouges sur lesquels nous ne transigerons ou que nous exclurons jamais.
Linda Bannoura : Et si on vous offrait une trève pour relancer les négociations ?
Nasser Ikhzimiyya : Nous faisons partie de cette nation.
Si l'arrêt des opérations militaires mène à une solution juste et légitime, nous nous engagerons devant la direction légitime palestinienne.
Nous ne gênerons pas notre direction, mais si Israël viole la trêve, nous exercerons certainement des représailles.
Linda Bannoura : Que souhaitez-vous que la direction actuelle fasse ?
Nasser Ikhzimiyya : Tout d'abord, nous avons besoin d'un rapport détaillé au sujet de la mort de notre président, ce qui inclut chaque détail concernant sa maladie et les 14 jours qu’il a passé à l'hôpital en France.
Nous devons savoir pourquoi la direction nous cache la vérité. Nous avons entendu beaucoup de rumeurs au sujet de l'empoisonnement du président, nous voulons seulement connaître la vérité.
En second lieu, nous demandons que la direction résolve tous les conflits personnels entre eux, et appelons à une direction unifiée qui tient une position immuable.
Nous voulons la paix, la véritable paix, et comme le président disait : "La paix du Braves", et non n'importe quel type de paix.
Linda Bannoura : Des journaux et des sources journalistiques ont donné le nom d’Abbas comme candidat pour diriger l'Autorité Palestinienne, confirmez-vous de telles déclarations ?
Nasser Ikhzimiyya : Abu Mazen, est bien connu parmi les Palestiniens, il est le Président de l’OLP.
S'il était nommé à la présidence à la majorité, et je veux dire par tous les comités du Fatah, par le Comité Central et le Conseil révolutionnaire, et par les leaders du Fatah, alors nous soutiendrons la décision, parce que c’est la décision et le choix du peuple.
Source : www.imemc.org
Traduction : MG pour ISM-France
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