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Palestine - 17 novembre 2004
Par Ghassan Andoni
La mort rapide et encore controversée d’Arafat a secoué l'équilibre fragile entre l'Autorité palestinienne et les groupes de la résistance active. La présence d'Arafat avait imposé certains lignes rouges que les deux parties ne franchissaient pas.
Pourtant, même en sa présence et au cours des quatre années de crise intensive, la carte politique palestinienne interne a nettement changée, et son départ donne la possibilité aux deux parties de tenter de franchir ces lignes rouges.
Etant donné l'influence et la popularité grandissantes du Mouvement de Résistance Islamique (HAMAS), le départ d'Arafat est inquiétant mais est aussi une opportunité.
En sa présence, il était impensable de prendre des mesures pratiques pour briguer la direction du Fatah au sein de l'Autorité Palestinienne tout comme dans l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP); Mieux, la seule présence d'Arafat présentait une garantie pour que la sécurité de l'Autorité Palestinienne ne se retourne pas contre le Mouvement Islamique en général, et en particulier contre sa branche militaire.
En prêtant soigneusement attention à leur évolution, les chefs du Mouvement Islamique sont susceptibles d'abandonner leur position idéologique et de revenir à une approche plus pragmatique. Pendant un certain temps, le Hamas s'est fermement positionné contre toute participation à toute structure ou processus politique issue par les accords d'Oslo entre l'OLP et Israël.
Émergeant comme le principal des groupes palestiniens d'opposition, le Hamas est peu susceptible de rejoindre aussi bien l'OLP, la principale organisation tenue pour responsable des négociations et des accords signés, que les membres exécutifs de l'Autorité Palestinienne, une autorité liée par des accords et des engagements régionaux et internationaux.
Déjà, les leaders du Hamas ont demandé officiellement que la nouvelle direction émergeant au sein de l’Autorité Palestinienne mette en place des élections législatives et locales, en parallèle des des élections présidentielles prévues le 9 janvier, montrant pour la première fois depuis que le mouvement a été créé la volonté de participer activement à celles-ci.
Le Hamas espère que l'engagement unilatéral de Sharon fournira au mouvement la chance de gagner une part considérable dans l’administration de "la Bande libérée", pourtant avec l’évolution apparenet vers un retrait coordonné, le Hamas se doit de se positionner rapidement devant le public palestinien en tant que groupe principal d'opposition.
Les leaders du Mouvement Islamique espèrent que les Palestiniens, par le biais des urnes, donneront au Hamas et à d'autres groupes d'opposition une majorité parlementaire qui pourrait mettre fin au « Monopole du Fatah » sur la vie des Palestiniens.
En insistant sur des élections législatives, le Hamas peut partiellement, mais pas totalement, éviter la nécessité de changer sa position idéologique politique et en même temps entrer dans la vie politique palestinienne par des portes assez larges sans menacer les chances du gain des des élections présidentielles par le nouveau leader de l’OLP, Mahmoud Abbas.
En raison des implications régionales et internationales compliquées, le Hamas sait que provoquer Abbas dans des élections présidentielles serait susceptible de gêner la possibilité pour les Palestiniens d’avoir des élections, quelles qu’elles soient.
Il vaut mieux déclarer que le Hamas ne bloquera pas le processus actuel de construction d’une direction et se dirige vers un positionnement plus positif que la plupart des commentateurs l’avaient prévu.
Dans leurs discussions avec Abbas à Gaza, les leaders de Hamas n'ont pas exclu un cessez-le-feu mais ont demandé au nouveau leader de l’OLP de présenter sa proposition seulement après avoir reçu des garanties qu'Israël respectera également le cessez-le-feu.
La demande du Hamas d’une direction unifiée reflète le désir du Mouvement Islamique de créer un groupe parallèle à l’OLP, diminuant de ce fait l'influence politique de l’OLP dans la vie politique palestinienne.
Hamas prévoit une direction similaire aux comités nationaux et islamiques déjà existants dans différentes régions des territoires palestiniens comme une organisation acceptable qui permettrait une représentation plus réaliste des différentes factions palestiniennes que le Fatah dominé par l’OLP.
Source : www.imemc.org/
Traduction : MG par ISM-France
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Ghassan Andoni
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