Gaza - 17 novembre 2004

Les colons de la Bande de Gaza pourront s'installer en Cisjordanie

Par Conal Urquhart

Les colons juifs de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie pourront utiliser les indemnisations qu'ils recevront d'Israel pour construire des maisons dans d'autres colonies de Cisjordanie, a indiqué hier le directeur de l'agence responsable de l’évacuation des colons.
"Ils sont libres - ils peuvent aller où ils veulent. Ils peuvent aller au Canada, à Jérusalem ou dans toute autre colonie de Cisjordanie" a indiqué Yonathan Bassi.

Les colons juifs de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie pourront utiliser les indemnisations qu'ils recevront d'Israël pour construire des maisons dans d'autres colonies de Cisjordanie , a indiqué hier le directeur de l'agence responsable de l’évacuation des colons.


Yonathan Bassi a indiqué que les colons pourraient dépenser leur indemnisation partout où ils voudront.

"Ils sont libres - ils peuvent aller où ils veulent. Ils peuvent aller au Canada, à Jérusalem ou dans toute autre colonie de Cisjordanie " a-t’il indiqué.

Les colons qui iront en Cisjordanie recevront autant argent que ceux qui choisissent d’aller Jérusalem ou Tel Aviv. Ceux qui partiront vers le Negev ou la Galilee, où il y a de fortes populations arabes, recevront une prime de 30.000 $ (£16,000).

La nouvelle a mis en colère les Palestiniens, puisque 9.000 colons pourraient aller directement de Gaza à la Cisjordanie .

Saeb Erekat, le chef de la diplomatie palestinienne, a indiqué que le transfert des colons depuis Gaza et du nord de la Cisjordanie vers d'autres colonies "créeront davantage d'obstacles à la paix".

Il a dit : "une des principales choses que nous avons soulignées concernant le plan de désengagement fut qu'ils doivent être transférés en Israël. Les déplacer en Cisjordanie tuere le projet tout entier et détruira l'idée de la mise en œuvre du processus de paix."


Ariel Sharon, le Premier Ministre israélien, a dit que le Plan de Désengagement ne remplaçait pas la “Feuille de Route” parrainée par George Bush et Tony Blair mais qu’il s’agissait d’une action unilatérale pour améliorer la sécurité.

Le Plan parle d’un gel de la colonisation bien qu’Israël et les Etats-Unis aient accepté de continuer les constructions destinées à répondre à la croissance naturelle.

Les Palestiniens pensent que le démantèlement de la majorité des colonies de Cisjordanie est essentiel pour un Etat palestinien viable. Mais un afflux de 9.000 colons rendrait l'évacuation de ces colonies plus difficiles aux termes d'un futur accord de paix.

La phase législative du plan de désengagement doit se terminer en mars.

Entre mars et juin, l'armée se préparera à l'évacuation, qui aura lieu pendant l'été.

Le gouvernement a décidé que toutes les maisons privées seront détruites mais il négocie pour vendre les entreprises.
M. Bassi a dit entre un quart et un tiers des familles des colons ont pris contact avec son bureau pour s'enquérir sur l’indemnisation et la relocalisation, bien que la plupart aient insisté pour un secret total.


M. Bassi, qui vit dans un kibbutz à l'intérieur d'Israël, est devenu un homme haï par les colons et la droite, qui comparent son travail avec celui d'un bureaucrate Nazi planifiant la déportation des juifs.

En dépit de l'intérêt de quelques colons pour l’indemnisation, M. Bassi indique que plus de 50% de ceux-ci avait ignoré les appels de son agence.

"Le refus est le plus gros problème. Certains des colons pensent sérieusement que rien ne se passera tant que le Premier Ministre ne dira pas qu’il est sûr à 100% que cela arrivera. Je ne sais toujours pas si 90% de colons seront toujours là l'été prochain... " a-t’il ajouté.

Ranaan Gissin, un conseiller de M. Sharon, a indiqué que le désengagement continuerait indépendamment de la mort de Yasser Arafat. "Nous sommes engagés dans un retrait," a-t’il dit.

"Les Palestiniens doivent se désengager de la violence et de l’anarchie. Si les deux sont couronnés de succès, nous pourrons alors arriver à une situation où nous pourrons revenir aux négociations décrites par la Feuille de Route."


L'économie israélienne a perdu 12bn $ et l'économie palestinienne 4.5bn $ suite aux quatre dernières années de combat, a indiqué hier un économiste israélien.

Danny Singerman, chef économiste de la société de recherches Business Data Israël, a indiqué que l'Intifada avait réduit d’environ 30% le PIB palestinien et d'environ 10% le PIB d'Israël.

Source : www.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM-France