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Palestine - 17 décembre 2010
Par Leila Mazboudi
Européens et Américains se sont mis de concert pour redonner de faux espoirs sur leur engagement en faveur de la création d’un Etat palestinien. A voir également les dernières positions officielles arabes, on croirait également à de faux espoirs arabes sur ce sujet qui perdure depuis plus de 60 années.
"L'UE et les Etats-Unis sont fermement engagés à travailler de concert pour faire des progrès vers la paix israélo-palestinienne et la création d'un Etat palestinien contigu, viable et souverain aux côté d'un Etat d'Israël sûr", dit la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, à l'issue d'une rencontre à Bruxelles avec l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell.
Mis à part le traitement de faveur en faveur de l’entité sioniste entrevu dans cette déclaration, (et devenu hélas habituel), de par l’équation présentée : « un Etat palestinien viable » contre « un Etat israélien sûr », la déclaration reste muette sur le calendrier. Sachant qu’au fil des négociations depuis Oslo, la date de création d’un Etat palestinien n’a cessé d’être repoussée.
De plus, elle ne fait aucune allusion à la poursuite de la colonisation à l’est de Jérusalem AlQuds et en Cisjordanie occupées, (ni aux exactions et mesures répressives prises en catimini par le gouvernement pour destituer les palestiniens autochtones des territoires de 1948 de leurs droits).
La déclaration Ashton-Mitchell manque d’autant plus de sérieux qu’elle avait été précédée par de timides regrets américains et européens face au refus israélien catégorique d’un moratoire de trois mois seulement de cette colonisation.
La position officielle européenne avait dénigré une demande présentée par 26 hauts dirigeants européens en vue de prendre des positions plus virulentes face à l’entité sioniste.
De l’autre côté de l’Atlantique, aucune voix contestatrice ne se fait entendre. C’est même le contraire qui arrive.
Il a suffi que trois pays latino-américains, en l’occurrence, le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay, reconnaissent un Etat palestinien dans les frontières de 1967 pour que la chambre basse du Congrès américain se réunisse sur demande de ses deux principales composantes, démocrate et républicaine, pour dénoncer l’initiative sous prétexte qu’elle est « unilatérale », et réaffirmer son attachement à une solution négociée. Ce qui veut dire laisser le libre champ aux Israéliens d’en faire à leur guise aussi bien sur le terrain que dans les pourparlers.
Plus encore, l’équation présentée par les élus américains a déjà décidé de la judaïté de l’entité sioniste, l’équation étant « un Etat démocratique, l'Etat juif d'Israël » et celle des Palestiniens « l'autre viable, l'Etat démocratique palestinien".
Les Arabes aussi semblent se mettre à laisser planer de faux-espoirs, se délestant de plus en plus de leurs responsabilités.
Réagissant mercredi à l’échec américain face à Israël d’obtenir un moratoire, ils se sont contentés de rejeter « toute reprise des négociations israélo-palestiniennes, sans une "offre sérieuse" des Etats-Unis garantissant la fin du conflit ».
Pour seul moyen de persuasion efficace, ils ont menacé de « saisir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la colonisation juive ».
Comme si les États-Unis (et leurs acolytes européens) n’y étaient pas et n’y avaient opposé leur veto à toute résolution pouvant gêner Israël !!
Mais entre faux espoirs occidentaux et faux espoirs arabes, il y a une grande différence : les premiers étant le signe d’un machiavélisme perfide (celui-là même qui fut utilisé lors de l’usurpation de la Palestine) alors que chez les seconds, ils ne sont que le signe d’une complicité des plus mesquines, ou alors d’une niaiserie politique, qui devrait leur faire honte.
Mais comme le dit l’adage arabe : « Ceux qui ont honte n’existent plus ».
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Diplomatie
Leila Mazboudi
17 décembre 2010