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Gaza - 22 décembre 2008
Par Khaled Amayreh
La dernière escalade de violence dans la Bande de Gaza n'enthousiasme personne, sauf peut-être les fauteurs de guerre de Tel Aviv et les traîtres arabes et palestiniens soutenus par les américains, qui se livreraient à n'importe quelle bassesse pour plaire à leurs maîtres de Washington D.C.
En Israël, la Bande de Gaza est devenu le sujet central des élections dans un pays profondément menacé par l'extrémisme politique et religieux.
Les dirigeants politiques israéliens, de la droite à la gauche, promettent déjà aux électeurs juifs que s'ils sont élus au scrutin du 10 février, ils détruiront Gaza et assassineront des milliers de Gazans pauvres.
Tzipi Livni, chef du parti Kadima, a été citée disant, dimanche 21 décembre, que si elle devient le prochain Premier Ministre d'Israël, elle détruira le gouvernement Hamas à Gaza, en usant de moyens militaires, économiques et diplomatiques.
Les autres dirigeants israéliens ont exprimé des remarques similaires, ce qui souligne les instincts vraiment cannibales et les tendances chauvines qui traversent le gros de la société juive israélienne.
Après tout, l'expérience montre que plus un politicien israélien est perçu comme raciste, criminel et venimeux, et plus il a de chances d'être élu.
En contraste, un homme politique israélien qui plaide pour une approche humaine envers les Palestiniens, comme par exemple la levée du siège néo-nazi imposé sur les 1,5 million d'habitants innocents de Gaza, commet un suicide politique. Un tel politicien serait instantanément qualifié de "Juif qui a la haine de soi", "amoureux du Hamas", ou même de "nazi".
Ce contexte est essentiel pour comprendre la situation actuelle à Gaza, alors que l'énorme machine de propagande israélienne voudrait nous faire croire qu'Israël est victime d'agression, et que les Palestiniens sont les agresseurs.
Jusqu'à la nausée, Israël ressasse que son blocus de Gaza néo-nazi, qui est une violation flagrante de la législation internationale, est une réponse aux tirs de projectiles artisanaux, généralement inopérants, appelés Qassam, par les guérillas de Gaza.
Ceci est tout simplement un énorme mensonge. Le blocus israélien de la Bande de Gaza a commencé immédiatement après que le Hamas ait gagné les élections législatives en janvier 2006, et le but principal était de punir, autant que ce serait internationalement acceptable, le peuple de Gaza et les Palestiniens en général pour avoir élu un gouvernement qu'Israël n'aimait pas.
Bien sûr, quelques dirigeants israéliens ont admis alors qu'Israël voulait mettre le Palestinien au régime, un euphémisme pour la politique israélienne ultérieure et continue qui a consisté à affamer et tuer et brutaliser le peuple de Gaza d'une façon tout à fait similaire à ce que les nazis ont fait aux Juifs dans le ghetto de Varsovie en 1942-43.
Déterminés à survivre en dépit d'un monde malveillant et cruel qui prêche pour les droits de l'homme en même temps qu'il écrase les vies humaines, les Gazans ont appelé tous et chacun désireux d'écouter partout dans le monde, mais sans succès.
Ce ne fut que lorsqu'il est devenu clair qu'Israël voulait à tout prix détruire Gaza et ses habitants par un processus lent d'extermination que les Gazans ont commencé à tirer ces armes en grande partie psychologiques qui infligent peu de dégâts et font rarement des victimes parmi les Israéliens.
En juin, le Hamas a accepté de mettre fin à toute "agression et hostilité" contre Israël, en échange de la réciprocité israélienne et de la levée du siège hermétique de la Bande de Gaza, qui détruit son économie et cause la mort de centaines de gens innocents.
Cependant, au lieu de montrer sa bonne volonté envers l'arrangement négocié par l'Egypte, Israël n'a jamais levé le siège ni autorisé la réouverture des carrefours frontaliers.
Pour utiliser les mots d'un journaliste de Gaza, Israël a eu recours à une politique de "étranglement de Gaza presqu'à mort", en empêchant les livraisons des produits les plus consommés, du matériel médical vital à la nourriture.
De plus, Israël a violé l'accord de cessez-le-feu à plusieurs reprises, tuant jusqu'à 49 Palestiniens entre le 19 juin, jour du début de la trêve, et le 19 décembre, jour de sa fin.
Pendant cette période, pas un seul civil israélien n'a été tué par les factions palestiniennes de la Bande de Gaza.
On est toujours prompt à demander ce que les autorités palestiniennes à Gaza sont supposées faire lorsqu'Israël leur dit que seulement deux choix les attendent, mourir dans une longue agonie comme résultat du siège criminel, ou être tués et décimés par l'armée israélienne d'occupation.
Il y a quelques mois, l'auteur de ces lignes a mis au défi un rabbin en Cisjordanie de demander à son gouvernement de lever le siège de Gaza et de permettre des activités économiques normales entre Gaza et le monde extérieur.
Je l'ai assuré que si Israël entreprenait une telle démarche, il y aurait un arrêt total de toutes les attaques et activités hostiles contre les colonies israéliennes bordant le territoire côtier.
Comme on pouvait s'y attendre, le gouvernement israélien a rejeté la proposition, disant au rabbin d'une façon plutôt sèche qu'ils respectaient ses efforts.
Malheureusement, Israël est autorisé à continuer à affamer et à tuer les Gazans grâce au monde hypocrite dont les dirigeants continuent à dire qu'Israël "a le droit de se défendre", tout en ignorant complètement le fait que les Palestiniens, eux aussi, ont au moins un droit égal à la vie et à la dignité humaine.
Combien de dirigeants occidentaux ont eu le courage moral d'aller dans la Bande de Gaza et de voir l'holocauste lent sur le terrain ?
Combien de dirigeants occidentaux ont osé émettre la position politiquement anodine mais équilibrée qu'Israël devait lever le siège de Gaza et que les Palestiniens devaient arrêter leurs attaques quasi inoffensives sur Israël ?
Pourquoi Tony Blair dit-il qu'Israël a le droit de bombarder Gaza ? Est-il inconscient de l'existence de 1,5 million d'êtres humains qu'on a mis de force dans une situation qui ne diffère pas vraiment de celle à laquelle ont été confrontés les Juifs européens il y a plusieurs décennies ?
Et Sarkozy, qui prétend représenter les Lumières occidentales ? Et les dirigeants des Etats de l'Union Européenne ? Prennent-ils tous du plaisir à voir le peuple de Gaza brutalisé et tué par le crime contre l'humanité, autrement dit Israël ?
Ont-ils tous capitulé, jusqu'à l'aveuglement et la dureté morale, devant un Etat voyou qui clame être la lumière des nations alors qu'il pense, se comporte et agit d'une manière si semblable au Troisième Reich ?
Honte à vous. L'histoire ne vous fera pas de cadeaux.
Source : Exposing Israel
Traduction : MR pour ISM
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Khaled Amayreh
22 décembre 2008