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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Gaza risque de devenir totalement dépendant des aides alors que 80% des entreprises ont été forcées de fermer, préviennent les agences

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Sans matières premières, environ 80% des usines de la bande de Gaza ont été forcées de fermer début juillet.
Dix jours plus tard, seules 40% des 20% des usines encore ouvertes continuent à fonctionner et à une capacité limitée.
Entre la victoire électorale du Hamas début 2006 et début juin 2007, Khoury a expliqué que seuls environ 200 à 250 établissements industriels avaient fermés.
Plus de 1.200 usines ont fermés au cours du dernier mois.

Gaza risque de devenir totalement dépendant des aides alors que 80% des entreprises ont été forcées de fermer, préviennent les agences


Ci-dessus, carte de Gaza

Les 1.5 million d'habitants de la Bande de Gaza surpeuplée et sujette à un embargo deviennent rapidement totalement dépendants de l'aide, ont alerté dimanche l'agence humanitaire internationale, Oxfam, le groupe israélien des droits de l'homme, Gisha, et les hommes d'affaires palestiniens basés à Gaza.

L'ouverture de tous les passages de Gaza, en particulier le passage commercial de Karni pour les importations et les exportations entre Gaza et Israël, est vitale pour empêcher l'effondrement complet de l'économie de Gaza et pour éviter la fin d'une existence digne de la population de Gaza cernée, ont prévenu les trois groupes.

Environ 87% de la population de Gaza vit sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques de l'ONU, ce qui signifie que nombre d'entre eux dépendent d'aumônes de nourriture pour leurs besoins alimentaires de base.

Lors d'une conférence de presse à Jérusalem, le porte-parole d'Oxfam à Jérusalem, Michael Bailey, a expliqué pour empêcher une crise humanitaire, il ne fallait pas faire que fournir de la nourriture de base et des médicaments.
L'aide humanitaire signifie garantir à la population locale de pouvoir vivre dans la sécurité et la dignité, a-t'il dit.

Le passage de Karni est fermé depuis le 12 juin. Israël prétend que la raison en est le manque de sécurité suite à la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, en particulier aux passages.

Lors de la conférence de presse, les participants ont prétendu le contraire, en disant qu'Israël étranglait délibérément la bande de Gaza, en violation du droit international.
Sari Bashi, le directeur du groupe israélien des droits de l'homme, Gisha, a accusé Israël d'y mener une politique "de punition collective".

Ils ont souligné le fait qu'Israël avait rapidement rouvert les passages de Kerem Shalom et de Sufa, au sud de la bande de Gaza, afin d'empêcher la famine et permettre l'entrée des produits alimentaires de base et les médicaments.

Si une solution pouvait être trouvée pour Kerem Shalom et Sufa, en dépit des problèmes de sécurité, alors une solution pourrait être trouvée pour Karni, ont déclaré les participants à la conférence, en invitant le premier ministre israélien Ehud Olmert et le Président palestinien Mahmoud Abbas à faire de cette question une priorité lors de leurs discussions de lundi.

Bassim Khoury, le président de la Fédération Palestinienne de l'Industrie, a déclaré que le secteur privé palestinien avait suggéré à la Turquie d'envoyer des forces turques pour fournir des garanties de sécurité aux passages du côté de Gaza.
En insistant sur le fait que cette idée n'était toujours qu'une suggestion, Khoury a expliqué que la Turquie semblerait acceptable en tant que médiateur armé pour les Palestiniens et les Israéliens, puisqu'ell est une nation Musulmane et un allié d'Israël.

Bashi a souligné que le principal responsable était Israël. Israël reste la puissance occupante, en dépit de sa revendication de s'être désengagé de Gaza, car il maintient un dur contrôle sur ses frontières et ses passages, a-t'elle clarifié.

"Israël contrôle l'espace aérien et les eaux territoriales de Gaza, et il exerce un contrôle significatif sur la frontière entre Gaza et l'Egypte, où le passage des marchandises est interdit," a ajouté Bashi.
"Le seul moyen pour les habitants de Gaza d'expédier et de recevoir des marchandises, c'est par sa frontière avec Israël. Israël a l'obligation de rouvrir les passages commerciaux - et les responsables palestiniens doivent coopérer pour une coordination de leur ré-ouverture."

Tout pendant qu'une solution ne sera pas trouvée, la population de Gaza continuera à souffrir.
Khoury a insisté sur le fait que c'est le secteur privé et les entreprises qui portent le poids le plus lourd.
Toutes les exportations sont actuellement interdites par Israël et seuls les produits de base entrent, l'industrie de Gaza meurt. Sans matières premières, environ 80% des usines de la bande de Gaza ont été forcées de fermer début juillet.

Khoury a indiqué que maintenant, dix jours plus tard, seules 40% des 20% des usines encore ouvertes continuent à fonctionner et à une capacité limitée.

Entre la victoire électorale du Hamas début 2006 et début juin 2007, Khoury a expliqué que seuls environ 200 à 250 établissements industriels avaient fermés. Plus de 1.200 usines ont fermés au cours du dernier mois.

En conséquence, au moins 65.800 employés – des soutiens de famille pour des centaines de milliers de personnes à charge - ont été licenciés. Le chômage à Gaza s'élève actuellement à 30-35% mais Khoury a prévenu que, si la situation actuelle continue, cela montera en flèche à 70%.

Muhammad Al-Talabani, le propriétaire de l'usine de biscuits Al-Auda, a parlé avec émotion de la honte qu'il avait quand ses ouvriers l'imploraient de leur fournir un travail à n'importe quel prix mais il n'a rien à leur donner, car il n'a pas de matières premières.

"Mon futur en tant que propriétaire d'usine est lugubre," dit Talabani.
"J'ai déjà perdu tous mes clients en Cisjordanie , 50% de mon chiffre d'affaires. A Gaza, les gens implorent du travail pour 10 shekels [$2] par jour, mais je ne peux pas les embaucher parce que je n'ai pas de travail à leur donner.
C'est une erreur de penser qu'étouffer Gaza économiquement travaillera contre le Hamas. C'est tout à fait le contraire – l'étranglement économique conduit les gens à l'extrémisme.
A Gaza, les gens reçoivent de l'aide en nourriture du Hamas, et ils blâment Israël pour la fermeture."


Mme. Bashi a également averti que tuer l'économie de Gaza représente une menace grave pour Israël, aussi bien économiquement que politiquement.

"Chercher à affaiblir Hamas en punissant 1.5 million de femmes, d'hommes et d'enfants est illégal et contreproductif," a-t'elle averti, en ajoutant que de telles restrictions sont susceptibles de pousser encore plus la population au radicalisme.

Dans le rapport de Gisha, "Fermeture commerciale : Rayer de la carte l'économie de Gaza", le Président de l'association des industriels israéliens, Shraga Brosh, est cité comme ayant dit que "le boycott économique de la bande de Gaza… aura comme conséquence un désastre humanitaire, mettra le feu et menera à la détérioration de la situation sécuritaire - une situation qui sera destructive pour l'économie israélienne."

Suite à la prise de contrôle de la Bande de Gaza par le Hamas, Israël a effacé de ses ordinateurs le code de douane utilisé pour identifier les marchandises entrant dans Gaza.

Gisha cite une lettre du chef-adjoint de l'administration douanière israélienne, Reuven Meltzer : "Les cargaisons destinées à la Bande de Gaza ne seront pas libérées avant nouvel ordre", "Les demandes de dédouanement des marchandises destinées à Gaza seront bloquées par le système informatique," a continué Meltzer.

"La bande de Gaza a été économiquement rayée de la carte et de l'agenda d'Israël", déclare Majdi Khalil, le directeur général du Conseil des Affréteurs palestiniens, dans le rapport de Gisha.

En conséquence, les entreprises de Gaza vont avoir à payer 3 millions d'US dollars en taxes de souffrance – ce que peu d'entreprises ont les moyens - pour les marchandises qui sont coincées dans les ports israéliens, interdites d'entrer dans Gaza, a prévenu le Conseil des Affréteurs palestiniens.

Les dons exempts d'impôts, y compris "les approvisionnements humanitaires" de base peuvent apparemment encore entrer dans la bande de Gaza, explique le rapport de Gisha.

Khoury, de la Fédération palestinienne des Industries, a indiqué que, le 4 juillet, il y avait déjà 850 containers de marchandises qui attendaient dans les ports israéliens, d'une valeur estimée à 65 millions d'US Dollars, alors que 450 autres containers d'une valeur estimée à 35 millions d'US dollars - étaient en route vers Israël.

Déjà, le secteur privé à Gaza enregistre une perte estimée à 20.6 millions d'US Dollars.

Ce chiffre ne comprend pas les 160 millions d'US Dollars dans les projets de construction d'UNRWA qui ont été forcés de s'arrêter il y a une semaine en raison du manque de matériaux de construction de base, suite à la fermeture des passages.

Si les exportations continuent à être bloquées jusqu'à l'automne, le secteur des récoltes - dont les oeillets, les fraises et les tomates de cerise cultivées pour le marché de l'exportation - fera face à une perte de 100%, ont averti Khoury et PalTrade. Ces récoltes dépendent également à 100% des engrais importés et d'autres produits chimiques, des graines et des emballages, les rendant particulièrement vulnérables à l'effondrement.

Le secteur de l'habillement à Gaza, qui en 2005 employait 16.000 personnes mais dont la main d'oeuvre ne représente maintenant que 5% de ce chiffre, selon PFI, souffrirait également de pertes graves. 90% de la production du secteur de l'habillement de Gaza est destiné au marché israélien, et, en outre, les vêtements sont des vêtements à la mode, et donc dépendants du temps.

Il faut faire vite pour empêcher un effondrement total de l'économie de Gaza, ont alerté les partipants de la conférence.

Khoury a averti Israël qui si une mesure préventive n'est pas prise rapidement, comme l'ouverture du passage de Karni, Israël se retrouvera avec "Mogadiscio" à sa porte.

Source : http://www.maannews.net/

Traduction : MG pour ISM

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