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Palestine - 29 mars 2012
Par Richard Sudan
La rhétorique qui caractérise le débat Israël/Palestine exploite l'émotion d'un crime pour en justifier un autre. Il est vital de garder à l'esprit qu'une vie de chaque côté ne vaut pas moins qu'une autre. Nombre de violations des droits de l'homme ont lieu en Palestine, reconnues comme étant illégales en vertu du droit international - toutes au prix d'un mépris flagrant de ce droit. Il y a près de deux semaines, les Nations-Unies ont produit un rapport qui condamne fermement la situation de discrimination systématique des Palestiniens par Israël. On a annoncé hier que le gouvernement de droite d'Israël a maintenant décidé de rompre tout contact avec le conseil des droits de l'homme de l'ONU (2). Encore une fois, il s'agit d'un exposé des faits tout autant que c'est un fait que les violations elles-mêmes ont lieu.
Hier une parodie de tribunal militaire d'Israël a également annoncé qu'il a rejeté un appel des avocats de Hana al-Shalabi, une Palestinienne de Cisjordanie qui est en grève de la faim depuis plus de 40 jours. Hana est détenue sans inculpation, et sans la moindre chance d'avoir un procès. Elle avait fait auparavant deux ans de détention administrative, déjà sans avoir été inculpée selon la politique d'Israël de détention de prisonniers sur des "preuves secrètes", qu'ils jugent bon de ne pas divulguer.
Elle a été libérée en octobre 2011, puis ré-arrêtée en février cette année.
Elle est une des dizaines de milliers d'individus qui ont été victimes de ce système.
Elle proteste pour elle-même, pour ses droits humains, et pour les droits des plus de trois cents autres détenus administratifs et grévistes de la faim palestiniens.
Son état de santé suscite maintenant de très grandes inquiétudes. Le juge du tribunal israélien n'a vu aucune raison de la libérer, bien que les médecins aient alerté que son cœur pouvait lâcher maintenant à n'importe quel moment.
Les avocats d'Hana sont également préoccupés par le fait que les responsables israéliens envisagent de l'alimenter de force - une action fortement condamnée par Amnesty International comme violation flagrante des droits de l'homme.
Il n'y a eu jusqu'à présent que très peu d'articles sur la lutte d'Hana dans la presse grand public, malgré un recours intensif à Twitter pour sensibiliser sur son sort.
Les mots-clic #HanaisDying2live et #HanaShalabi ont fleuri sur Twitter et le réseau social a eu un rôle clé pour galvaniser le soutien. Mais le temps est compté. Si la pression extérieure peut avoir quelque effet, il faut répandre l'information très rapidement.
Un article rapporte lundi (3) que la sœur d'Hana ne pense pas que sa sœur pourra survivre sept jours de plus.
C'est une honte qu'Israël soit autorisé à agir de cette manière, en toute impunité. Il ne s'agit pas de religion ; il s'agit de l'humanité commune que nous avons en partage.
Beaucoup de gens parlent déjà de Hana Shalabi, qu'ils soient juifs, musulmans, chrétiens ou athées. La différence est qu'Hana Shalabi va peut-être mourir parce qu'elle est palestinienne.
(1) Rapport du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, ONU, 8ème session, 13 février-9 mars 2012, publié le 9 mars 2012 (9 pages, en anglais, format PDF)
(2) Voir dépêche AFP sur Libération.fr
(3) "Inside the home of Hana Shalabi", Lina Alsaafin, 26 mars 2012, Al-Akhbar (en anglais)
Source : The Independant
Traduction : MR pour ISM
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