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Palestine - 29 novembre 2004
Par Arab Lotfy
Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine [FPLP] est détenu sans charge pesant contre lui par l’Autorité palestinienne, depuis le 12 janvier 2002. Depuis cette date, Sa’adat est retenu prisonnier en violation des lois palestiniennes et internationales, sans avoir jamais été ni mis en accusation, ni déclaré coupable d’aucun crime ni délit. Il s’agit d’un prisonnier politique à tous les sens de ce terme : il a été emprisonné à la demande des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël, en raison de ses activités et de ses responsabilités au FPLP.
Sa’adat a été rejoint, comme prisonnier politique, par quatre de ses camarades du FPLP, Hamdi Quran, Basel Al-Asmar, Majdi Rimawi et Ahed Gholmi, le 25 avril 2002, les quatre hommes ayant été jugés par un tribunal militaire improvisé de l’Autorité palestinienne – comme l’exigeaient les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, qui en faisaient condition de la cessation du siège par Israël de la Muqâta’a, « palais » présidentiel de l’Autorité palestinienne.
Les tanks israéliens encerclant la Muqâta’a, Qura, Al-Asmar, Rimawi et Gholmi passèrent en jugement et furent condamnés pour l’assassinat, en décembre 2001, du ministre israélien extrémiste du tourisme, Rehavam Ze’evi.
En dépit de leur statut de civil, les quatre hommes ont été jugés par un tribunal militaire présidé par le brigadier général Ribhi Arafat, qui n’a aucune compétence à agir en juge. Ils n’ont pu ni contacter d’avocat, ni se défendre valablement, au cours d’un procès qui dura, en tout et pour tout, deux heures.
Il ne fut produit aucune preuve, aucun aveu, ni aucune déclaration susceptibles de prouver la culpabilité des quatre hommes ; tous furent cependant jugés coupables et les verdicts furent immédiatement ratifiés par le président de l’Autorité, (feu) Yasser Arafat.
Les quatre accusés se virent dénier toute possibilité d’appel de ce jugement.
Le verdict une fois rendu, les quatre hommes furent transférés (dont Ahmad Sa’dat, toujours non jugé et non accusé) dans la prison de Jéricho, laquelle est pour la galerie sous contrôle de l’Autorité palestinienne, mais qui est soumise en réalité à la supervision de militaires américains et britanniques.
Le directeur de la « supervision » américano / britannique des prisonniers, à la prison de Jéricho, a géré jadis l’infâme centre de détention britannique de Maze, en Irlande du Nord. Les prisonniers ne ressortissent pas à la souveraineté, ni à l’Autorité palestiniennes, mais bien plutôt aux conditions et aux exigences des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
Les violations flagrantes des droits tant palestinien qu’international, incarnées par la détention de Sa’adat et de ses camarades, mettent en lumière la profonde hypocrisie des appels américano-britanniques à la « réforme » de l’Autorité palestinienne.
Leurs « réformes » n’ont rien à voir avec la démocratie ni avec le respect du droit, et tout à voir avec la division et la répression de la lutte nationale palestinienne pour la libération et l’autodétermination.
L’emprisonnement illégal de Sa’adat et de ses camarades s’inscrit dans la stratégie internationale de la « guerre contre le terrorisme », au nom de laquelle les Etats-Unis et la Grande-Bretagne mènent des guerres illégales et inhumaines, violent la souveraineté nationale et l’autodétermination, incarcèrent et répriment des prisonniers politiques afin de mener une guerre contre la résistance populaire à leurs desseins, au Moyen-Orient et dans le monde entier.
Sa’adat et ses camarades sont maintenus dans des conditions intolérables dans la prison de Jéricho – des conditions qui n’ont cessé de se dégrader. Ils ont été séparés, et ils ne peuvent communiquer entre eux. On leur a dénié l’accès aux journaux et aux livres, les visites de parents et d’amis, l’utilisation du téléphone et les exercices physiques quotidiens à l’extérieur de leur cellule.
Dans leurs cellules, l’eau et l’électricité ont été coupées, et de nombreuses mesures punitives leur sont infligées.
En réponse, Sa’adat et ses camarades ont déjà fait deux grèves de la faim, afin d’exiger qu’un terme soit mis à leur traitement inhumain et de demander leur libération immédiate.
Leur emprisonnement se poursuit, bien que la Haute cour palestinienne de justice, la plus haute instance judiciaire palestinienne, ait jugé que Sa’adat devait être libéré immédiatement, et en dépit qu’un des prisonniers, Ahed Ghomi, ait accompli sa sentence d’un an, et aussi en dépit du fait que de nombreuses associations palestiniennes et internationales de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International, aient demandé la libération de Sa’adat et l’application des droits international et palestinien.
Cela, bien que tous les prisonniers soient retenus en tant que prisonniers politiques, détenus illégalement et jugés et déclarés coupables illégalement, en violation du droit international et du droit palestinien, conformément à des ordres expresses des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
L’emprisonnement de Sa’adat et de ses camarades est un affront au droit international, aux droits de l’homme et à la justice. C’est une attaque contre la capacité des Palestiniens à s’organiser et à résister à l’occupation et à l’oppression ; il a institué un régime carcéral illégal – en contravention directe de la souveraineté palestinienne.
Nous demandons à l’Autorité palestinienne d’entériner la décision de la Haute cour palestinienne de justice ainsi que les lignes directrices des droits palestinien et international, et de libérer immédiatement Sa’adat et ses camarades. Ni les Etats-Unis, ni la Grande-Bretagne, ni Israël n’ont le droit de jouer un quelconque rôle dans l’administration de la justice palestinienne, et leur immixtion consistant à exiger et à soutenir l’emprisonnement de Sa’adat et ses camarades rend très clair le fait que leur « guerre au terrorisme » et leurs propositions en vue de « réformes » palestiniennes n’ont rien à voir, ni avec le droit international, ni avec la démocratie, ni avec la justice.
Sa’adat et ses camarades sont des prisonniers politiques de la guerre « contre le terrorisme » dirigée par les Etats-Unis, et ils sont emprisonnés, uniquement en raison de leur résistance à l’occupation et à la répression qui brutalisent les Palestiniens quotidiennement.
L’Autorité palestinienne ne doit pas aider la suppression de toute activité et de tout leadership politiques palestiniens ; elle doit imposer ses propres lois en libérant sans plus attendre Ahmad Sa’adat et ses camarades.
Dans les circonstances présentes, où une direction palestinienne unie, fédérant toutes les factions et les secteurs palestiniens, est une nécessité urgente, il est impératif que les violations des droits de l’homme, telles qu’incarnées par l’arrestation d’Ahmed Sa’dat, prennent fin immédiatement.
Libérez Ahmad Sa’adat et ses camardes de la prison de Jéricho !
Le Comité International pour la Libération d’Ahmad Sa’adat et de ses camarades.
Faxez, écrivez et téléphonez afin de soutenir la libération de Sa’adat et de ses camarades :
President, Palestinian Authority
Office of the President
The Beach Forum
Gaza City
Tel : ++972 2 2824834
Fax : ++972 2 2823487
UN High Commissioner for Human Rights
OHCHR
8-14 Avenue de la Paix
1211 Geneva 10, Switzerland
Tel. ++41 22 917 9000
Fax. ++41 22 917 9012/9006/9005
E-mail: webadmin.hchr@unog.ch
President, European Commission
Romano Prodi
European Commission
200 rue de la Loi/Wetstraat 200
B-1049 Brussels
Belgium
E-mail: romano.prodi@cec.eu.int
US President
George Bush
The White House
1600 Pennsylvania Avenue NW
Washington, DC 20500
Phone: ++1-202 456 1414
Fax: ++1-202 456 2461
Email: president@whitehouse.gov
Pour plus d’information, contacter :
Addameer
Prisoners Support and Human Rights Association
P.O. Box 17338—Jerusalem
Al-Isra' Bldg., 7th floor
Al-Irsal St
Ramallah
Tel: +972-2-2960446
Fax: +972-2-2960447.
E-mail: addameer@planet.edu
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