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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Ismail Haniyeh : "1967 : Nos droits doivent être reconnus"

Par

Ismail Haniyeh est le Premier Ministre palestinien

Quand les leaders israéliens ont lancé leur guerre expansionniste en juin 1967, ils n'avaient jamais envisagé que, 40 ans après, ils seraient encore hantés par les conséquences.
A l'époque, ils poursuivaient un objectif stratégique : mettre fin au conflit en s'appropriant tout ce qui restait de la Palestine et achever le processus de nettoyage ethnique qui avait commencé en 1948. Ils ne se sont pas rendus compte que, pour résoudre ce conflit, il faudrait bien plus qu'une supériorité militaire.

L'occupation de la Cisjordanie , de la Bande de Gaza, des Hauteurs du Golan et de la Péninsule du Sinai a été décrite comme une victoire de David sur Goliath. Pendant les deux décennies suivantes, l'expérience palestinienne a été noyée par la clameur des hubris israéliens.

Le monde a prêté peu d'attention à l'expropriation des terres palestiniennes, au régime d'Apartheid établi par l'occupation et à la destruction systématique des moyens d'existence des Palestiniens.


C'est seulement en 1987 que le monde a pris conscience de la réalité du soulèvement populaire palestinien : l'Intifada.
Une nouvelle génération avait atteint sa majorité, assoiffée de liberté et de paix en toute dignité sur sa propre terre.
Les deux décennies ont depuis confirmé que mon peuple ne répétera pas les erreurs de 1948.

Il restera enraciné dans sa terre, quel qu'en soit le prix, et il poursuivra son droit légitime qui est de résister à l'occupation.

Ce droit est soutenu par, par exemple, les résolutions 2955 et 3034 de l'ONU, qui affirment le droit "inaliénable" de tous les peuples à l'autodétermination et à la légitimité de leur lutte contre la domination et la soumission étrangères "par tous les moyens possibles".

L'erreur fatale d'Israël a été de sous-estimer la détermination des Palestiniens. Des dizaines de milliers d'entre eux ont été tués ou blessés par l'armée israélienne depuis 1967. En 2006, 650 Palestiniens ont été tués.

Depuis le début de l'occupation israélienne en 1967, plus de 650.000 Palestiniens ont été détenus par Israël soit environ 40% de la population masculine.

Aujourd'hui les trois quarts de la population palestinienne est déplacée : il y a 5 millions de réfugiés palestiniens dans le monde entier.

Avec la signature des Accords d'Oslo en 1993, on nous a dit que les choses iraient mieux. Mais la vie est devenue encore plus atroce alors qu'Israël accélérait la construction des colonies et la saisie de nos terres.
Pendant ce temps, on faisait avaler au monde qu'Israël défendait son "existence menacée".

En réalité, c'est Israël, par la poursuite de sa guerre coloniale, qui menaçait le droit des Palestiniens à vivre sur leur terre. Et au moment où nous en avions le plus besoin, les Etats les plus puissants au monde ont refusé de garantir le respect du droit international : "L'acquisition d'un territoire par la force est inadmissible."

Au mépris de la volonté de la communauté internationale, Israël continue à construire son mur d'Apartheid annexionniste en Cisjordanie .

Quel Etat occidental pourrait, au 21ème siècle, accepter que ses citoyens soient littéralement mis en cage et enfermés dans des cantons ?


Non découragé par la répression, mon peuple a opté pour la démocratie comme moyen de lutte et pour son gouvernement. Pourtant, les démocraties les plus puissantes au monde ont, en réponse, imposé à mon peuple un blocus économique, alors qu'Israël continuait à tuer, exproprier et détruire en toute impunité.

La catastrophe humanitaire en Cisjordanie Occupée et à Gaza est clairement conçue pour renverser le gouvernement élu et pour créer une autorité à leur solde qui cède à tous les désirs de l'occupant.

Il ne peut y avoir aucune sortie de l'impasse si les sanctions ne sont pas levées et si Israël ne nous rend pas les centaines de millions de dollars qu'il a saisi.

Lors de la guerre de 1967, Israël a conquis la terre de la Palestine mais il n'a pas conquis son peuple. Et dans ses tentatives de rabaisser et de déshumaniser mon peuple, Israël s'est rabaissé et s'est avili devant la famille des nations.

La guerre de 1967 a pendant plus de 40 ans engendré des guerres successives et la déstabilisation du Moyen-Orient. La méfiance croissante entre les peuples Arabo-Musulmans et l'Occident est enracinée dans le conflit en Palestine.


La première étape pour changer ce climat catastrophique est que l'occident discute avec le gouvernement d'unité nationale palestinien qui demande l'établissement d'un Etat indépendant sur l'ensemble de la terre palestinienne occupée par Israël en 1967, le démantèlement de toutes les colonies en Cisjordanie , la libération des 11.000 prisonniers palestiniens des prisons israéliennes et la reconnaissance du droit de tous les réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons.

Si Israël est sérieux au sujet de la paix, il doit reconnaitre ces droits fondamentaux de notre peuple. La guerre de 1967 demeure un chapitre non terminé.

Rien n'arrêtera notre lutte pour la liberté et pour que tous nos enfants soient réunis dans un Etat de Palestine entièrement souverain, avec Jérusalem comme capitale.

Source : http://www.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM

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