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Gaza - 19 novembre 2008
Par Donald Macintyre
Le blocus israélien de la bande de Gaza a conduit à une augmentation de la malnutrition chronique parmi les 1,5 million de personnes vivant dans la bande côtière, selon un rapport de la Croix-Rouge.
Il explique l’effet "dévastateur" du siège imposé par Israël après la prise de contrôle par le Hamas en Juin 2007 et note que la chute dramatique du niveau de vie a déclenché un changement de régime alimentaire qui va nuire à long terme à la santé de ceux qui vivent dans la bande de Gaza et mène à des déficiences alarmantes en fer, vitamine A et vitamine D.
Photo Associated Press : Un enfant de Gaza a écrit : "J'ai faim" sur son ventre lors d'une manifestation devant le bureau des Nations-Unies à Gaza pour protester contre le manque de nourriture, la suppression de l'aide occidentale et la fermeture des passages pour le transport des marchandises.
Le rapport de 46 pages du Comité international de la Croix-Rouge - vu par The Independent - est le rapport le plus officiel sur l'impact de la fermeture par Israël des points de passage de marchandises commerciales sur les familles de Gaza et leur alimentation.
Le rapport indique que les lourdes restrictions imposées aux principaux secteurs de l'économie de Gaza, aggravées par une augmentation du coût de la vie d'au moins 40%, est à l'origine de la "détérioration progressive de la sécurité alimentaire pour près de 70% de la population de Gaza". Cela oblige les gens à réduire les dépenses des ménages à "des niveaux de survie".
"La malnutrition chronique est une tendance en hausse constante et les carences en micronutriments sont une grande préoccupation", dit-il.
Depuis l'année dernière, constate le rapport, les gens se sont tournés vers les céréales, le sucre et l’huile, des aliments à «faible coût/forte valeur énergétique", et se sont détournés des produits chers comme la viande et les fruits et légumes frais. Un tel changement »augmente l'exposition à des carences en micronutriments qui, à son tour, aura une incidence sur leur santé et leur bien-être à long terme."
Israël a souvent dit qu'il ne permettrait pas à une crise humanitaire de se produire dans la bande de Gaza et le rapport indique que les groupes interrogés ont "eu accès à leurs besoins nutritionnels annuels d'énergie". Mais il met en garde les gouvernements, y compris Israël, que "l'insécurité alimentaire et la malnutrition, y compris les carences en micronutriments" se produisent en l'absence de "pénuries alimentaires manifestes".
En 2001, une définition de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture indique que la «sécurité alimentaire» n’existe que lorsque «toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une nourriture suffisante, saine et nutritive qui répond à leurs besoins en alimentation et à leurs préférences alimentaires pour une vie active et saine».
Le rapport de la Croix-Rouge affirme que "l'embargo a eu un effet dévastateur pour une grande partie de ménages qui ont dû apporter des changements majeurs sur la composition de leur panier alimentaire". Les ménages obtiennent désormais 80% de leurs calories dans les céréales, le sucre et l'huile. "Le panier alimentaire est jugée insuffisant d'une perspective nutritionnelle."
Le rapport brosse un sombre tableau de la population à bas revenu de plus en plus pauvre et endettée. Les gens vendent des biens, réduisent la qualité et la quantité des repas, réduisent les dépenses pour les vêtements et l'éducation des enfants, récupèrent du matériel abandonné - et même de l'herbe pour l'alimentation des animaux - qu'ils peuvent vendre et dépendent de prêts et de dons d'argent de parents un peu plus aisés.
Dans le secteur urbain, où environ 106.000 employés ont perdu leur emploi après le bouclage en Juin 2007, environ 40 pour cent sont maintenant classés comme «très pauvres», gagnant moins de 500 shekels (100 Euros) par mois pour faire vivre un ménage moyen de sept à neuf personnes.
Le rapport cite un ancien propriétaire d'une petite usine de couture installée dans une maison, qui a dit avoir mis à pied ses 10 employés en Juillet 2007. «Depuis, je ne gagne pas plus de 300 shekels (60 Euros) par mois en recousant de temps à autre des vêtements de voisins et parents". J'ai vendu les bijoux de mon épouse et mon frère m’envoie 250 shekels (50 Euros) par mois ... Je ne sais pas vraiment quoi dire à mes enfants." D
'autres ont dit qu'ils n'étaient pas en mesure de donner à leurs enfants de l'argent de poche.
Dans l'agriculture, dont dépend 27% de la population de Gaza, les exportations sont stoppées et, comme la pêche, le secteur a connu une réduction de 50% des revenus depuis le siège a commencé. Parmi les deux-cinquièmes de la population classée comme «très pauvre», la moyenne des dépenses par habitant est tombée à 60 centimes par jour.
Dans le secteur de la pêche, qui a été touché par les pénuries et les réductions de carburant, les limites de pêche imposées par les Israéliens, "Les mécanismes d'adaptation des gens sont très limités et les ménages qui ont encore des bijoux et même des appareils non indispensables les vendent".
Le rapport dit que si l’embargo imposé par Israël est maintenu, "la désintégration de l'économie va continuer et, plus largement, des parties de la population de Gaza subiront une insécurité alimentaire".
En expliquant que la suppression des restrictions sur le commerce «peut inverser la tendance à la paupérisation", la Croix-Rouge signale que «la prolongation des restrictions risquent d'endommager de façon permanente la capacité de récupération des ménages et ébranler leur capacité à obtenir une sécurité alimentaire à long terme."
Le travail de terrain détaillée effectué dans la bande de Gaza pour les besoins du rapport a été réalisé entre Mai et Juillet. Un rapport du Fonds Monétaire International a confirmé à la fin Septembre que l'économie de Gaza continuait à s’affaiblir".
Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, a déclaré que, contrairement aux espoirs lorsqu’Israël s’est retirée de la bande de Gaza, la population de Gaza a été "l'otage" de l’idéologie «extrémiste et nihiliste" du Hamas, ce qui a sans aucun doute été à l'origine de la souffrance. Si le Hamas avait concentré ses ressources sur le "régime alimentaire de la population" plutôt que sur "les roquettes Qassam et le Jihadisme violent" alors "ce genre de problème n'existerait pas", a t-il dit.
Source : http://www.informationclearinghouse.info/
Traduction : MG pour ISM
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Donald Macintyre
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