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Grande Bretagne - 9 mai 2006
Par Nick Dearden
Nick Dearden est un membre de War on Want, une organisation radicale contre la pauvreté. War on Want a été créée il y a 50 ans pour soutenir les groupes populaires de combat contre la pauvreté dans le Tiers-Monde
Israel viole chacune des trois conditions imposées par le Quartet à l'Autorité Palestinienne – par contre, vous pouvez chercher longtemps avant de trouver des politiciens occidentaux qui condamnent publiquement cette politique.
Bien que les Palestiniens ne soient pas les responsables mais les victimes des innombrables violations au droit international, ce sont eux qui souffrent maintenant du régime de sanctions imposé par Israel, les Etats Unis et l'Union Européenne - un régime qui fait chuter l'économie palestinienne.
Seulement quatre semaines après la déclaration de sanctions de la part de l'Union Européenne contre l'Autorité Palestinienne, l'annonce du nouveau gouvernement israélien d'Ehud Olmert devrait soulever de profondes questions dans chaque pays occidental vraiment intéressé par une approche "équilibrée" en ce qui concerne le Moyen-Orient.
Il s'avère que le parti explicitement raciste de Yisrael Beiteinu, qui préconise la création d'un Israël nettoyé des Palestiniens, ne fera pas partie tout de suite de la coalition, bien qu'Olmert reste ouvert à l'idée de son entrée dans le gouvernement – tout comme apparemment le parti Travailliste, qui a maintenant rejoint Kadima dans cette coalition.
L'ancien parlementaire israélien et pacifiste Uri Averny a récemment commenté que le chef de Yisrael Beiteinu, Avigdor Lieberman, "pourrait donner des cours à Jean-Marie Le Pen et à Joerg Haider".
Néanmoins, le gouvernement d'Olmert comprend beaucoup de politiciens responsables de la terreur et de l'appauvrissement de la Cisjordanie depuis ces cinq dernières années, qui correspondent aux conditions que le quartet (les Etats-Unis, l'Union Européenne, ONU et la Russie) vient d'imposer aux Palestiniens. Envisager la renonciation à la violence.
Israël fait actuellement tomber quotidiennement des bombes sur les populations civiles dans la soi-disant libre Bande de Gaza.
Au cours de la semaine du 12 avril, l'armée israélienne a tiré plus de 950 obus de tanks et 46 missiles F16 sur cette bande de terre massivement peuplée.
En tout, 19 Palestiniens ont été tués par l'armée, dont trois enfants, cette semaine. Trois Palestiniens ont été frappés par des soldats, dont une fillette de 6 ans.
Concernant les autres conditions imposées par l'Union Européenne au Hamas – la reconnaissance d'Israël et se conformer aux Accords d'Oslo et à la Feuille de Route – le nouveau gouvernement du Premier Ministre Olmert, tout comme son ancien gouvernement, tombe plutôt mal.
En janvier de cette année, Olmert lui-même a précisé : "Nous insistons fermement sur le droit historique du peuple d'Israël à l'ensemble de la terre d'Israël. Chaque colline de Samarie et chaque vallée de Judée [Cisjordanie] font partie de notre patrimoine historique."
C'est la même revendication historique, mais inverse, que celle du Hamas sur la totalité de la Palestine Mandataire, que l'Occident trouve inconcevable pour un gouvernement.
D'ailleurs Olmert ne s'arrête pas à la théorie : "Israël maintiendra son contrôle sur les zones de sécurité, les blocs de colonies Juives, et sur ces endroits qui ont une importance nationale absolue pour les Juifs, en premier lieu, Jérusalem unifié sous une souveraineté israélienne."
Pendant ce temps, le Ministre des Affaires Etrangères d'Olmert, Tzipi Livni, qui conserve un poste dans le nouveau gouvernement, a récemment dit, lors d'une conférence juridique, que : "On n'a pas besoin d'être un génie pour voir que la barrière aura des implications sur la future frontière."
En d'autres termes, en violation totale du droit international, des Accords d'Oslo et de la Feuille de Route, Olmert a clairement déclaré qu'il incorporera les plus grands avant-postes de colonies de Cisjordanie et de Jérusalem, à Israël Proprement Dit, et qu'il redessinera la carte de la Palestine pour inclure une présence israélienne sur le côté oriental de la Palestine dans la Vallée du Jourdain.
Tout Etat qui résultera de cet exercice sera coupé en plusieurs parties, sans contrôle de ses frontières, ou de ses relations commerciales internationales et ou de sa sécurité - il n'aura aucune souveraineté. En aucune façon, cela constitue la reconnaissance d'un Etat palestinien.
La majorité de l'establishment politique israélien, y compris les gouvernements de Sharon et d'Olmert, ont passé beaucoup d'années à empêcher l'apparition d'une solution à deux Etats par l'expansion des colonies, le Mur de Séparation, un système raciste de routes pour colons, des passages et des tunnels qui signifient deux peuples vivant séparément avec des niveaux de vie inégaux à l'intérieur des Territoires Occupés.
En effet, c'était la conclusion du rapport des diplomates de l'Union Européenne à Jérusalem dont la publication a été retirée avant Noël, ainsi qu'un rapport plus récent du rapporteur spécial pour les Droits de l'Homme des Nations Unies, John Duggard, le mois dernier.
Des pacifistes israéliens tels que Jeff Halper du Comité Israélien Contre les Démolitions de Maisons sont très clairs : "La solution à deux Etats est morte maintenant."
Donc, Israël viole chacune des trois conditions imposées par le Quartet à l'Autorité Palestinienne – par contre, vous pouvez chercher longtemps avant de trouver des politiciens occidentaux qui condamnent publiquement cette politique.
Bien que les Palestiniens ne soient pas les responsables mais les victimes des innombrables violations au droit international, ce sont eux qui souffrent maintenant du régime de sanctions imposé par Israël, les Etats Unis et l'Union Européenne - un régime qui fait chuter l'économie palestinienne.
Ce sont eux qui sont maintenant visés par une tentative de l'Occident de déstabilisation de leur gouvernement démocratiquement élu.
Le 14 février, le New York Times signalait que de hauts responsables du Département d'Etat américain discutaient avec des responsables israéliens sur la façon de "déstabiliser le gouvernement palestinien de sorte que les responsables du Hamas nouvellement élus échouent et qu'il y ait de nouvelles élections."
Ils ont parlé de la retenue par Israël des montants des taxes intérieures qui sont dues à l'Autorité Palestinienne, et qui fournissent aux Palestiniens une source importante de revenu, et des conditions imposées au Hamas pour s'assurer que l'aide Occidentale cesse d'être versée.
Et cela est arrivé. Les 152.000 personnes employées par l'Autorité Palestinienne, travaillant dans les cliniques de santé, les hôpitaux, les écoles secondaires et primaires affrontent maintenant une véritable perspective de chômage ou de non-paiement des salaires.
La Banque Mondiale et les Nations Unies ont prévu une augmentation de la pauvreté pour environ 75% de la population, et on s'attend à une baisse de 27%de l'économie.
En outre, Israël essaye d'empêcher le gouvernement palestinien de fonctionner en empêchant la libre circulation des ministres en Palestine et en leur interdisant de voyager ailleurs dans le monde.
Ces initiatives ont été condamnées par tous les agences d'aide et tous les militants de droits de l'homme travaillant dans la région.
Oxfam a indiqué que : "C'était le pire moment pour couper le financement."
Amnesty international a indiqué que c'est une imprudence du devoir de la communauté internationale, et a exprimé des inquiétudes concernant la décision de couper le soutien financier à l’Autorité palestinienne en disant :"que cela pourrait avoir des conséquences très graves sur la santé, l’éducation et autres droits sociaux et économiques des Palestiniens vivant sous occupation israélienne."
En effet les conséquences de la ligne de conduite actuelle sont bien connues dans le monde entier suite à une fuite d'une réunion du gouvernement israélien lors de laquelle le conseiller du gouvernement, Dov Weisglass, a plaisanté en disant que les politiques actuelles mettraient les Palestiniens "à la diète".
Pourtant cela ne semble rien vouloir dire pour la Grande-Bretagne ou pour l'Union Européenne.
La campagne contre le Commerce d'Armes a récemment signalé que les ventes d'armes Britanniques à Israël ont doublé au cours de l'année dernière – pour atteindre 36 millions d'Euro.
Depuis que Sharon est arrivé au pouvoir, la Grande Bretagne a vendu des armes à Israël pour une valeur de 100 millions d'Euros, y compris des mitrailleuses, du gaz lacrymogène, des composants pour les missiles terre-terre, des tanks et des hélicoptères.
Alors que les Cours de coroner au Royaume-Uni décidaient que le journaliste James Miller et le pacifiste Tom Hurndall avaient été assassinés par l'armée israélienne, pas un mot n'a été proféré par le Foreign Office.
Par opposition au refus de l'Union Européenne d'envisager une suspension de l'accord d'Association entre l'Union Européenne et Israël afin de faire pression sur Israël pour ses abus continus des droits de l'homme, les sanctions contre la Palestine ont peu besoin de débat ou de volonté politique.
Le rêve du Hamas d'avoir, un jour, un état palestinien couvrant la totalité d'Israël/Palestine, n'est pas différent du rêve du Premier Ministre israélien qu'Israël recouvrira un jour (sinon maintenant) le même secteur.
La différence est qu'une partie essaye de mettre son rêve en application par un mélange de violence, en faisant une entorse aux accords et en violant gravement le droit international.
L'autre respecte un cessez-le-feu depuis un an et offre de le prolonger. Pourtant ils ne font pas l'objet d'une même égalité.
L'Occident donne à l'une des parties, l'occupant et la cause de la pauvreté en Palestine, des armes, des accords commerciaux et ferme les yeux sur ses exactions, et impose à l'autre partie des sanctions et essaye de déstabiliser sa démocratie pour avoir osé résister à 40 ans d'occupation contre laquelle la communauté internationale n'a fait rien pour y mettre fin en dépit de ses engagements internationaux.
L'élection du Hamas était, parmi d'autres facteurs, le résultat de l'hypocrisie occidentale et de l'inaction contre l'injustice au Moyen-Orient depuis de nombreuses décennies.
Ses réactions à cette élection ne font pas que le démontrer, mais menacent de dévastation une société déjà désespérée, abandonnée et traumatisée.
Selon les termes de Seumas Milne dans The Guardian récemment, nous jouons "un rôle fort dangereux… dans le conflit le plus incendiaire de la planète"; un conflit qui risque d'entrainer une spirale de la violence et un appauvrissement qui hantera la planète pendant les nombreuses décennies à venir.
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Source : http://electronicintifada.net
Traduction : MG pour ISM
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