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Gaza - 8 mars 2008
Par Amnesty, OXFAM, ect
Résumé du rapport préparé par Amnesty, CARE International UK, CAFOD, Christian Aid, Médecins du Monde UK, Oxfam, Save the Children UK et Trocaire, au sujet de la crise humanitaire dans la bande de Gaza qui est décrite comme la pire situation dans l'histoire de la Bande de Gaza depuis 1967
Résumé
La situation des 1,5 millions de Palestiniens dans la Bande de Gaza est pire aujourd'hui qu'elle ne l'a jamais été depuis le début de l'occupation militaire israélienne en 1967. La situation actuelle à Gaza a été créée par l’homme, était totalement évitable et, une volonté politique permettrait d’y mettre fin
Gaza a souffert d'une tendance de longue durée à la stagnation économique et à la chute des indicateurs de développement. La gravité de la situation a augmenté de façon exponentielle depuis qu’Israël a imposé des restrictions extrêmes à la circulation des biens et des personnes en réponse à la prise de pouvoir par le Hamas à Gaza et aux attaques à la roquette aveugles sur Israël. Ce rapport illustre la gravité de la situation actuelle dans les secteurs clés.
L'accès humanitaire
Entrer et sortir de Gaza est pratiquement impossible et les livraisons de vivres et d'eau, le traitement des eaux usées, et les soins de santé de base ne peuvent plus être tenus pour acquis. À la suite du blocus et de l'effondrement de l'économie, la population a peu d'argent pour acheter de la nourriture et il y a peu de nourriture à acheter.
Les prix des denrées alimentaires augmentent et la farine de blé, le lait pour bébé et le riz, parmi les produits de base, sont de plus en plus rares. Rien que pendant la période entre mai et juin 2007, les prix des produits de base ont augmenté respectivement (1) de 34%, 30% et 20,5%,.
Pauvreté et Dépendance de l'aide alimentaire
Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté absolue dans la bande de Gaza a fortement augmenté. Aujourd'hui, 80% des familles de Gaza dépendent de l'aide humanitaire contre 63% en 2006 (4).
Ce déclin expose des niveaux sans précédent de pauvreté et l'incapacité de la grande majorité de la population à s'offrir des aliments.
En 2007, cela signifiait qu’en moyenne, les ménages consacraient environ 62% du total de leurs revenus à l'alimentation, contre 37% en 2004 (5).
En conséquence, l'aide alimentaire a augmenté de façon spectaculaire pour répondre aux besoins de cette population de plus en plus appauvrie. En 2008, il y a plus de 1,1 millions de personnes – soit environ trois quarts de la population de Gaza - qui dépendent de l'aide alimentaire. En moins de dix ans, le nombre de familles dépendant de l'aide alimentaire de l'UNRWA a décuplé (6)
Chômage
Le chômage à Gaza est proche de 40% et est appelé à augmenter jusqu’à 50% (7). Le secteur privé - qui génère 53% de l’ensemble des emplois dans la bande de Gaza - a été dévasté, les entreprises ont fait faillite et 75000 ouvriers sur 110000 sont maintenant sans emploi (8).
À l'heure actuelle, 95% des entreprises dans la bande de Gaza ont suspendu leur travail parce qu'elles ne peuvent pas faire entrer de matières premières et qu’elles ne peuvent exporter ce qu'elles produisent (9).
En juin 2005, il y avait plus de 3900 usines dans la bande de Gaza qui employaient 35000 personnes (10). Six mois plus tard, il ne restait que 195 usines employant seulement 1750 personnes.
Le secteur de la construction est paralysé avec des dizaines de milliers de travailleurs sans emploi (11).
Le secteur agricole a également été durement touché, et près de 40000 ouvriers qui dépendent de l’argent des récoltes sont maintenant sans revenus (12).
Le manque d'emplois dans la bande de Gaza a été aggravé par l’arrêt d’Israël de sa dépendance à la main-d'œuvre bon marché en provenance de Gaza.
En septembre 2000, 24000 Palestiniens de Gaza entraient tous les jours pour travailler en Israël (13). Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à zéro.
Services de base
Le blocus est en train de détruire les infrastructures des services publics dans la bande de Gaza. Le gouvernement israélien empêche toute réparation et l'entretien de l’infrastructure du réseau électrique et du réseau d'eau à Gaza en interdisant l'importation des pièces de rechange. L'impact de cela est amplifié par les restrictions punitives parallèles imposées par Israël sur les carburants et l'électricité à Gaza.
Les hôpitaux ne peuvent pas produire d'électricité pour maintenir en état de marche les équipements de secours ou pour générer de l'oxygène, tandis que 40-50 millions de tonnes d'eaux usées continuent d’être déversées chaque jour dans la mer (14).
En septembre 2007, une enquête de l'UNRWA dans la bande de Gaza a révélé qu'il y avait près de 80% de taux d'échec dans les classes pour les enfants de quatre à neuf ans, avec un maximum de 90% de taux d'échec en mathématiques (15).
En janvier 2008, l'UNICEF a indiqué que les écoles de Gaza ont annulé les cours qui demandaient beaucoup de consommation en énergie, tels que les cours d'informatique, les laboratoires de sciences et les activités parascolaires (16).
Médicaments de base et accès aux traitements
À la suite des restrictions de carburant et d'électricité, les hôpitaux sont actuellement confrontés à des coupures d'électricité de 8 à 12 heures par jour. On signale actuellement une pénurie de 60 à 70% en diesel pour les groupes électrogènes des hôpitaux.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la proportion de malades qui ont reçu une autorisation de sortie du territoire de Gaza pour être soignés a diminué, passant de 89,3% en janvier 2007 à 64,3% en décembre 2007, un nombre faible et sans précédent. Il est important de noter que même les malades qui obtiennent une autorisation de sortie de Gaza se voient souvent refuser l'accès au passage. Vingt-sept cas ont été signalés rien qu’au cours du mois d'octobre.
L'OMS a observé l'accès des malades aux services de santé spécialisés non disponibles dans la bande de Gaza. L'un des principaux indicateurs surveillés depuis octobre 2007 est la mort des malades en raison du manque d'accès aux services spécialisés.
Au cours de la période octobre-décembre 2007, l'OMS a confirmé la mort de 20 malades, dont 5 enfants.
Une nouvelle politique pour Gaza
Le blocus a effectivement anéanti l'économie et appauvri la population de Gaza. La politique d'Israël affecte la population civile de Gaza et constitue une punition collective à l'encontre des hommes ordinaires, des femmes et des enfants. Les mesures prises sont illégales au regard du droit international humanitaire.
Israël a le droit et le devoir de se défendre contre les attaques aux roquettes contre la population civile, mais la politique actuelle ne parvient pas à fournir à Israël la sécurité et a entraîné une polarisation croissante. Comme l’a souligné le responsable de l'UNRWA, «Des communautés affamées, malades et en colère ne font pas de bons partenaires pour la paix."
Les efforts internationaux devraient se concentrer sur une fin rapide du blocus de Gaza. La politique actuelle israélienne d'isolement et de refus du dialogue avec tous les éléments de la direction palestinienne ne fait que fermer les portes aux négociations, tout en renforçant la crise politique et humanitaire.
Il ya un besoin urgent pour les Palestiniens de dialogue et de réconciliation afin de créer et de soutenir un processus de paix crédible et efficace avec Israël.
La communauté internationale doit fournir un soutien politique en vue de faciliter une telle entreprise. À ce jour, l'incapacité de régler la situation dans la bande de Gaza a nui aux Palestiniens et aux Israéliens et a été préjudiciable à l'ensemble du processus de paix lui-même.
Ci-dessous, le rapport original en anglais
Source : http://www.scribd.com/
Traduction : MG pour ISM
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Rapports
8 mars 2008