Envoyer cet article
Allemagne - 26 mars 2012
Par Palestinian Return Centre
La semaine dernière, une clé géante pesant près d'une tonne et mesurant 10 mètres de long a été envoyée à Berlin pour représenter la Palestine à la Biennale d'Art Contemporain de la ville [27 avril-1er juillet, ndt]. La clé est installée habituellement au-dessus de la porte du camp de réfugiés d'Aida, à Bethléem, en Palestine. La clé géante est le symbole du désir de retour des réfugiés palestiniens chez eux, d'où leurs familles ont été expulsées pendant la Nakba et en 1967.
La Clé du Retour, à sa place habituelle à l'entrée du camp de réfugiés d'Aida, à Bethléem, et actuellement en route vers Berlin
Un article publié par un groupe médiatique allemand le mercredi 21 mars a déclaré que l'Institut Goethe, qui a réglé les frais de transport de la clé à Berlin, subventionnait la destruction d'Israël. L'Institut Goethe est un organisme culturel mondial du gouvernement allemand. L'article suggère que la clé effraie et paralyse Israël, comme le disent clairement les articles et coupures de presse qui s'opposent à "la clé du retour" et à son voyage à Berlin. L'article déclare, "Sur des fonds de l'Institut Goethe à Ramallah, les Palestiniens ont envoyé une énorme clé en fer à la Biennale d'Art Contemporain de Berlin pour demander le 'droit au retour' des réfugiés palestiniens et de leurs descendants au cœur d'Israël - et donc la destruction de l'Etat juif."
L'article proteste également contre le soutien de l'UNRWA, l'agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens, et accuse les Nations-Unies de "deux poids-deux mesures" vis-à-vis d'Israël et de la Palestine, et en particulier en ce qui concerne le droit au retour. L'article dit que "Les Palestiniens et les Israéliens savent que ce 'droit au retour' signifie d'ajouter 5,5 millions d'Arabes de plus à Israël, et c'est donc la fin de l'Etat juif d'Israël. Aujourd'hui, 6 millions de Juifs et 1,2 million d'Arabes vivent en Israël. Israël perdrait sa majorité juive sur le champ et deviendrait un autre Etat arabe." Le droit au retour a été expressément garanti aux Palestiniens par la Résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies de 1974.
Le coordonnateur de la Campagne Clé du Retour, Munther Ameer, a dit qu'il s'attendait à ces arguments contre le voyage de la clé du retour. "La clé a toujours fait peur à Israël," dit Ameer, "en particulier en ce moment où elle est en route pour participer à une exposition internationale où des milliers de gens la verront."
"Dans son article, le parti israélien essaie d'attaquer sur deux tableaux : accuser l'Institut Goethe et l'UNRWA d'avoir un double discours, ce qui n'est pas le cas dans la réalité," dit Ameer. "La vérité, c'est que nous faisons venir la clé du Camp d'Aida à Berlin pour demander à la communauté internationale de traiter la cause palestinienne de façon impartiale et de donner aux Palestiniens leurs droits sur cette terre. Notre message ne dépasse pas notre droit à la terre d'où nous avons été expulsés, comme garanti par la résolution 194 des Nations-Unies, et des compensations pour les années de misère et d'éloignement que nous avons vécues pendant les 64 dernières années."
Ameer affirme qu'Israël et la communauté internationale sont prêts à négocier sur tout sauf sur la Palestine, sauf sur le "droit au retour". Il dit, "Nous défions Israël en exposant la clé devant les médias internationaux et en sensibilisant au droit palestinien. La clé porte les rêves des réfugiés et leur détermination à revenir sur leur terre."
Le directeur de l'Académie des Arts, Khaled al-Horani, affirme que l'art a une signification symbolique. "C'est un événement controversé, nous en sommes fiers ; la clé à Berlin dira au monde que les Palestiniens ont le droit de revenir chez eux, sur leur terre."
Il espère que la Clé du Retour arrivera à Berlin fin mars pour participer à l'exposition et qu'elle sera le symbole du déplacement, de la souffrance et du droit au retour des Palestiniens.
Photos du démontage de la clé à Aida, avant son départ pour Berlin, ici1.
Source : Palestinian Return Centre
Traduction : MR pour ISM
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaAllemagne
Droit au retour
Palestinian Return Centre
26 mars 2012