Envoyer cet article
Gaza - 1 février 2009
Par Mounadil al Djazaïri
Pendant ces journées de guerre, les dirigeants du Hamas n’ont pas disparu dans une clandestinité absolue. On pouvait en voir beaucoup à la télévision, assistant à des funérailles. Ce qui a pu faciliter le travail de ceux qui ont désigné l’emplacement de la maison où Siam, tenant de la ligne dure du Hamas, se réunissait avec d’autres chefs de son parti. Dans certains cas, les collaborateurs ont disposé d’appareils dotés d’un signal laser pour désigner le bâtiment que détruisaient ensuite les avions israéliens.
France, 1944. Exécution d'un collaborateur par la résistance.
A Gaza, des ONG dénoncent la répression du Hamas, nous apprend le journal Le Monde daté du 30 janvier. Et il semble bien que le Hamas ait fait preuve d’une brutalité extrême à l’encontre de membres du Fatah, principale composante de l’Autorité Palestinienne dirigée (?) par Abou Mazen.
C’est de cela que rend compte l’article du Monde qui cite des témoignages et des déclarations d’organisations palestiniennes pour les droits de l’Homme.
Si ces condamnations sont nécessaires, il importe de situer l’action des militants du Hamas dans le contexte de l’agression sioniste avec ses bombardements quasi incessants d’artillerie, terrestre ou de marine, ses raids aériens et l’action de ses unités d’infanterie.
Ce sont ces éléments de contexte qui manquent dans l’article du Monde. Et justement, un article du journal espagnol El pais nous fournit ces éléments de conteste. S’il stigmatise en termes moraux le comportement des membres du Hamas à l’encontre des partisans du Fatah, il nous donne un singulier aperçu des agissements d’au moins une partie d’entre eux, agissements qu’on ne peut appeler autrement que collaboration active avec l’ennemi en temps de guerre.
D’où parfois une « justice » expéditive mais aussi des militants du Fatah tués après avoir ouvert le feu sur des membres du Hamas. De ce point de vue, la façon de faire des militants du Hamas n’est en rien une nouveauté (photo ci-dessus) parmi les mouvements de résistance confrontés à un ennemi impitoyable.
C’est tout ceci qu’évoque d’une manière assez détaillée l’article ci-dessous qui montre à quel point le Fatah est désormais discrédité et fait plus partie du problème que de la solution pour la Palestine, même si des militants du Fatah ont effectivement pris les armes pour lutter contre l'agression sioniste.
L’autre sale guerre de Gaza
Le Hamas a tué une centaine de présumés collaborateurs du Fatah
Par Juan Miguel MUÑOZ - Gaza – El Pais (Espagne) le 23/01/2009, traduit de l’espagnol par Djazaïri.
C’est un mélange de revanche, de division politique abyssale entre Palestiniens, de haines, d’intérêts personnels et d’instincts les plus primaires. Pendant les 23 jours qu’a duré le déchaînement incessant d’Israël contre Gaza, le Hamas et le Fatah ont réglé leurs comptes au milieu du chaos.
Une guerre extrêmement sale. Tandis que les combattants tiraient des roquettes, des dizaines de collaborateurs d’Israël informaient l’armée de ce pays sur des objectifs à atteindre. Il est certain que de nombreuses personnes sont mortes à cause de cette aide à l’ennemi. Mais la réaction de la milice islamiste a été dure et brutale. Plus d’une centaine de membres de cette cinquième colonne ont été exécutés.
Le 1er janvier, date anniversaire de la création du Fatah, plusieurs centaines de ses membres sont sortis dans les rues. Certains distribuaient des caramels – manière traditionnelle de fêter une bonne nouvelle – pour signifier la bienvenue des bombardements de l’aviation israélienne. Masleh Reqab, professeur d’économie à Khan Younès, assure que « des membres du Fatah exilés en Egypte téléphonaient à leurs familles pour leur annoncer qu’ils rentreraient à Gaza d’ici trois ou quatre jours. » On en était seulement au cinquième jour des affrontements et beaucoup parmi eux pensaient que le Hamas ne résisterait pas à des bombardements aussi violents. Mais le Hamas a tenu bon.
Dans quelques quartiers de Gaza, les partisans de Fatah ont tenté de contrôler les rues par la force des armes. Les policiers du gouvernement Hamas] n’ont jamais cessé de patrouiller, mais sans les uniformes blancs qui en faisaient des cibles faciles pour les hélicoptères et les avions israéliens. Leur objectif était d’empêcher le renforcement des membres armés du parti du président Palestinien Mahmoud Abbas. Et aussi les pillages parce que les portes de centaines de magasins avaient été soufflées par les bombes et qu’ainsi les marchandises étaient à la portée de n’importe quel voleur. Cependant, la tenue civile des policiers a accru le désordre.
Le Hamas n’a pas pour habitude d’être clément quand il est question de soutien à l’ennemi sioniste. Les tirs dans les jambes des collaborateurs, considérés comme des traîtres absolus par les fondamentalistes ont été fréquents pendant ces jours d’anarchie. « Il y avait des hommes qui apparaissaient soudain avec une charrette pour vendre des fruits secs et espionner la maison d’un dirigeant du Hamas. » D’autres s’en retournaient sans dommages aucuns dans des secteurs où les militaires Israéliens étaient déjà déployés. « Il est pratiquement impossible qu’ils n’aient pas apporté une aide à l’ennemi, » affirme une source proche du mouvement islamiste. Une bonne partie d’entre eux s’est retrouvée derrière les barreaux, mais à beaucoup d’autres, plus téméraires, il est arrivé bien pire.
« Des collaborateurs ont été pris en flagrant délit en train de tirer sur des combattants du Hamas pendant la guerre. Ceux là ont été tués immédiatement. Les miliciens en ont exécuté plus d’une centaine. Certains, déjà bien connus, ont été assignés à résidence chez eux avec l’avertissement qu’on leur tirerait dessus s’ils quittaient leurs domiciles, » ajoute la même source.
Ehab el Ghosein, porte parole du ministère de l’intérieur, ne confirme ni ne dément. « Nous avons arrêté, » a-t-il affirmé hier, « de nombreuses personnes pour collaboration avec Israël. Ces dizaines de personnes sont en cours d’interrogatoire. Les tuer est illégal, même s’il s’agit de collaborateurs. Mais des événements se sont produits à la faveur de ces jours de confusion. » El Ghosein indique que le ministre de l’intérieur et Saïd Siam, un des chefs de la direction du Hamas, ont pu être victimes de certains de ces collaborateurs. « Une enquête est en cours, » précise-t-il.
Pendant ces journées de guerre, les dirigeants du Hamas n’ont pas disparu dans une clandestinité absolue. On pouvait en voir beaucoup à la télévision, assistant à des funérailles. Ce qui a pu faciliter le travail de ceux qui ont désigné l’emplacement de la maison où Siam, tenant de la ligne dure du Hamas, se réunissait avec d’autres chefs de son parti. Dans certains cas, les collaborateurs ont disposé d’appareils dotés d’un signal laser pour désigner le bâtiment que détruisaient ensuite les avions israéliens.
C’est une vieille histoire qui remonte aux années 1990. Et dans la lutte sanglante pour le pouvoir que se livrèrent le Fatah et le Hamas pendant un an, jusqu’en juin 2007, lorsque les islamistes prirent le pouvoir à Gaza, il y eut également de nombreuses tentatives d’assassinat de militants du Hamas, dont le premier ministre Ismaïl Haniyeh, qui fut l’objet d’au moins deux tentatives de meurtre. Les affrontements avaient atteint une violence inouïe en ces jours de juin. Et avec des vengeances des uns contre les autres au cours desquelles le sang coula abondamment.
Source : Mounadil al Djazaïri
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaGaza
Collabos
Mounadil al Djazaïri
1 février 2009