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USA -

La menace de retirer les investissements est l'outil de l'Eglise dans son combat

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L'Eglise Presbytérienne aux Etats-Unis a annoncé vendredi qu'elle mettrait la pression sur quatre sociétés américaines pour qu'elles cessent de fournir à Israel l'équipement militaire et la technologie utilisés dans l'occupation des Territoires Palestiniens, et que si les sociétés ne se conformaient pas, l'église voterait pour retirer ses actions.

Les sociétés - Caterpillar, Motorola, ITT Industries et United Technologies – ont été choisies parmi une liste de plusieurs dizaines de possibilités par un Comité d'Investissements de l'Eglise qui s'est réuni vendredi à Seattle.

Les Presbytériens accusent ces compagnies de vendre des hélicoptères, des téléphones portables, des équipement de vision nocturne et d'autres articles qu'Israël utilise pour imposer son occupation.

Pour sembler équitable dans le conflit Israélo-Palestinien, le comité Citigroup a été également inclus par l'Eglise sur sa liste de cibles, en prétendant qu'il a un lien avec une banque accusée d'avoir un rêle dans le transfert d'argent des aides islamiques aux familles des kamikazes palestiniens.

L'Eglise a indiqué qu'elle avait inclus Citigroup parce que c'était mentionné dans un article du Wall Street Journal.

Un porte-parole de Citigroup a appelé l'affirmation de l'Eglise "une injure", une réaction reprise par plusieurs des autres sociétés.

L'Eglise Presbytérienne aux Etats-Unis est à la tête d'une campagne maintenant répandue à d'autres importantes églises protestantes pour utiliser le retrait d'investissements des sociétés comme stratégie dans le conflit au Moyen-Orient, une stratégie qui entraine des relations tendues avec les groupes juifs.

L'Eglise Episcopale des Etats-Unis, l'United Church of Christ (UCC), deux régions de l'Eglise Méthodiste Unifiée, ainsi que des groupes internationaux comme le Conseil Mondial des Eglises et le Conseil Consultatif Anglican ont recommandé ces derniers mois d'envisager des retraits d'investissements ou des pressions économiques, bien que la tonalité et l'emphase de chaque résolution changent.

Les Disciples du Christ ont voté une résolution le mois dernier invitant Israël à abattre la barrière qu'il a construit pour murer les Territoires Occupés, et d'autres églises étudient des résolutions semblables.


Quelques groupes juifs accusent les églises de choisir de jeter un blâme sur Israël et n'abordent pas le rêle des Palestiniens dans la violence. Plusieurs ont même indiqué qu'ils voyaient de l'anti-Sémitisme derrière les actions des églises.

Rev. Clifton Kirkpatrick, pasteur de l'Eglise Presbytérienne aux Etats-Unis, a déclaré dans un interview : "Ce n'est pas une campagne pour retirer les investissements de l'Etat d'Israël. Nous sommes entièrement dévoués à l'Etat d'Israël. Mais c'est une campagne à retirer les investissements des actions particulières qui font des dégâts et créent l'injustice et la violence, que ce soit la construction de la barrière de séparation, la construction liée à l'occupation, ou aux armes et aux matériels qui mènent aux attaques-suicides."


Beaucoup d'églises américaines avaient utilisé le retrait d'investissements dans les années 80 pour faire pression sur le gouvernement sud-africain afin de mettre fin à l'Apartheid.

Mais l'application de la stratégie à Israël a alarmé beaucoup de groupes juifs américains et a causé une brèche dans ce qui était une alliance à long terme entre les juifs et les églises protestantes, comme les Presbytériens, qui sont proches politiquement du libéralisme.

Au cours des dernières décennies, les groupes juifs et protestants ont travaillé ensemble sur un certain nombre de questions sociales, du racisme à la pauvreté mondiale en passant par le droits des femmes.

"c'est une campagne politique brillamment organisée pour frapper Israël, mais elle n'aidera pas un seul Palestinien" a dit le Rabbin Abraham Cooper, responsable-adjoint du centre de Simon Wiesenthal, un groupe juif de surveillance basé à Los Angeles. "Quand vous regardez la liste des compagnies, c'est fondamentalement une recette pour qu'Israël se désarme."

Le Rabbin Cooper a dit que les églises Protestantes ignoraient "la réalité actuelle sur le terrain" - qu'Israël se prépare à se retirer ce mois-ci de Gaza et pour y enlever les colonies" au lieu de retirer leurs investissements, ces églises devraient investir," a-t'il dit. "Il y a tellement de besoins humanitaires en Terre Sainte. Nous ne leur disons pas : "Restez en dehors de ça. Ce ne sont pas vos affaires.' Il y a une tonne de travail à faire."

Il a appelé les actions des Eglises "de façon fonctionnelle antisémites." Mais il a dit qu'après avoir assisté aux Conventions de l'United Church of Christ (UCC), et des Disciples du Christ cette année, il a conclu que les résolutions "étaient faussées" par des responsables confessionnels et ne reflétaient pas la base de ces églises.

Pourtant, David Elcott, directeur des Affaires Interreligieuses aux Etats-Unis pour le Comité juif américain, a indiqué qu'il a fait une distinction entre les différentes résolutions des Eglises. Il a dit qu'il avait trouvé la résolution de l'Eglise Presbytérienne "moralement répréhensible" parce qu'elle a choisi de jeter un blâme sur Israël, mais que l'United Church of Christ (UCC) avait été plus équitable, en condamnant la violence au Moyen-Orient, peu importe la source.

L'Eglise Presbytérienne possède des centaines de milliers d'actions dans les cinq sociétés via son fonds de pension de retraite pour les ouvriers retraités de l'Eglise et via les investissements de base de l'Eglise. Elle n'a pas indiqué combien d'argent elle avait investi dans ces sociétés, mais à juger par le nombres de parts qu'elle a dit posséder, l'investissement de l'Eglise dans l'ensemble des sociétés s'élève à environ 60 millions de dollars.

Le Comité d'Investissements de l'Eglise Presbytérienne a effectué une pression économique identique contre d'autres sociétés accusées d'encourager des abus des Droits de l'Homme dans des pays comme la Chine, le Soudan, le Myanmar, le Nigéria et le Guatemala. Mais les membres du personnel de l'Eglise ont dit que c'était la première fois qu'elle s'était concentrée sur des compagnies faisant des affaires en Israël.


Les Presbytériens a donné diverses raisons pour le choix de ces cinq sociétés. Ils accusent Caterpillar de vendre de l'équipement lourd à Israël utilisé pour démolir les maisons palestiniennes, et de construire des routes et l'infrastructure dans les Territoires Occupés et les colonies israéliennes.

La société a publié une déclaration disant : "Au cours des quatre dernières années, des activistes ont inclus à tort Caterpillar dans une campagne de publicité visant à faire progresser des agendas politiques bien plus importants. Sur cette même période nous avons à plusieurs reprises évalué notre position, comme l'ont fait nos actionnaires, et déterminé que pendant que les protestations réussissent à faire de temps en temps la Une des journaux, ils ne changent ni les faits, ni notre position."


Le Comité des Presbytériens a dit dans son annonce qu'elle avait inclus United Technologies Corporation, un entrepreneur militaire, parce que l''une de ses filiales fournit des hélicoptères utilisés par les militaires israéliens "au cours des attaques dans les territoires occupés contre des Palestiniens suspectés d'être des terroristes."

Un porte-parole de la société, Paul Jackson, a répondu par e-mail : "L'UTC a été largement reconnue comme société morale et responsable. Le travail sur des programmes militaires est strictement réglementé par le gouvernement américain, et l'UTC applique totalement les politiques et règlementations qui y sont liées."


L'église a indiqué qu'elle a identifié Motorola parce que la compagnie a un contrat pour développer les communications cryptées sans fil pour les militaires israéliens dans les Territoires et est un "investisseur majoritaire dans l'une des quatre compagnies de téléphone portable d'Israël."

Norman Sandler, un directeur pour Motorola sur les questions globales, a indiqué que l'action de l'Eglise "l'avait complètement surpris." Il a déclaré que la société fournissait des produits radio à Israël, mais aussi à de nombreux pays arabes.

ITT est également sur la liste de l'Eglise parce que, a dit le comité, "Il fournit aux militaires israéliens "de l'équipement en communications, électronique et de vision nocture utilisés par les forces dans les Territoires Occupés." Un porte-parole d'ITT n'a pas répondu au message laissé vendredi après-midi.


Leah Johnson, un porte-parole pour Citigroup, a dit : "Toute affirmation que Citigroup soutient le terrorisme de quelque façon est un scandale. Nous prenons toutes les mesures possibles pour nous assurer que notre établissement n'est pas utilisé par des criminels ou comme canal de financement d'actions terroristes."

En dépit de l'amertume que les actions de retrait d'investissements ont évoqué parmi les organisations juives, les responsables chrétiens et juifs ont déclaré que ces développements avaient incité des sessions intensives et productives de dialogue au niveau national et entre les "centaines" d'églises et de synagogues à travers tout le pays.

Une délégation de hauts responsables Juifs et Chrétiens doit partir pour Jérusalem en septembre.

Source : www.nytimes.com/

Traduction : MG pour ISM

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