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ISM France - Archives 2001-2021

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Ramallah -

La non-violence effraie l’armée

Par

Ahmed Awad est dangereux pour la sécurité publique.
C'est ce que pense le Shin Bet, c’est ce que pense le Col. Yossi Adiri est c’est ce que pense le procureur militaire, Itai Pollak.
Les trois sont responsables de l’émission d'un ordre d'arrestation administrative à son encontre fin octobre, ce qui signifie une arrestation sans procès, sans aucun moyen de répondre aux accusations contre lui.

D’un autre côté, le juge militaire, Adrian Agassi, ne pense pas qu'Awad est dangereux pour la sécurité publique. Il a ordonné l’annulation de l'ordre d’arrestation administrative. Mais, devant la Cour d’Appel militaire, le juge militaire, Moshe Tirosh, a approuvé qu'Awad était dangereux pour le public. Le 3 Novembre, il a ordonné une annulation de l'annulation de l'ordre d’arrestation administrative.


Le Shin Bet croit que’Awad représente un tel danger que trois mois de détention administratrive ne suffit pas. Adiri pense qu’il devrait être emprisonné pour 4 mois et l'ordre qu'il a signé indique les dates du 28 octobre au 27 février.

Mais Tirosh a eu l'impression que la détention administrative de deux mois était appropriée, considérant la quantité d'information et la sévérité qu'il a trouvée dans la demande d’arrestation. En ce qui concerne la décision d’annuler l'annulation de l'ordre administratif au lieu de raccourcir la durée qu’Awad avait passé en état d'arrestation, il a ajouté : "J’espère que le répondant notera que l'arrestation actuelle est un avertissement pour le futur et qu’il quittera la mauvaise route avec sa fin malheureuse. Il devrait faire attention d’où il vient et où il va, et qu’il y a quelqu'un à qui il devra rendre des comptes."

Mais Awad n'a aucune idée de ce à qu'il doit prendre garde et quelle est la mauvaise route à laquelle le juge Tirosh se référait. Tirosh, après tout, basait sa décision sur les documents secrets à partir desquels le Shin Bet a fondé sa demande de détention administrative : exactement les mêmes documents dans lesquels Agassi n'a trouvé aucune base probante pour une arrestation

L’avocat d’Awad, Tamar Peleg, de Moked, le Centre pour la Defense des Individus, ne sait pas non plus comment conseiller son client sur "quitter la mauvaise route avec sa fin malheureuse." Elle n’est pas non plus autorisée à consulter les documents classés contre son client.

Awad, 42 ans, est professeu, père de 6 enfants et l’un des dirigeants du Comité de Lutte Populaire contre la Barrière de Séparation qui traverse le village de Budrus. Les actions des habitants de ce village qui ont débuté il y a un an a lancé le début de la lutte non-violente des Palestiniens contre l'itinéraire de la barrière et contre les bulldozers, les gardes, les jeeps militaires et les soldats qui l’accompagnent.

Les gaz lacrymogène, les bastonnades et les tirs ne les ont pas découragés. Un certain nombre d’Israéliens ont rejoint leur lutte, et des liens d'amitié et de la confiance ont été tissés entre eux et les habitants du village.


La lutte a porté ses fruits. Une oliveraie spectaculaire qui s’étend sur quelques centaines de dunums a été sauvée. La Défense a décidé de déplacer à l’ouest le tracé de la barrière, pour pour ne pas abimer les arbres.

Environ 100 dunums de terres agricoles que la barrière allait engloutir ont pu être conservé. Le village a décidé, en concession, de montrer de la retenue.
Ils ont compris que leur victoire était impressionnante.

Mais alors,il s'est avéré que les bulldozers ont dévié de l'itinéraire qui avait été convenu dans le compromis entre l'armée et le tribunal. Aussi, les villageois ont repris leurs manifestations.


Pour empêcher leurs manifestations, l’armée et la police des frontières ont agi ces trois derniers mois avec une agressivité et une violence considérables contre tous les habitants du village.
Les manifestations ont été dispersées avec plus de violence que d'habitue. Pendant 15 jours, l'armée a imposé un couvre-feu sur le village. Dans les minutes où les enfants avaient atteint leurs écoles, les troupes se déployaient dans le village, prenaient position, et ne permettaient à personne de quitter leurs maisons.
Les enfants ont été trop effrayés pour partir de l'école tout seuls.

C'est à ce moment qu’Awad a été arrêté. Par opposition aux autres membres du comité qui appartiennent au Fatah, Awad, comme il l’admet, a passé une année en prison en 1997 pour appartenance au Hamas. L'an dernier, il a été activement impliqué dans le développement de l'approche non-violente de la lutte.

" Au lieu de la barrière, mes amis et moi tentons d’établir des ponts de confiance entre nous et les Juifs, " a-t’il dit au Juge Agassi.
"Nous voulons faire comprendre au monde comprendre qu'il peut y avoir une coexistence entre nous et les Juifs."

Selon le Shin Bet, le procureur militaire et le Juge Tirosh, le danger auquel se réfèrrent les documents classifiés ne font pas référence à ses actions contre la barrière mais à "d’autres activités."

Peleg a seulement été autorisée à émettre des doutes sur la sévérité du secret de "d’autres activités."

L’action visible, l’action populaire, dit-elle, contribue à la sécurité et à l'ordre de public; elle persuade les jeunes Palestiniens qu'il y a une autre manière de lutter pour leurs droits, sans aller se faire exploser au marché Carmel.


Mais maintenant, le désespoir a été renforcé. Awad restera en détention administrative jusqu'à la fin de l'année.

Il est difficile de ne pas penser que "la bonne voie" que lui et ses collègues ont choisi au sein du comité populaire est ce qui tracasse tellement certains éléments dans l'armée :
• La fraternisation avec des Israéliens, la reconnaissance d'une lutte Palestino-Israélienne commune contre l’occupation,
• le succès de la lutte populaire à modifier les décisions militaires,
• le refus de prendre le chemin de la violence pour répondre à la violence de l'armée et de l’occupation..

Source : www.haaretz.com/

Traduction : MG pour ISM-France

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10 novembre 2004