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Palestine - 6 mars 2005
Par Abdel Bari Atwan
Article paru dans Al-Quds al-arabi - Londres le 26 février 2005
L'organisation humanitaire Oxfam a publié hier un rapport sur les conséquences de l'Intifada palestinienne sur la situation économico-sociale en "Israël", indiquant des vérités catastrophiques qui peuvent expliquer de nombreux faits, qui se sont déroulés et qui se déroulent aujourd'hui dans notre région arabe, comme l'assassinat du président palestinien Yaser Arafat, l'arrivée d'une direction palestinienne modérée qui a voulu que le sommet ait pour priorité la fin de l'Intifada et l'arrêt des opérations de la résistance.
Pour ne pas être long et rester dans les généralités, nous résumons les faits de ce rapport dans les points principaux suivants :
Les vérités et les preuves se succèdent pour confirmer que le sommet quadripartite de Sharm el-sheikh a été tenu pour mettre fin à l'intifada, pour ouvrir la porte grande ouverte à la normalisation et pour sauver le premier ministre israélien, Ariel Sharon et l'Etat hébreu de façon générale face aux graves crises économiques et politiques.
L'organisation humanitaire Oxfam a publié hier un rapport sur les conséquences de l'Intifada palestinienne sur la situation économico-sociale en "Israël", indiquant des vérités catastrophiques qui peuvent expliquer de nombreux faits, qui se sont déroulés et qui se déroulent aujourd'hui dans notre région arabe, comme l'assassinat du président palestinien Yaser Arafat, l'arrivée d'une direction palestinienne modérée qui a voulu que le sommet ait pour priorité la fin de l'Intifada et l'arrêt des opérations de la résistance.
Pour ne pas être long et rester dans les généralités, nous résumons les faits de ce rapport dans les points principaux suivants :
- La deuxième intifada a entraîné des dégâts économiques et sociaux profonds dans l'économie israélienne, le taux de développement est passé de 8% en 2000 à -1% dans les quatre années suivantes, et le produit brut a chuté à cause de la détérioration du tourisme et la fuite des investissements étrangers.
- Les deux intifada, la première et la seconde, ont entraîné une situation d'instabilité politique, 5 gouvernements se sont succédés, Ishak Rabin a été assassiné, la composition de la Knesset s'est modifiée et les partis politiques ont été divisés.
- Le gouvernement israélien n'a pas dévoilé le montant du budget de la défense, étant donné qu'il s'agit d'un secret d'Etat, mais il a été remarqué que depuis 1987, 6 milliards et demi de dollars ont été injectés au budget sous le prétexte de l'évolution de la situation en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ce qui signifie le déclenchement de la première intifada.
- Les deux Intifada, et notamment la seconde, ont entraîné des dégâts sociaux profonds, la pauvreté s'est accrue, la classe moyenne a disparu ou presque, les services essentiels ont pris du recul comme l'enseignement et la santé à cause de la diminution de leur budget. Le montant des aides financières aux familles pauvres a diminué du tiers.
- Les vingt premières années de l'occupation ont été bénéfiques pour les gouvernements israéliens, mais les coûts de l'occupation étaient très limités, le nombre de soldats moins important, l'économie israélienne profitait massivement car les territoires occupés représentaient des marchés importants aux produits israéliens, et une main d'oeuvre bon marché.
- L'Etat juif a perdu au cours des quatre années de l'intifada plus de 1000 morts et 5000 blessés. Alors que du côté palestinien, plus de 4000 morts et 40.000 blessés. Les pertes humaines israéliennes du fait de l'Intifada sont plus importantes que celles au cours de toutes les guerres avec les pays arabes réunis.
Face à ces réalités et la poursuite de l'hémorragie économique, sociale et humaine israélienne du fait de l'Intifada, l'administration américaine de George Bush a décidé que l'arrêt de l'Intifada serait la priorité au cours de son mandat.
C'est pourquoi ce n'est pas un hasard si Yaser Arafat est mort empoisonné quelques jours après la fin des élections présidentielles américaines, qu'il y ait l'insistance du président Bush à organiser des élections palestiniennes présidentielles qui mettrait un dirigeant palestinien modéré, qui exécute les conditions de la nouvelle étape israélo-palestinienne, soit l'arrêt de l'Intifada, de redorer le blason de Sharon dans la région pour le montrer en tant qu'homme de paix, après l'avoir innocenté de toutes ses fautes, et avoir blanchi sa marchandise pour faciliter sa mise en vente dans les pays arabes et le monde par le biais de la porte égyptienne à Sharm el-sheikh.
L'intifada s'est effectivement arrêtée, et les ambassadeurs de l'Egypte et de la Jordanie sont retournés à Tel Aviv, le secrétaire du ministre de l'éducation israélien se rend à Qatar pour participer à une conférence politique, Sharon reçoit une invitation pour participer à une conférence internationale à Tunis, le président Husni Mubarak se prépare à se rendre à al-Quds occupée dans une première visite officielle suite à une invitation de son ami le premier ministre.
Quant à M. Muhammad al-Abbar, président du département économique de Dubay, et président de la compagnie de construction, il les a tous devancés en se rendant à Tel Aviv, rencontrant Sharon et Perès, et proposant ses services pour acheter les maisons des colonies de la bande de Gaza pour éviter qu'elles ne soient détruites.
Quel est le prix obtenu par les Palestiniens en contrepartie de ces gains israéliens ?
La libération de 500 prisonniers dont la moitié ont presque fini leur peine, le tiers d'entre eux étant des détenus administratifs, ce qui signifie qu'ils n'ont pas été jugés. Et le simple fait d'avoir libéré ceux-là, les autorités israéliennes ont arrêté 1000 Palestiniens et cela continue...
Le second cadeau offert par Sharon au président palestinien modéré à l'occasion de sa réussite à former un gouvernement de technocrates est la poursuite de la construction du mur de séparation, dans le cadre d'un nouveau plan qui inclut les colonies et de nouvelles terres palestiniennes, et la mise en place d'un plan de construction de 6000 nouvelles unités de logements dans les colonies de Cisjordanie , pour accueillir de nouveaux colons.
La conférence de Londres sera une manifestation politique sans précédent, il s'agit d'aider l'autorité palestinienne sur les plans de la sécurité et de la politique, en présence du premier ministre britannique Tony Blair, de Condolizza Rice, ministre américain des affaires étrangères, de plusieurs faux témoins arabes nommés ministres des affaires étrangères.
La reconstruction sécuritaire palestinienne signifie l'entraînement et le financement des forces de la sécurité palestinienne afin qu'elles soient capables d'éxécuter la deuxième étape suivant l'accalmie, qui est le désarmement des groupes de la résistance, selon les volontés de Sharon et de Bush, qui sont la destruction de l'infrastructure du terrorisme.
La reconstruction politique est représentée par l'admission que le droit au retour n'est ni réaliste ni pratique car il conduirait à la destruction d'Israël.
C'est une question contre la civilisation, et il semble que Mahmoud Abbas, président de la partie palestinienne et le marié de la conférence de Londres se soit préparé à cette question, ayant déclaré à la revue Der Spiegel qu'il accepte l'impossibilité de retour de tous les réfugiés, et est prêt à négocier sur le lieu de leur retour, et qu'il accepte un règlement juste de cette question "controversée".
On peut dire rapidement que le repos du combattant palestinien est face à deux choix, ou bien il est de courte durée, et l'Intifada et la résistance reprennent leur chemin, ou bien il se transforme en une mort totale, en attendant la troisième intifada, car ce qui se passe actuellement n'est qu'une mystification et une anesthésie, en attendant que la situation se clarifie en Irak, en Syrie et au Liban.
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Abdel Bari Atwan
6 mars 2005