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ISM France - Archives 2001-2021

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Grande Bretagne -

La querelle du Boycott contre Israel refait surface

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Les lignes de la bataille du boycott universitaire contre Israel sont redessinées.
Après le raffut international au sujet des projets de l'Association des Professeurs d'Université de boycotter deux universités israéliennes, qui ont capoté par la suite après une conférence d'urgence en mai, le Syndicat espérait que le débat disparaîtrait avec la coupure de l'été.
Mais c'est un raffut qui ne partira pas.

Le Comité Britannique pour les Universités Palestiniennes (BRICUP), l'organisation pro-boycott, relance sa campagne avec une tournée excursion de des réunions publiques dans les campus impliquant des orateurs d'universités palestiniennes.

Le but est de remettre le boycott à l'ordre du jour en présentant la réalité de la vie sous l'occupation, indique Hilary Rose, l'un des architectes du boycott universitaire et l'un des fondateurs de BRICUP.

"Le boycott avance extrêmement bien à en juger par le nombre de supporters qui viennent vers nous et la volonté des universités à organiser des réunions pour en discuter," dit-elle. Pour l'instant, des réunions sont prévues à Birmingham, York, l'Université de Londres-Est et le Sussex.

Le boycott s'est avéré être la plus grande source de division dans l'histoire de l'AUT.
Au cours d'une discussion précipitée à la conférence des syndicats, les membres ont voté pour le boycott des universités d''Haïfa et de Bar Ilan pour leur soutien à l'Etat israélien et leur restriction à la liberté universitaire.

Les faits des cas ont été contestés et l'AUT est devenu la cible des médias mondiaux et a été sévèrement critiqué. Le boycott a été renversé lors d'une conférence d'urgence quelques semaines plus tard.

Ce vendredi, une conférence de deux jours à l'école de Sciences Orientales et Africaines portera le sujet devant l'arène nationale pour la première fois depuis le printemps, dans ce qui est décrit comme un débat "post-boycott".

La conférence, Crainte de l'Autre et le Conflit Israélo-Palestinien, est la première à être organisée par la Faculté pour une Paix Israélo-Palestinienne - Royaume-Uni, une nouvelle branche de l'organisation américaine FIPP.

Elle encourage des visites dans les universités palestiniennes pour susciter la prise de conscience des conditions là-bas, mais également une collaboration avec des universitaires israéliens compréhensifs pour aider à construire des ponts entre les deux peuples.
Elle est fortement méfiante du boycott mais, crucialement dans le débat post-boycott, elle n'accepte pas ceux qui sont anti-sémites.

Irene Bruegel est un membre fondateur de FIPP R-U. "Cette conférence sort du boycott et des accusations qu'être en faveur d'un boycott était anti-sémite. C'est un débat post-boycott pour étudier le rêle du racisme dans le conflit."

Lynn Segal, aussi du FIpp, indique : "Nous voulons essayer d'empêcher toute polarisation dans ces discussions et regarder la façon dont différents racismes sont exploités et utilisés : donc que toute personne qui critique Israël est antisémite et toute personne qui ne soutient pas complètement le retrait total d'Israël est accusé de manque de soutien aux Palestiniens, d'Islamophobie," dit-elle.

Engage (Liberoblog.com), le groupe d'universitaires et des membres de l'AUT qui s'est formé pour s'opposer au boycott le printemps dernier, est également impliqué dans la conférence. .

Jon Pike, un membre fondateur, argue du fait que le boycott était à la limite de l'anti-semitisme. "Quelle raison y a-t-il pour choisir Israël et seulement Israël? Qu'est-ce qui rend Israël particulier? C'est anti-sémitisme institutionalisé. Les gens ne sont manifestement pas antisémites; l'ancien modèle de l'anti-sémitisme est plutêt inexistant. Il y a un nouvel anti-sémitisme qui vient de la politique au Moyen-Orient."

Mais pour les partisans du boycott, il n'y a pas de débat "post-boycott": le boycott universitaire est toujours à l'ordre du jour. Rose refuse de suivre la conférence, s'opposant à son approche "psychologique".

"Je n'aime pas la tournure fortement psycho-logistique de la conférence. Si vous aviez été en France occupée, on ne vous aurais jamais demandé pourquoi vous n'aimiez pas les Nazis. Et que diriez-vous de l'Afrique du Sud?" dit-elle.

Rose est-elle à l'aise en faisant une telle comparaison? "J'aimerais que le droit des peuples pour lutter contre une oppression illégale soit un droit fondamental et je le dis en tant que pacifiste" dit-elle.

De tels commentaires sont probablement faits pour agacer les opposants au boycott. "Je pense que l'argument qu'Israël est un Etat d'Apartheid est un argument stupide et ignare en politique" dit Pike. "On ne peut répondre à cela que l'équation est une équation antisémite."

Rose rétorque que l'anti-sémitisme est la "carte qui est posée en permanence sur la table dans le débat".

Il y a eu un tapage identique sur l'anti-sémitisme au Syndicat National des Etudiants. Deux membres juifs de l'exécutif du Syndicat et l'un du groupe de direction ont démissionné pendant la conférence annuelle au printemps dernier, en accusant la direction de ne pas condamner la diffusion de prospectus antisémites. Kat Fletcher, le président du NUS, a mandaté Marco Henry, un consultant en matière de ressources humaines, pour effectuer une enquête, qui doit rendre son rapport aujourd'hui.

Le Syndicat des Etudiants Juifs dit qu'il s'attend à ce que le rapport soit en sa faveur. "Je sais que beaucoup de questions entourant la conférence seront en notre faveur – Après avoir parlé avec Marco, notre sentiment est qu'il y a des choses avec lesquelles nous sommes d'accord et d'autres pas," dit Mitch Simmons, responsable des campagnes de l'UJS. "Si les recommandations montrent qu'ils ont écouté nos inquiétudes nous serons satisfaits. Nous sommes parvenus à être sûrs qu'il y a quelque chose dans ce sens."

L'AUT espère une conclusion semblable au débat sur le boycott. Mais quand le Syndicat s'est rencontré en mai et a débouté boycott, il a décidé d'entreprendre un examen complet de sa politique internationale.
A la fin du mois, il réunira un comité pour aborder ce qui est appelé par euphémisme "la question internationale", réellement un nouveau débat sur des boycotts.

La commission, dit le porte-parole du syndicat, sera un "moyen sérieux et adulte de s'écarter du feu" d'organiser une politique sur les boycotts. Elle décidera des lignes directrices pour la justification d'un boycott, de sorte qu'il soit appliqué justement à tous les pays dans le monde qui ont des régimes agressifs.

Du point de vue de FIPP, alors que le boycott engendrait la division, Segal dit que sa défaite avait préparé également le terrain pour une discussion sérieuse au sujet des relations entre les Israéliens et les Palestiniens.
"Il y a un sentiment qu'il est temps maintenant d'avoir une discussion sérieuse sur la façon dont nous pensons aux personnes en conflit. C'est d'aborder la crainte qu'il n'y a aucune véritable possibilité de dialogue entre les Israéliens et les Palestiniens."

Source : http://education.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM

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