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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

La résistance palestinienne doit épargner les civils

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Les factions palestiniennes de résistance doivent arrêter de s’attaquer aux civils israéliens, avec ou sans négociation officielle d’un cessez-le-feu et malgré ce qu’Israël et son gouvernement irresponsable font en réponse.
C’est impératif si le combat palestinien veut sauvegarder ses valeurs historiques et maintenir ses principes moraux ;

Pour certains, un tel raisonnement peut paraître contradictoire, et même à sens unique ; après tout, l’armée israélienne continue de tirer librement sur des civils, alors pourquoi interdire aux Palestiniens le droit de se venger ?

Les Palestiniens ont le droit à l’auto-défense, et le droit explicite d’en finir avec l’occupation. La loi internationale reconnaît ces droits qui ne souffrent ni discussion ni controverse intellectuelle. Mais les occupés auraient tort – eux, qui ont à coup sûr le moral à vif - d’utiliser les mêmes méthodes illégitimes que l’occupant.

La loi internationale établit une distinction claire, comme devrait le faire la résistance palestinienne, entre les forces militaires occupantes et les civils.

Si les Palestiniens hésitent devant cette ligne essentielle de raisonnement, leur juste lutte historique risque d’être souillée par la corruption morale.

La révolution palestinienne est née dans les vergers de Jénine dès le début des années 1920. C’était et cela reste une lutte pour la liberté, un cri pour la justice. D’une manière générale, l’ensemble des méthodes utilisée par le soulèvement continuel dans les Territoires Occupés contraste avec les pratiques horribles du gouvernement israélien et de son armée.

En fait, depuis les premiers jours de leur combat contre les Forces d’Occupation, les Palestiniens ont voulu être ouverts à tous parce qu’ils rêvaient d’égalité et soutenaient l’application universelle des droits de l‘homme.

Ces valeurs doivent rester intactes.

Mais chaque nation - et les Palestiniens ne font pas exception - a son point de rupture.

Il est parfaitement humain qu’après des décennies de souffrance, de violence et de dépossession, leur détermination à obtenir la liberté puisse donner libre cours à leur désespoir et à un désir irrésistible de vengeance.

Pour les Palestiniens qui vivent dans les Territoires Occupés, les attentats suicides font partie de la réalité dans laquelle ils sont nés.

Cependant si les Palestiniens laissent la tactique israélienne influencer leur stratégie de résistance, alors l’authenticité de toute leur lutte est compromise.

Mais que se passe-t-il si les factions palestiniennes surmontent leur profond désespoir et arrêtent unilatéralement leurs attaques contre les civils israéliens, en permanence et sans réserve ?

Hélas, même dans cette circonstance, la perception qu’on a des Palestiniens et de leur lutte ne va probablement pas changer, pas aux Etats-Unis en tout cas, où la propagande politique, et non la réalité, gouverne l’opinion publique.

La lutte des Palestiniens était également et férocement condamnée dans presque tout l’hémisphère occidental avant même que le premier attentat suicide contre des civils israéliens n’ait eu lieu il y a moins de dix ans. Cette perspective faussée n’en finit pas, au mépris de toute logique.

Après tout, la conquête de la Palestine historique avec tous les massacres qu’elle a entraînés, a précédé la lutte vraiment collective des Palestiniens, violente ou non.

Les principaux médias, les plus importants des Etats-Unis, sont silencieux à ce sujet. Tant qu’il s’agit d’Israël (et par conséquent des médias et des gouvernements pro-israéliens) la version de l’histoire qui compte est celle qui met l’accent sur la violence palestinienne.

La violence au Proche Orient est largement caractérisée par les attaques palestiniennes ; « calme » et « accalmie » sont les mots qui décrivent les intervalles entre les violences palestiniennes, mais non israéliennes.

Les Territoires Occupés peuvent être submergés par la violence israélienne ; mais tant qu’on n’enregistre pas de victimes israéliennes la plupart des médias mondiaux parlent de calme.

A ce propos, les attentats-suicides des 4 octobre et 25 décembre sont un bon exemple.

Entre ces deux épisodes, les pertes palestiniennes ont augmenté.

Selon les sources disponibles, 117 Palestiniens ont été tués, des civils pour la plupart, y compris 23 enfants ; plusieurs milliers de Palestiniens ont perdu leur domicile tandis que 500 maisons et appartements ont été détruits par les explosifs ou les bulldozers israéliens, essentiellement dans les zones déjà surpeuplées et misérables de Gaza.

Mais selon le critique des médias palestino-américain, Ali Abunimah, le monde des médias aux Etats-Unis (et en Angleterre à un moindre degré) débordaient de regrets pour cette occasion gâchée d’une paix que l’ attentat-suicide de décembre a interdite (gardons à l’esprit que cette dernière avait pris pour cible des soldats israéliens et non des civils).

Le Los Angeles Times, le Chicago Tribune et CNN ont porté un rude coup à l’ intégrité journalistique quand ils ont choisi, le jour de l’attaque palestinienne, des titres, tels que : « 12 semaines d’accalmie au Proche Orient se terminent » « Au Proche Orient le calme est anéanti » « Des attaques ont rompu un calme de deux mois et ont fait monter la peur de basculer dans la violence », « Il y avait un calme relatif jusqu’à la dernière bombe de Haïfa » (en octobre dernier) » etc.

Les experts pro-israéliens des médias américains et du gouvernement, les groupes de lobby influents et les groupes de réflexion trouvent convaincantes les justifications d’Israël pour sa violence insensée et l’occupation de la Palestine. Mais même en gardant tout cela en tête, l’injustice ne doit pas inviter à répondre par des actes aussi moralement dégradants.
Sharon, ses hommes de main, de tous les peuples, ne devraient en aucun cas déterminer la nature et l’importance de la résistance palestinienne.

Pour maintenir son niveau moral, la révolution palestinienne ne doit pas être souillée des crimes de l’occupant ; elle ne doit pas tomber dans le piège de la fureur, de l’exclusivité raciale et religieuse, et de l’esprit de vengeance contre les civils.

La vérité, c’est que les médias états-uniens sont incapables de donner foi aux Palestiniens.

Mais allons-nous rester enfermés dans la partialité des médias et désespérés par les propos complaisants des porte-paroles gouvernementaux ?

Serait-ce ces valeurs-là qui ont inspiré et stimulé le soulèvement actuel et les soulèvements du passé ?

Les attentats-suicides contre des civils nous éloignent des principes de la lutte palestinienne pour la liberté. Ces valeurs doivent rester intactes pour qu'un jour la volonté du peuple puisse triompher de la tyrannie et de l’oppression

Source : www.antiwar.com/

Traduction : CS

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